Vladimir Poutine a assuré mardi Donald Trump qu'il œuvrait en faveur d'un "règlement politique à long terme" en Syrie après avoir reçu Bachar el-Assad et à la veille d'un sommet avec l'Iran et la Turquie.
Après avoir aidé Bachar el-Assad à reprendre l'avantage sur le terrain face aux rebelles et aux jihadistes, le maître du Kremlin, principal soutien du régime syrien, estime que la phase militaire "touche à sa fin" et cherche à relancer le processus de règlement politique. Il multiplie les contacts à quelques jours de pourparlers sous l'égide de l'ONU à Genève le 28 novembre, censés contribuer à mettre fin à une guerre ayant fait au moins 330.000 morts en six ans et des millions de déplacés.
Après avoir reçu lundi le président syrien, il s'est entretenu par téléphone avec le président américain malgré les relations calamiteuses entre Moscou et Washington.
Selon le Kremlin, il a assuré "être prêt à œuvrer activement en faveur d'un règlement à long terme du conflit" sur la base des résolutions de l'ONU, tout en soulignant la nécessité de "maintenir la souveraineté, l'indépendance et l'intégrité territoriale de la Syrie".
Selon la Maison blanche, les deux chefs d'Etat souhaitent "assurer la stabilité d'une Syrie unifiée et libérée de toute intervention nuisible et de refuges pour terroristes", ainsi que "trouver une solution pacifique à la guerre civile en Syrie".
Le 11 novembre, MM. Poutine et Trump avaient publié un communiqué conjoint excluant toute "solution militaire" et appelant à une "solution pacifique" dans le cadre du processus de Genève, mais depuis, les escarmouches verbales sont quasi quotidiennes entre les deux pays sur la Syrie, où ils interviennent militairement.
Cet entretien intervient à la veille d'un sommet entre le président russe et ses homologues turc Recep Tayyip Erdogan et iranien Hassan Rohani dans la station balnéaire de Sotchi (sud-ouest).
La Russie et l'Iran, alliés du régime de Damas, et la Turquie, soutien des rebelles syriens, parrainent le processus d'Astana, qui a permis la mise en place des "zones de désescalade" dans les régions d'Idleb (nord-ouest), de Homs (centre), dans la Ghouta orientale, près de Damas, ainsi que dans le sud.
Malgré un recul des violences, plus de 13 millions de personnes, dont près de la moitié d'enfants, ont besoin d'aide humanitaire en Syrie, a averti mardi dans un rapport le Bureau des affaires humanitaires de l'ONU (Ocha).
Ces mesures ont permis d'abaisser la tension sur le terrain mais Moscou cherche désormais à trouver une issue politique à ces pourparlers jusqu'alors concentrés sur les questions militaires.
La dernière initiative russe visant à réunir régime et opposition en Russie a été reçue froidement par les rebelles et aucune date n'a été fixée. Toutes les tentatives de mettre fin à la guerre se sont pour l'instant heurtées au sort de Bachar el-Assad, mais le président syrien, au pouvoir depuis 2000, apparaît désormais en position de force.
Remettant de fait le président syrien dans le jeu diplomatique, Vladimir Poutine l'a reçu lundi à Sotchi pour sa première visite en Russie, et à l'étranger, depuis octobre 2015. C'était juste après le lancement de l'intervention militaire russe qui a constitué un tournant dans le conflit.
(Pour mémoire : Trump et Poutine "d'accord pour dire que le conflit en Syrie n'a pas de solution militaire")
Défaite "définitive"
Lancée en 2015, l'intervention militaire russe en Syrie a permis à l'armée syrienne de ravir au groupe Etat islamique (EI) la cité antique de Palmyre et de chasser les rebelles de leur bastion d'Alep, dans le nord. Les forces du régime ont chassé dimanche soir les jihadistes de Boukamal, leur dernier fief urbain en Syrie.
"La phase active de l'opération militaire en Syrie s'achève", a estimé le chef d'état-major de l'armée russe Valéri Guerassimov.
Selon les images retransmises à la télévision, M. Poutine a "félicité" le président syrien pour ses résultats dans la lutte contre le terrorisme, proche d'une défaite "inévitable et définitive".
"En ce qui concerne notre travail commun dans la lutte contre le terrorisme en Syrie, cette opération touche à sa fin", a-t-il assuré. "Je pense qu'il est maintenant temps de passer au processus politique".
"Nous ne voulons pas regarder en arrière et nous sommes prêts à un dialogue avec tous ceux qui souhaitent vraiment aboutir à un règlement politique", a souligné pour sa part Bachar el-Assad, selon ses propos traduits en russe, remerciant le président russe pour l'aide de la Russie dans la défense "de l'intégrité territoriale et de l'indépendance" de la Syrie.
Dans un discours retransmis à la télévision d'Etat, Hassan Rohani a proclamé mardi la "victoire" sur l'EI, alors que l'armée iranienne combat également en soutien à l'armée syrienne. Il a expliqué lors d'un entretien téléphonique avec le président français Emmanuel Macron vouloir "éviter le démembrement des pays de la région" et non la "dominer".
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CE N'EST PAS FINIS .. HAHA IL SE FELICITE SUR UNE VICTOIRE OBTENU CONTRE DES GENS QU'ILS ONT EUX MEMES FAVORISER A APPARAITRE C'EST LE COMBLE
18 h 56, le 21 novembre 2017