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Économie - Lutte anticorruption

Le milliardaire palestinien Masri libéré par les Saoudiens

Sabih al-Masri, milliardaire palestinien et président de l’Arab Bank, la première banque jordanienne. Photo D.R.

Sabih al-Masri, milliardaire palestinien et président de la première banque jordanienne Arab Bank a été remis en liberté par les autorités saoudiennes et pourrait être autorisé à quitter prochainement le pays, a-t-on déclaré hier de source proche de sa famille. Masri, qui a la nationalité saoudienne, avait été arrêté mardi en Arabie saoudite alors qu'il venait de présider à Riyad une série de réunions de sociétés qu'il possède, selon la même source. D'après une source proche du dossier, Sabih al-Masri a été interrogé sur ses affaires et ses associés. Des proches lui avaient déconseillé de se rendre en Arabie saoudite dans le contexte actuel de vaste campagne anticorruption menée par le pouvoir en place.
« Tout va bien et je suis heureux (d'être libre), tout le monde m'a accordé du respect ici », a dit l'homme d'affaires à Reuters à son domicile de Riyad.
Masri est l'homme d'affaires le plus influent en Jordanie comme dans les territoires palestiniens. Originaire d'une famille de commerçants de Naplouse en Cisjordanie, il a fait fortune en s'associant avec des Saoudiens pour fournir de la nourriture aux troupes engagées dans la coalition sous commandement américain durant la première guerre du Golfe, en 1991. Il a été élu président de l'Arab Bank en 2012 après la démission de Abdel Hamid Choman, dont la famille avait fondé l'établissement à Jérusalem en 1930.

10 branches au Liban
Selon son rapport annuel 2016, l'Arab Bank dispose de 10 branches au Liban, y emploie 313 employés et opère depuis 1944. La banque est aussi membre de l'Association des banques du Liban (ABL). En 2016, ses branches libanaises ont engrangé 19 millions de dollars de profits nets audités, soit une baisse de 11,1 % par rapport à 2015, selon le Lebanon this Week de la Byblos Bank. Les actifs de la banque ont diminué de 18,6 % sur la même période, à 1,34 milliard de dollars.
Au total, les profits nets de l'Arab Bank (taxes déduites) dans le monde en 2016 ont atteint 533 millions de dollars, en hausse de 20 % en glissement annuel, précise son rapport d'activité de 2016. La valeur des actifs de la banque s'élevait à 47 milliards de dollars, soit en baisse de 3 % par rapport à 2015. Ses actifs se trouvent à 23,62 % en Palestine, à 19,3 % en Jordanie, et seulement à 0,73 % au Liban.

Rachat des parts des Hariri
Sabih al-Masri était également à la tête du consortium de 40 investisseurs arabes qui ont racheté, en février dernier, les parts de la famille Hariri dans Arab Bank, pour 1,12 milliard de dollars, soit 20 % du capital de la banque. Ces parts étaient au nom de l'entreprise de BTP désormais en cessation de paiement Saudi Oger, qui les détenait via Oger Middle East Holding. Afin de combler ses dettes, Saudi Oger a vendu ses parts dans plusieurs compagnies. Les 55 % qu'elle détenait dans Turk Telecom, la plus grande compagnie téléphonique turque, étaient en passe d'être vendues à Saudi Telecom (STC), selon des informations publiées par Reuters en août dernier.
Selon le rapport d'activité 2016, les principaux autres actionnaires d'Arab Bank sont la Caisse nationale de Sécurité sociale jordanienne (16 %), le ministère des Finances saoudien (4,5 %), et la fondation Abdul Hamid Choman (3,7 %). Sabih al-Masri détient personnellement 1,3 % des parts de la banque.
Le groupe saoudien spécialisé dans le commerce de détail et l'immobilier, Alhokair, avait un temps considéré racheter les parts de la famille Hariri dans Arab Bank. Les autorités jordaniennes, qui considèrent que la banque est un pilier de l'économie du pays, étaient contre l'idée qu'un investisseur non jordanien devienne l'actionnaire le plus important. Il y a près d'une décennie, elles avaient également tenté d'empêcher des entreprises détenues par la famille Hariri de contrôler la majorité de parts d'Arab Bank, selon Reuters.
Deux membres de la famille Hariri sont membres du conseil d'administration d'Arab Bank : Mohammad Hariri, PDG de BankMed, ainsi que Nazek Hariri, aussi membre du conseil d'administration de BankMed.

 

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