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À La Une - conflit

Syrie: les pourparlers de Genève démarrent enfin

Staffan de Mistura doit avoir une réunion de travail avec Bachar al-Jaafari, l'occasion pour la délégation du régime de réitérer son refus catégorique de discuter du sort d'Assad.

 

L'ambassadeur syrien à l'ONU Bachar al-Jaafari, à Genève, le 29 novembre 2017. AFP / Fabrice COFFRINI

Les difficiles pourparlers de Genève sur la Syrie ont pu enfin démarrer mercredi, avec l'arrivée de la délégation du gouvernement de Damas, qui avait retardé sa venue pour manifester son mécontentement.

Le régime de Damas, fort de ses victoires militaires contre les rebelles et les jihadistes, n'avait pas apprécié que l'opposition réclame une nouvelle fois publiquement le départ du président Bachar el-Assad.

Après deux jours de tractations, la Russie, alliée militaire et politique de Damas, a convaincu le gouvernement de participer à cette 8ème session du processus de Genève.

L'envoyé spécial de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, qui a déjà organisé sans succès sept cycles de discussions depuis 2016, a eu son premier entretien officiel avec le chef de la délégation gouvernementale, l'ambassadeur syrien à l'ONU Bachar al-Jaafari, en fin d'après-midi au Palais des Nations, siège de l'ONU.
Il devait ensuite rencontrer dans la soirée la délégation de l'opposition, dirigée par Nasr Hariri, avec laquelle il s'était déjà entretenu la veille.

M. de Mistura a annoncé que les discussions pourraient se prolonger la semaine prochaine "avec peut-être une pause autour du week-end".

 

 

(Lire aussi : À Genève, Damas cherche à imposer son rythme)

 

Changement subtil
Il espère pouvoir centrer les discussions avec le régime et l'opposition sur la rédaction d'une nouvelle Constitution et l'organisation d'élections sous l'égide de l'ONU, deux thèmes acceptables pour Damas.

Le médiateur compte y parvenir grâce à la présence, pour la première fois, d'une seule et unique délégation représentant toutes les composantes de l'opposition, dont les éléments les plus extrémistes ont été écartés.
Le gouvernement syrien a clairement averti qu'il était hors de question de discuter de l'avenir du président Assad, un sujet ultra-sensible qui a fait capoter toutes les précédentes réunions à Genève.

Dans le communiqué final de la réunion la semaine dernière à Riyad où a été négocié l'accord sur une délégation unique, l'opposition a subtilement modifié son discours sur ce point, en n'exigeant plus le départ immédiat du président Assad, mais en soulignant qu'il s'agissait d'un "objectif" à atteindre.

Mais à peine arrivé à Genève, le chef de l'opposition, Nasr Hariri, a remis de l'huile sur le feu lundi soir en réaffirmant qu'il s'agissait d'une condition préalable à toute transition vers des élections.

 

 

(Lire aussi : Malgré l’annonce de cessez-le-feu, la Ghouta craint le pire)

 

"Flexible"
M. de Mistura n'apprécie guère ces provocations devant les caméras qui ne font que braquer le régime. En septembre, il avait d'ailleurs sèchement appelé l'opposition à être "assez réaliste pour réaliser qu'elle n'a pas gagné la guerre".

Le message est peut-être passé auprès de M. Hariri lors de son entretien mardi à l'ONU. Et selon un diplomate européen qui suit ces négociations, les pays de la coalition qui soutiennent l'opposition l'encouragent également à se montrer plus "flexible".
"Nos discussions avec M. de Mistura portent spécifiquement sur le processus de rédaction d'une nouvelle Constitution et la tenue d'élections", a ainsi affirmé mercredi à l'AFP un membre de l'opposition.

 

250 milliards de dollars
De son côté, la Russie, qui est venue au secours du régime syrien en entrant militairement dans le conflit fin 2015, souhaite un règlement politique.

Le président russe Vladimir Poutine a multiplié avec succès les initiatives diplomatiques, avec l'aide de l'Iran, autre soutien de Damas, et de la Turquie, soutien des rebelles. Mais il sait qu'il a besoin de l'ONU pour pousser ses pions et sauvegarder ses intérêts en Syrie.
"Je pense qu'ils ont quelques cartes vraiment fortes dans les mains, mais ils n'ont pas toutes les cartes. (...) Seule Genève a la légitimité (...) et seule Genève débloquera l'aide internationale massive nécessaire pour remettre la Syrie sur pied", a souligné ce diplomate.

Après plus de 6 années de conflit, qui ont fait plus de 340.000 morts et des millions de déplacés et de réfugiés, l'ONU estime qu'il faudra au moins 250 milliards de dollars pour reconstruire ce pays.

Ces pourparlers interviennent en outre alors que la situation humanitaire dans la Ghouta orientale, région rebelle assiégée en périphérie de Damas, est dramatique. "Le taux d'enfants de moins de cinq ans souffrant de sévère malnutrition est de 11,9%, soit le plus haut taux jamais enregistré en Syrie depuis le début de la guerre", a alerté mercredi l'Unicef.

 

 

 

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commentaires (3)

Syrie: les pourparlers de Genève démarrent enfin POURPARLERS ABSOLUMENT STÉRILES A L'OMBRE DES AVIONS DE CHASSE RUSSES,DES PASDARANS DES HEZBOLLA ET AUTRES MILICES POPULAIRES ET GRAND MERCI A HOSSEIN BARAQUE LE GENTIL GANGSTER AMÉRICAIN DE LA PART DU CHAROGNARD BAASSYRIEN BACHAR POUR AVOIR TOUT FAIT POUR FAIRE ÉCHOUER LA RÉVOLUTION SYRIENNE

Henrik Yowakim

21 h 22, le 29 novembre 2017

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Commentaires (3)

  • Syrie: les pourparlers de Genève démarrent enfin POURPARLERS ABSOLUMENT STÉRILES A L'OMBRE DES AVIONS DE CHASSE RUSSES,DES PASDARANS DES HEZBOLLA ET AUTRES MILICES POPULAIRES ET GRAND MERCI A HOSSEIN BARAQUE LE GENTIL GANGSTER AMÉRICAIN DE LA PART DU CHAROGNARD BAASSYRIEN BACHAR POUR AVOIR TOUT FAIT POUR FAIRE ÉCHOUER LA RÉVOLUTION SYRIENNE

    Henrik Yowakim

    21 h 22, le 29 novembre 2017

  • Déjà sept cycles de discussions à Genève...le huitième en route...quelle mascarade ! 250 milliards pour reconstruire la Syrie, eh bien voilà la raison principale de cette dernière rencontre...250 milliards à se partager entre le régime syrien, la Russie, l'Iran, la Turquie etc. Décidément, ce seront toujours les dollars qui gouverneront le monde ! Monsieur de Mistura...est-il vraiment si naïf que cela...? Irène Saïd

    Irene Said

    17 h 48, le 29 novembre 2017

  • NOUVELLE CONSTITUTION ET ELECTIONS SOUS L,EGIDE DE L.ONU... ET LE PEUPLE SYRIEN SORT VAINQUEUR CAR S,ETAIENT LES EXIGENCES DES PREMIERS MANIFESTANTS PACIFIQUES QUI FURENT BRUTALEMENT MASSACRES PAR LE REGIME D,OU LA GUERRE CIVILE QUI S,ENSUIVIT...

    LA LIBRE EXPRESSION

    16 h 35, le 29 novembre 2017

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