L'opération anti-corruption lancée samedi en Arabie saoudite dépasse désormais les frontières du royaume. Selon Reuters, des régulateurs aux Emirats arabes unis ont demandé à des banques émiraties des informations sur des ressortissants saoudiens détenus dans le cadre de l'opération anti-corruption saoudienne. Ces demandes pourraient, selon Reuters, être un prélude à un gel de comptes.
La Banque centrale émiratie a demandé à des banques commerciales et des compagnies financières aux Emirats arabes unis de lui fournir des détails au sujet de 19 comptes appartenant à des Saoudiens, a indiqué à Reuters, jeudi, le responsable d'une banque commerciale souhaitant garder l'anonymat.
Les détenteurs des comptes font quasiment tous partie des personnalités arrêtées samedi soir, quelques heures seulement après la formation d'une commission anti-corruption présidée par le prince héritier Mohammed ben Salmane. Parmi ces noms, le prince Walid ben Talal.
Des banquiers interrogés par Reuters ont indiqué que les autorités émiraties n'avaient pas donné d'explication pour argumenter ces demandes d'informations. Mais ces sources estiment que les autorités émiraties agissent à la demande du gouvernement saoudien qui tente de récupérer des milliards de dollars dans le cadre de son opération anti-corruption.
Selon Reuters, les Emirats sont une destination privilégiée en terme de placement pour les Saoudiens.
Le prince héritier, Mohamed ben Salmane, a donné mardi instruction à ses ministres de garantir que les entreprises saoudiennes et multinationales ne voient pas leur activité affectée par ces développements.
Le nombre de comptes en banque appartenant à des particuliers qui ont été gelés est, par ailleurs, passé entre mardi et mercredi de 1 200 à plus de 1 700, dit-on de sources bancaires saoudiennes.
Lire aussi
En Arabie saoudite, la campagne anti-corruption s'étend
Qui sont les hommes visés par la purge en Arabie ?
Après la purge, les autorités saoudiennes veulent rassurer les investisseurs
Purges : une pierre et deux gros coups pour Mohammad ben Salmane
Mohammad ben Salmane, ou l'hubris du pouvoir
Purge en Arabie : quand les réseaux sociaux se mêlent de politique
commentaires (0)
Commenter