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Liban - Tournée

Bassil : Un règlement est nécessaire pour éviter une escalade diplomatique

Le ministre des Affaires étrangères est attendu aujourd'hui à Moscou, au terme d'une double visite qu'il a effectuée hier à Berlin et à Ankara.

Le ministre des Affaires étrangères a eu un entretien à Ankara avec le président Recep Tayyip Erdogan hier. Turkish Presidential Press Office/AFP

Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, poursuit sa tournée internationale pour plaider la cause du Premier ministre démissionnaire, Saad Hariri, considéré par Beyrouth comme étant « captif » en Arabie saoudite, depuis qu'il a présenté sa démission le samedi 4 novembre.
M. Bassil s'est entretenu dans la matinée avec son homologue allemand, Sigmar Gabriel, avant de s'envoler pour la Turquie, où il été reçu par son président, Recep Tayyip Erdoğan, en présence du ministre turc des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu. Aujourd'hui, c'est avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, qu'il doit avoir des pourparlers. Mercredi, le chef de la diplomatie libanaise s'était entretenu avec ses homologues italien, Angelino Alfano, et britannique, Boris Johnson.
À Berlin, comme à Ankara et comme probablement aujourd'hui à Moscou, le chef de la diplomatie a appelé au retour de Saad Hariri à Beyrouth, même si ce dernier doit se rendre à Paris, samedi en principe, et plaidé vigoureusement pour un règlement de la crise, née de sa démission surprise, dans le respect de la souveraineté du Liban. Le chef de la diplomatie a ainsi réaffirmé que Beyrouth « se conforme à la politique de distanciation qu'il s'était lui-même imposée » et qu'il « refuse qu'on s'immisce dans ses affaires intérieures, tout comme il ne se permet pas de se mêler de celles de pays tiers ».
Dans une conférence de presse conjointe avec Mevlut Cavusoglu, son homologue turc, M. Bassil a de nouveau exprimé l'espoir d'un règlement de la crise Hariri « pour qu'on n'ait pas à recourir à l'escalade au niveau diplomatique afin d'obtenir le retour de notre chef du gouvernement », pendant que son homologue se prononçait en faveur d'un règlement « loin de toute escalade ». Selon Gebran Bassil, l'affaire Hariri « est en rapport avec le respect des libertés et des conventions internationales qui protègent l'immunité des responsables et la souveraineté des États ».

Risques de déstabilisation
Le ministre avait tenu le même discours à Berlin lors d'une conférence de presse conjointe avec le ministre allemand des Affaires étrangères, Sigmar Gabriel. Il a ainsi mis en garde contre les « conséquences néfastes sur nous tous » de « toute agression politique externe contre le Liban ». « La région tout entière pourrait alors être davantage déstabilisée, comme ce fut le cas pour la Syrie, ce qui a eu des conséquences directes sur l'Allemagne et l'Europe », a-t-il prévenu, affirmant requérir « l'aide des États amis pour mettre fin aux politiques erronées et impulsives qui entraînent un renforcement de l'extrémisme et du terrorisme contre lesquels nous luttons », dans une allusion évidente à l'Arabie saoudite, engagée dans une confrontation ouverte avec l'Iran et le Hezbollah, et que Beyrouth soupçonne d'avoir poussé Saad Hariri à démissionner.
Le ministre des Affaires étrangères a ensuite averti : « La déstabilisation du Liban (...) aurait des conséquences sur les personnes déplacées et les réfugiés présents au Liban qui seraient alors dans une situation encore plus fragile et se tourneraient vers l'Europe ».
Selon M. Bassil, « l'Allemagne a insisté sur le retour de M. Hariri au Liban et la non-ingérence dans les affaires libanaises et s'est dit contre l'affaiblissement de la souveraineté libanaise ». « M. Hariri est un véritable partenaire national qui contribue à la modération au Liban et dans le monde. Nous devons le soutenir et non pas le combattre », a-t-il insisté. Et d'ajouter : « Ce qui nous importe, c'est le retour de Saad Hariri à son pays, entièrement libre, sans aucune contrainte, afin qu'il prenne la décision qui lui convienne », en allusion à la démission.
Sigmar Gabriel a pour sa part dit s'attendre au retour de Saad Hariri au Liban. « Nous saluons l'invitation du président français Emmanuel Macron à M. Hariri afin que celui-ci se rende à Paris, car cela sera une preuve de la liberté de mouvement du Premier ministre libanais », a souligné le chef de la diplomatie allemande. « Personne ne peut interdire à M. Hariri d'accepter l'invitation de M. Macron », a-t-il insisté. « Nous sommes attachés à l'unité et la stabilité du Liban, et nous nous tenons à ses côtés », a-t-il également fait savoir.

Le ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil, poursuit sa tournée internationale pour plaider la cause du Premier ministre démissionnaire, Saad Hariri, considéré par Beyrouth comme étant « captif » en Arabie saoudite, depuis qu'il a présenté sa démission le samedi 4 novembre.M. Bassil s'est entretenu dans la matinée avec son homologue allemand, Sigmar Gabriel,...

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