Près d'une semaine après la démission surprise du Premier ministre Saad Hariri, annoncée samedi depuis Riyad, et les rumeurs persistantes faisant état d'une limitation de sa liberté de mouvement empêchant son retour au Liban, les Libanais se sont largement exprimés sur les réseaux sociaux sur ce qu'ils considèrent être une atteinte à la souveraineté du pays.
Plusieurs hashtags (mots-clé) en arabe, en anglais et en français, comme "Saad prisonnier" ou "Saad Hariri, mon Premier ministre", ont vu le jour sur les réseaux sociaux. Mais au-delà des messages concernant directement M. Hariri, l'affaire semble avoir porté un certains nombre de Libanais à s'élever au delà des éventuelles attaches partisanes, pour dénoncer une atteinte à la souveraineté du Liban.
Florilège de messages postés sur Twitter ces derniers jours :
الضحية الحقيقية الوحيدة و"المحتجز" غصباً والمظلوم فعلاً هو: الشعب اللبناني.#كلن_يعني_كلن#سعد_محتجز
— lucien bourjeily (@lucienbourjeily) November 9, 2017
"La seule et véritable victime opprimée et prisonnière contre son gré, c'est le peuple libanais", dénonce pour sa part l'artiste libanais Lucien Bourjeily, activiste proche des mouvements de la société civile.
Je suis #Liban.
— Sarah Alaoui (@SarahAlaoui_) November 9, 2017
"Je suis Liban" fait référence au mot-clé "Je suis Charlie", créé au moment des attentats terroristes contre le journal satirique français Charlie Hebdo, en 2015.
Sur Faebook, un internaute écrit : "Que l'on soit un partisan de Hassan Nasrallah ou de Saad Hariri, en écoutant la manière dont les Saoudiens et les Iraniens parlant comme si nous et le Liban étions leur possession... A quel point vous sentez-vous fier?"
Another country abducting your leader is like one of those stories you hear from history. Next, Saudi Arabia will ask for 40 yards of silk to free Hariri.
— Karl Sharro (@KarlreMarks) November 9, 2017
"L'enlèvement d'un responsable par un autre pays est comme l'une de ces histoires que l'on racontait par le passé. Bientôt, l'Arabie saoudite réclamera 40 yards (40 mètres) de soie pour libérer Hariri", écrit le satiriste Karl Sharro, sur son compte Twitter.
One fascinating aspect of the Lebanese reaction to Saudi Arabia toppling Hariri is the way it’s uniting the Lebanese. Even those opposed to Iranian support for Hezbollah say at least Iran doesn’t screw with Lebanon like the Saudis do.
— Rania Khalek (@RaniaKhalek) November 9, 2017
"L'un des aspects fascinants de la réaction libanaise au renversement de Hariri par l'Arabie saoudite est la façon dont cela a unifié les Libanais. Même ceux qui s'opposent au soutien iranien au Hezbollah disent qu'au moins l'Iran ne 'baise' pas le Liban comme les Saoudiens le font", selon la journaliste libanaise Rania Khalek.
Saving Private #Saad ????#SaadAlHariri #Hariri #Lebanon #سعد_الحريري #الحريري #لبنان pic.twitter.com/LjB5yx3xJR
— Abo Haroon (@XxMasterMindsxX) November 10, 2017
Ici, cet internaute a détourné l'affiche du film "Saving Private Ryan", mettant en scène des soldats américains qui, après le débarquement de Normandie, partent à la recherche d'un soldat. Sur la parodie de l'affiche, ce sont le président libanais Michel Aoun, le président du Parlement Nabih Berry et le député du Hezbollah Mohammad Raad qui vont au secours de Saad Hariri.
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