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À La Une - proche-orient

Tensions à Gaza au lendemain de la mort de sept militants palestiniens

Netanyahu affirme que son pays "ne tolérerait aucune attaque (...), qu'elle vienne des airs, des mers, du sol ou du sous-sol".

Des membres du Jihad islamique aux funérailles de militants palestiniens tués dans la destruction par Israël d'un tunnel, à Gaza, le 31 octobre 2017. AFP / THOMAS COEX

La tension est montée mardi dans la bande de Gaza, au lendemain de la mort de sept militants palestiniens dans la destruction par Israël d'un tunnel, un des incidents les plus meurtriers depuis la guerre dévastatrice de l'été 2014.

Les sept hommes, des membres de la branche armée du mouvement islamiste Hamas et de son allié du Jihad islamique, ont été tués par la destruction à l'explosif, en territoire israélien, d'une galerie souterraine provenant du sud de l'enclave palestinienne.

Leurs funérailles ont eu lieu mardi dans leurs localités d'origine, dans la bande de Gaza, territoire maintenu sous blocus israélien depuis une décennie et totalement coupé du monde depuis la fermeture de sa frontière avec l'Egypte.

La question des tunnels a été au cœur du conflit armé qu'Israël a livré à des groupes radicaux palestiniens, dont le Hamas au pouvoir à Gaza, lors de l'été 2014, la troisième guerre dans l'enclave depuis 2008.
Pour Israël, ces tunnels servent à l'infiltration de militants palestiniens pour qu'ils commettent des attaques sur le sol israélien. Les autorités israéliennes réfléchissent à bâtir un mur enterré autour de Gaza pour empêcher leur construction.

Mais, depuis trois ans, la découverte par l'Etat hébreu de tels canaux sous-terrains a été très rare, la précédente remontant à 2016. Israël a affirmé qu'il surveillait depuis quelques temps la construction du tunnel détruit mardi et qu'il avait été contraint d'agir contre "cette grave et inacceptable violation de (sa) souveraineté".

 

(Lire aussi : Le chef de la sécurité du Hamas blessé dans un attentat à Gaza)

 

"Revanche"
Les autorités israéliennes, qui ont affirmé avoir utilisé une "technologie innovante" pour localiser et détruire le tunnel en question, ont précisé qu'elles ne cherchaient pas l'"escalade".
Mais le Hamas "sait comment obtenir revanche et frapper là où cela blesse l'ennemi" israélien, a prévenu le chef du mouvement, Ismaël Haniyeh, dans un communiqué.
Il était présent à l'une des cérémonies de funérailles, selon des témoins.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé mardi que son pays "ne tolérerait aucune attaque (...), qu'elle vienne des airs, des mers, du sol ou du sous-sol". "Nous attaquons ceux qui nous attaquent", a-t-il dit.

L'opération israélienne intervient en pleine tentative de réconciliation entre le Hamas et l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, qui avait été boutée hors de Gaza par le mouvement islamiste en 2007 après une quasi-guerre civile.

L'accord entre factions palestiniennes, parrainé par l'Egypte, implique notamment la remise par le Hamas mercredi du contrôle des frontières de la bande de Gaza à l'Autorité palestinienne.
Le 1er décembre, ce sont tous les pouvoirs que le Hamas devra avoir remis à l'Autorité, qui n'exerçait plus son contrôle qu'en Cisjordanie occupée depuis une décennie.

 

(Pour mémoire : Gaza : un membre du Jihad islamique tué dans l’effondrement d’un tunnel)

 

"Massacre"
Moustapha Barghouti, un haut responsable de l'Autorité palestinienne, a accusé Israël de vouloir faire dérailler l'accord de réconciliation mais le chef du Hamas s'est voulu rassurant.
"La réponse à ce massacre (...) est d'avancer vers la restauration de l'union nationale (palestinienne) car l'ennemi réalise que notre force est notre unité", a dit Ismaël Haniyeh.

Le Premier ministre adjoint de l'Autorité palestinienne Ziad Abou Amr a dit à l'AFP que le transfert de pouvoir prévu aux postes-frontières de la bande de Gaza, considéré comme un premier test pour la réconciliation, aurait lieu mercredi matin comme prévu.
"Le événements récents dans la bande de Gaza étaient destinés à influer sur la mise en oeuvre de l'accord de réconciliation, mais (...) ce que nous avons décidé ne sera pas modifié", a-t-il déclaré.

Israël a fait savoir qu'elle rejetterait tout gouvernement d'union incluant le Hamas si ce mouvement, qu'il considère comme "terroriste", ne rend pas les armes et ne reconnaît pas l'Etat hébreu.
La question des tunnels est sensible en Israël depuis la guerre de l'été 2014. Une enquête interne de l'armée estimant en 2016 que l'Etat hébreu ne s'était pas assez préparé à cette menace, a donné du crédit à des reproches en ce sens formulés contre le gouvernement Netanyahu.

Durant la guerre de 2014, 32 tunnels avaient été découverts, dont 14 débouchant sur le territoire israélien, selon un rapport de l'ONU.
Le conflit avait fait 2.251 morts dont 551 enfants côté palestinien selon l'ONU, et 74 morts côté israélien, dont 68 soldats. Environ 100.000 Gazaouis s'étaient retrouvés sans toit.

 

 

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