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À La Une - Récompense

Un jeune réfugié syrien reçoit un prestigieux prix pour la construction d'une école dans la Békaa

Lors de la remise de prix, à La Haye, l'adolescent a demandé au monde de lui "donner une chance".

Mohammad al-Joundi (à d.), lauréat du Prix international de la Paix des Enfants, remis par Malala Yousafzai, Prix Nobel de la Paix en 2014 (à g.), le 4 décembre 2017, à La Haye, aux Pays-Bas. AFP / ANP / Robin van Lonkhuijsen

Un adolescent syrien ayant fui la guerre a reçu lundi le Prix international de la Paix des Enfants, lançant à cette occasion un plaidoyer pour que le monde voie ses concitoyens réfugiés comme des "gens normaux".

"Nous voulons juste que les gens nous donnent une chance pour faire nos preuves", a expliqué Mohammad Al Joundi à l'AFP à La Haye, où il recevait le prestigieux prix qui récompense chaque année depuis 2005 un mineur pour son engagement pour les droits des enfants. "Je peux promettre que nous sommes des gens comme eux, nous vivons dans le même monde", a poursuivi le jeune homme de 16 ans.

Le jeune homme, qui a fui avec sa famille les combats dans son village dans les environs de Hama, a eu l'idée, à seulement 12 ans, de construire une école dans un camp de réfugiés près de Chtaura, dans la Békaa, avec l'aide de sa famille et de volontaires. En trois ans, 200 enfants réfugiés sont passés dans cette école où Mohammad a enseigné l'anglais, les mathématiques et sa passion, la photographie. "C'est souvent à travers leurs photos que l'on peut vraiment voir qui sont réellement ces enfants qui ne font plus confiance à personne", traumatisés par ce qu'ils ont vécu, estime Mohammad, qui a reçu sa récompense des mains de Malala Yousafzai, lauréate en 2013 et Prix Nobel de la Paix en 2014.

La guerre en Syrie a fait plus de 340.000 morts depuis son déclenchement en mars 2011, et plus de cinq millions de personnes ont fui le pays, d'après l'OSDH. Quelque 2,5 millions d'enfants se trouvent actuellement dans des camps, notamment au Liban, en Turquie et en Jordanie.

"L'avenir de la Syrie est entre les mains de ses enfants, et leur avenir dépend de l'éducation", a réagi Malala Yousafzai, citée dans le communiqué de la fondation Kidsrights, organisatrice du prix. "En dépit de tout ce qu'ils ont vécu, Mohammad et sa famille ont permis à de nombreux enfants d'aller à l'école. Je suis fière de soutenir ses efforts", a poursuivi la jeune Pakistanaise.

Mais les réfugiés syriens sont parfois confrontés à des réactions hostiles, notamment en Europe. "Mon message aux personnes qui ne veulent pas que les réfugiés soient là est que nous n'avons pas voulu venir non plus. Mais ça, c'est la guerre", a expliqué Mohammad al-Joundi, qui vit aujourd'hui en Suède avec son père, sa mère et sa sœur étant encore au Liban. "Commencez par nous traiter comme des gens normaux, pas comme des réfugiés ou des migrants", a répété le jeune homme.

Le Prix international de la Paix des Enfants est doté de 100 000 euros qui sont investis dans des projets liés à la cause du lauréat.

 

 

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Un adolescent syrien ayant fui la guerre a reçu lundi le Prix international de la Paix des Enfants, lançant à cette occasion un plaidoyer pour que le monde voie ses concitoyens réfugiés comme des "gens normaux".
"Nous voulons juste que les gens nous donnent une chance pour faire nos preuves", a expliqué Mohammad Al Joundi à l'AFP à La Haye, où il recevait le prestigieux prix qui...
commentaires (3)

TRES TOUCHANT !

ECLAIR

21 h 26, le 04 décembre 2017

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Commentaires (3)

  • TRES TOUCHANT !

    ECLAIR

    21 h 26, le 04 décembre 2017

  • Suivant quelle logique, une Institution internationale décerne-t-elle "Le Prix international de la Paix des Enfants" à un jeune déplacé syrien dans un pays étranger qui a construit une école pour les enfants de ses concitoyens syriens déplacés comme lui dans ce pays étranger ? N'est -il pas plus logique que ce Prix lui serait décerné pour la construction d'une école dans son pays d'origine afin d'encourager ses concitoyens à regagner leur pays au lieu de squatter le pays des autres...

    Annie

    20 h 20, le 04 décembre 2017

  • Nous sommes heureux pour lui, et surtout pour les enfants syriens qui ont pu être scolarisés, mais il faudra dès que possible transférer école et enseignant(s) dans une zone de désescalade, le Liban ne peut pas être un terminus pour ces populations éxogènes et aux besoins immenses.

    Christine KHALIL

    19 h 59, le 04 décembre 2017

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