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Liban - Démission de Hariri

Réactions aux propos de Raï : Mutisme chez les aounistes, FL et Futur voient « un message fort » à Aoun

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a créé la surprise hier en se disant « convaincu » des motifs de la démission du Premier ministre, Saad Hariri, annoncée le 4 novembre à Riyad. Les forces du 8 Mars se sont abstenues de commenter les propos du chef de l'Église maronite. En face, les composantes du 14 Mars y ont vu un message fort adressé au président de la République, Michel Aoun. Selon elles, le dignitaire religieux a « rectifié le tir », dans la mesure où il a mis l'accent sur le fond de la question, à l'heure où le camp du Hezbollah et ses alliés ont focalisé tout leur discours politique sur la démission dans sa forme.


À l'issue d'un entretien très attendu avec M. Hariri, Mgr Raï a déclaré sans détour : « Je suis convaincu des motifs de la démission (de M. Hariri), et que les présidents (de la République et de la Chambre et du Conseil) Michel Aoun, Nabih Berry et Saad Hariri, devraient se parler. » Il a même été jusqu'à souligner que « par sa démission, le Premier ministre a exprimé ce qu'il portait dans son cœur ».
Entre les lignes de ces propos, les proches du Premier ministre démissionnaire décèlent un message adressé directement à Michel Aoun. Ce dernier devrait, selon eux, plancher une bonne fois pour toutes sur les raisons de la démission.


Interrogé par L'Orient-Le Jour, Moustapha Allouche, membre du bureau politique du courant du Futur, estime qu' « à la lumière des propos du chef de l'Église maronite, Michel Aoun devrait lancer un dialogue avec le Hezbollah. Les discussions devraient principalement porter sur l'arsenal illégal du parti ». Assurant que « la balle est aujourd'hui plus que jamais dans le camp du locataire de Baabda », M. Allouche fait savoir que son parti ne s'engagera pas dans une nouvelle phase de concertations politiques directes avec la formation dirigée par Hassan Nasrallah. « Mais nous sommes prêts à nous joindre à une telle initiative si elle est lancée par le chef de l'État », précise-t-il.


La formation haririenne n'est pas la seule à exhorter Baabda à organiser une table de dialogue qui plancherait sur la question des armes du parti chiite et discuterait de la stratégie de défense. Il y a aussi les Forces libanaises, grands partenaires chrétiens du mandat. « Nous nous attendons à ce que M. Aoun passe à l'examen des motifs de la démission de Saad Hariri, d'autant que le patriarche Raï a rectifié le tir, en rappelant que le problème réside principalement dans le fond plus que dans la forme » de la démission, explique Fady Karam, député FL du Koura à L'OLJ, avant de poursuivre : « La démission de M. Hariri est conforme à la Constitution. Mais au-delà de sa forme, elle révèle de graves divergences portant sur la souveraineté du Liban. » M. Karam critiquait ainsi implicitement l'attitude de Michel Aoun, mais aussi celle du Hezbollah qui focalise son discours politique sur la manière dont Saad Hariri a annoncé sa démission.

 

Le mutisme du 8 Mars
En dépit de cela, Michel Aoun est toujours dans une phase d'expectative. Il attend le retour du chef du gouvernement démissionnaire à Beyrouth pour mettre les points sur les i une bonne fois pour toutes. Si les milieux de Baabda ne veulent pas commenter les propos de Mgr Raï, un proche du chef de l'État indique à L'OLJ que M. Aoun poursuivra ses contacts locaux, régionaux et internationaux pour tenter de trouver une issue à la crise actuelle.
De même, le Hezbollah ne veut pas répondre au discours du patriarche. Mais une source proche du parti chiite résume l'état d'esprit dominant. « Saad Hariri lui-même n'est pas convaincu de sa démission, comment voulez-vous que le patriarche le soit? » souligne cette source.
Et pour ce qui est des aounistes, nombre de leurs députés, sollicités par L'OLJ, étaient hier aux abonnés absents.

Le patriarche maronite, Mgr Béchara Raï, a créé la surprise hier en se disant « convaincu » des motifs de la démission du Premier ministre, Saad Hariri, annoncée le 4 novembre à Riyad. Les forces du 8 Mars se sont abstenues de commenter les propos du chef de l'Église maronite. En face, les composantes du 14 Mars y ont vu un message fort adressé au président de la République, Michel...

commentaires (4)

Mr. Aoun a peur d'être assassine, à bon attendeur salu.

Eleni Caridopoulou

15 h 00, le 15 novembre 2017

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Commentaires (4)

  • Mr. Aoun a peur d'être assassine, à bon attendeur salu.

    Eleni Caridopoulou

    15 h 00, le 15 novembre 2017

  • Malheureusement , M.Aoun est atteint de surdité et beaucoup de flou dans la vision de son pays , le Liban !!!!

    FAKHOURI

    13 h 12, le 15 novembre 2017

  • "Les aounistes sollicités par l'OLJ étaient hier aux abonnés absents". C'est normal, ils n'ont plus de voix ni de larmes de crocodile à cause de l'absence de leur meilleur ennemi Saad Hariri. Quand on retourne sa veste, sa position d'abonné absent lui sert de couverture.

    Un Libanais

    10 h 07, le 15 novembre 2017

  • LE FOND ET NON LA FORME ! MERCI PATRIARCHE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 41, le 15 novembre 2017

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