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Liban - Éclairage

Le Hezbollah soucieux de maintenir une stabilité politique jusqu’en mai

Un des principaux points sur lesquels le président français, Emmanuel Macron, devrait insister aujourd'hui, à l'ouverture de la réunion du Groupe international de soutien au Liban, qui se tiendra au Quai d'Orsay, est que Paris compte suivre de près la mise en application de la politique de distanciation que le gouvernement a confirmée durant sa réunion de mardi, par rapport aux conflits dans la région.

Il doit aussi réaffirmer que son pays continuera d'œuvrer pour consolider la stabilité, la sécurité et la souveraineté libanaises. À son tour, le Premier ministre, Saad Hariri, qui a pris hier l'avion pour Paris, doit rappeler devant les participants à la réunion que ce sont toutes les composantes du gouvernement qui se sont engagées à respecter la politique de distanciation et à ne pas s'immiscer dans les affaires intérieures des pays arabes pour préserver les relations politiques et économiques du Liban avec eux.

De sources parlementaires proches de la banlieue sud, on assure que l'engagement pris par le Hezbollah en faveur d'une non-ingérence dans les conflits et les crises dans la région est sincère. La formation chiite, explique-t-on de mêmes sources, se voit contrainte aujourd'hui de faire contre mauvaise fortune bon cœur parce qu'elle veut éviter toute secousse qui pourrait ébranler la stabilité locale au double plan politique et de la sécurité. En d'autres termes, le Hezbollah considère qu'il n'a d'autre choix à l'heure actuelle que de se conformer aux bases du compromis politique qui avait donné naissance en 2016 à un gouvernement d'union nationale, dont la mission principale est d'organiser les législatives de mai prochain.

De toutes les façons, le parti de Dieu ne voit pas que la distanciation souhaitée notamment par l'Arabie saoudite lui porte préjudice dans la mesure où la situation dans la région évolue, selon ses pronostics, en faveur de l'axe auquel il appartient. Il considère qu'il n'a aucune raison de s'inquiéter et que sa mission principale doit être de préserver la stabilité locale dans la perspective des prochaines élections. Dans les milieux de la formation chiite, on veut pour preuve de la victoire de l'axe iranien à l'échelle régionale, la photo officielle du sommet de Sotchi qui avait réuni en novembre dernier les présidents russe, Vladimir Poutine, iranien, Hassan Rohani, et turc, Recep Tayyip Erdogan, et qui symbolise, selon eux, le nouveau poids politique prépondérant dans la région. Si les dirigeants saoudien, égyptien et même français n'y étaient pas présents et ne pèsent pas dans les pourparlers autour de la Syrie, c'est bien parce qu'ils n'ont aucun rôle à jouer à ce niveau, dans la mesure où ils représentent l'axe dont le rayonnement est en train de flétrir, se plaît-on à analyser dans ces milieux.

 

(Lire aussi : La « B » attitude, le billet de Gaby NASR)

 

Recentrage
Sa « victoire » régionale étant acquise, le Hezbollah, ajoute-t-on dans ces milieux, souhaite se concentrer sur l'échéance électorale. Il minimise dans ce contexte l'importance des déclarations faites par ses cadres, notamment son vice-président, cheikh Naïm Kassem, qui avait insisté sur l'engagement du parti auprès de « l'axe qui façonne l'avenir de la région ». Le Hezbollah les considère comme « des bévues qui ne changent rien à sa position », toujours selon les mêmes milieux où l'on insiste sur le fait que la formation chiite tient au maintien du calme dans le pays jusqu'en mai, c'est-à-dire jusqu'à ce que les législatives se déroulent dans un climat des plus propices. Après mai, on verra, commente-t-on dans ces milieux.

Le Hezbollah a d'ailleurs commencé à se préparer aux élections qu'il considère comme étant une étape charnière dans la vie politique, laquelle, pense-t-on dans la banlieue sud, devrait changer avec l'émergence d'un nouvel équilibre des forces à la faveur du scrutin. Le parti de Hassan Nasrallah est persuadé que les élections vont permettre, grâce à la nouvelle loi électorale, de montrer le poids politique de chacune des forces en présence, et s'oppose de ce fait à toute proposition d'amendement du texte. Il est sûr de pouvoir rafler près de 70 sièges sur les 128 que compte la Chambre, surtout qu'il estime que la crise née de la démission de Saad Hariri affectera les alliances électorales en sa faveur. Selon une analyse du Hezb, il sera difficile pour les Forces libanaises de pouvoir colmater à temps les brèches apparues dans leurs relations avec le courant du Futur et le CPL lors de la récente crise, même si les FL assurent que tout est sur le point de rentrer dans l'ordre avec le courant de Saad Hariri.

De sources proches des Marada, on considère au contraire que les tiraillements entre les FL et le courant du Futur d'une part, et les FL et le CPL d'autre part, ne devraient pas durer parce que leurs intérêts, notamment électoraux, leur commandent de s'entendre face à Sleiman Frangié.

 

 

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commentaires (1)

A quoi ça sert un député ? Un député c'est j'encaisse, je participe aux repas de toutes les organismes sociaux, culturels, administratifs, je promets de m'occuper de telles ou telles difficultés et j'attends patiemment les élections suivantes.

FAKHOURI

21 h 35, le 08 décembre 2017

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Commentaires (1)

  • A quoi ça sert un député ? Un député c'est j'encaisse, je participe aux repas de toutes les organismes sociaux, culturels, administratifs, je promets de m'occuper de telles ou telles difficultés et j'attends patiemment les élections suivantes.

    FAKHOURI

    21 h 35, le 08 décembre 2017

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