Le Premier ministre, Saad Hariri, a tenté jeudi soir de déminer une polémique née de ses propos sur les armes du Hezbollah dans un entretien à l'hebdomadaire français Paris Match qui a publié, jeudi matin, une interview titrée : « Je suis toujours en danger de mort ».
« À ceux qui font de la surenchère, je dis : ce que j'ai dit à Paris Match est clair comme de l'eau de roche. Nous sommes liés à un conflit avec le Hezbollah, de la même façon qu'ils sont liés à un conflit avec nous », a écrit M. Hariri sur son compte Twitter. « Ce qui s'est fait dans le passé est fait. Aujourd'hui, nous construisons pour protéger la stabilité du Liban pendant que d'autres construisent pour la sédition dans le pays », a-t-il ajouté.
Par cette déclaration cinglante, M. Hariri répondait à ceux qui ont contesté ses propos concernant les armes du Hezbollah qui, a-t-il dit, « a des armes, certes, mais ne les utilise pas sur le sol libanais ».
Dans cet entretien à l'hebdomadaire français, le Premier ministre a indiqué qu'il fallait différencier entre le rôle politique du parti chiite et son rôle militaire. « Il faut bien faire la distinction. Au Liban, le Hezbollah a un rôle politique. Il a des armes, certes, mais il ne les utilise pas sur le sol libanais. L'intérêt du Liban est de faire en sorte que ces armes ne soient pas utilisées ailleurs. De là vient le problème », a-t-il déclaré. « Trop de sang a coulé dans la région. Je redoute que l'ingérence du Hezbollah à l'extérieur finisse par coûter très cher au Liban, a-t-il ajouté. Je n'accepterai pas qu'un parti politique libanais participe à des manœuvres qui servent les intérêts de l'Iran. »
« Insulte »
« La position de MM. Aoun et Hariri sur les armes du Hezbollah constitue une insulte à la mémoire des Libanais », a réagi l'ancien ministre de la Justice Achraf Rifi. « C'est oublier les martyrs de la révolution du Cèdre et ceux du 7 mai (2008) », a-t-il déclaré, ajoutant qu'il fallait refuser de « capituler face à la tutelle iranienne ». « Que ceux qui veulent capituler le fassent en assumant leurs responsabilités. Mais personne n'a le droit de faire des compromis sur les sacrifices des Libanais qui se sont révoltés pour la liberté et la souveraineté », a ajouté M. Rifi. « Avec eux, nous continuerons à agir en faveur du retour de l'État retenu prisonnier », a lancé l'ancien ministre.
« Saad Hariri a tout simplement dit que les armes du Hezbollah ne seront pas utilisées sur le territoire libanais », a déclaré de son côté à la chaîne locale LBCI le ministre de la Culture, Ghattas Khoury, regrettant que « certains l'attendent au tournant ». « Si certains veulent provoquer la sédition et le chaos, des procédures légales et judiciaires seront engagées », a affirmé pour sa part l'ancien ministre druze Wi'am Wahhab.
Le chef du gouvernement qui avait annoncé le 4 novembre sa démission depuis Riyad, avant de la geler au lendemain de son retour au Liban, le 22 novembre, a également affirmé qu'il reprendra son rôle de Premier ministre comme si de rien n'était. « Je souhaitais que le monde comprenne que le Liban ne peut plus tolérer les ingérences d'un parti comme le Hezbollah dans les affaires des pays du Golfe, où vivent 300 000 Libanais. Ils sont très importants pour notre économie », a-t-il affirmé avant d'ajouter : « Nous ne devons pas payer pour les agissements du Hezbollah. »
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ET QU,EN EST-IL DU SORT DES ARMES P.M. HARIRI ? TOUS SAVENT QU,ELLES JOUENT UN ROLE DE DISSUATION POLITIQUE MEME SI VOUS VOULEZ A DESSEIN EVITER DE LE DIRE !
LA LIBRE EXPRESSION
15 h 42, le 02 décembre 2017