Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, et l'ex-ministre de la Justice Achraf Rifi ont dénoncé samedi une tournée effectuée par un responsable milicien irakien au Liban-Sud.
جولة قيس الخزعلي على الحدود برعاية "حزب الله" رسالة تحدي وضرب لسيادة لبنان والقرارات الدولية وهي تنسف النأي بالنفس ومفاعيل مؤتمر باريس وتؤكد أن السلطة الحقيقية بيد "حزب الله" ومشروعه الإيراني. نسأل: هل بات لبنان جمهوريةً للحشد الشعبي بغطاء رسمي وما هو موقف الرئيسين عون والحريري؟
— General Ashraf Rifi (@Ashraf_Rifi) December 9, 2017
"La tournée sponsorisée par le Hezbollah et effectuée par Kaïs Khazaali à la frontière est un message de défi et une atteinte à la souveraineté du Liban et des décisions internationales. Elle torpille le principe de distanciation et les effets de la réunion de Paris, et montre que l'autorité est en fait entre les mains du Hezbollah et du projet iranien. Le Liban est-il devenu une République du Hachd el-Chaabi sous couverture officielle? Quelle est la position du président de la République, Michel Aoun, et du Premier ministre, Saad Hariri ?", a écrit M. Rifi sur Twitter.
La réponse du chef du gouvernement est venue sous forme d'un communiqué publié par son bureau de presse :
"La tournée en tenue militaire d'un responsable milicien irakien dans des localités frontalières au Liban-Sud est une atteinte flagrante aux lois libanaises qui ont poussé M. Hariri à contacter les autorités militaires et sécuritaires compétentes afin de prendre les mesures adéquates", peut-on lire dans le communiqué.
Le président Aoun n'a toujours pas réagi à ces informations.
Kaïs Khazaali est le chef de la milice Asaïb Ahl al-Haq (Ligue des vertueux), financée et entraînée par l'Iran. Cette milice fait partie du Hach al-Chaabi, les mouvements de mobilisations populaires chiites qui combattent les jihadistes du groupe État islamique.
Il n'était pas clair où exactement Kaïs Khazaali a effectué sa tournée au Liban-Sud. Selon le communiqué du bureau de presse de M. Hariri, la vidéo dans laquelle apparaît le responsable milicien irakien a été tournée il y a six jours.
Cette polémique intervient le jour même où le Premier ministre irakien, Haider al-Abadi, a annoncé "la fin de la guerre" menée depuis trois ans par les forces gouvernementales contre l'EI en Irak.
Achraf Rifi est un virulent détracteur du Hezbollah et de l'Iran. Il était proche de M. Hariri, avant de s'en éloigner, estimant que ce dernier ne fait pas assez contre l'Iran et le parti chiite libanais.
Saad Hariri avait démissionné le 4 novembre en Arabie saoudite, accusant l'Iran et le Hezbollah de mainmise sur le Liban. Il est revenu sur sa démission le 5 décembre, après avoir obtenu des garanties de la part des formations politiques concernant la distanciation du Liban par rapport aux conflits régionaux.
Vendredi, le Groupe international de soutien au Liban (GISL), réuni à Paris en présence notamment de M. Hariri, du président français Emmanuel Macron, et du chef de la diplomatie américaine Rex Tillerson a, entre autres, appelé à l'application de la résolution 1559 du Conseil de sécurité de l'Onu qui prévoit le désarmement des milices libanaises.
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commentaires (7)
LE LIBAN EST COMME UN CHAMP OUVERT A TOUT VENANT... OU SONT LES TENORS QUI ATTAQUAIENT LA SAOUDIE POUR AU MOINS PROTESTER POUR LA FORME !
LA LIBRE EXPRESSION
12 h 32, le 10 décembre 2017