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Liban - Décryptage

Du Liban à la Syrie et l’Irak, la confrontation régionale et internationale se poursuit

Il a fallu moins d'un mois à l'Iran et à la Russie principalement pour mettre en échec le plan de partition de l'Irak à travers la création d'un État kurde indépendant dans le Kurdistan irakien. Le référendum sur l'indépendance que Massoud Barzani s'est entêté à organiser avec l'appui ouvert d'Israël et plus discret de l'Arabie saoudite, ainsi qu'avec l'aval tacite de Washington, n'a donc pas eu les effets escomptés. Face à la ferme réaction de Bagdad ainsi qu'à la rapide riposte iranienne qui s'est traduite par l'envoi du général Kassem Soulaymani sur place, pour négocier à la fois un rapprochement entre une partie des Kurdes et le pouvoir à Bagdad, simultanément avec la reprise de Kirkouk par les forces de mobilisation populaire (Hachd el-Chaabi, essentiellement chiites), les Kurdes favorables à l'indépendance ont dû revoir leur plan et entamer des négociations avec Bagdad pour éviter la rupture. La Turquie a aussi joué un rôle primordial pour tuer dans l'œuf le projet de création d'un État kurde en Irak, en coopération avec l'Iran et la Russie. Les États-Unis ont finalement renoncé à leur double jeu en prenant position en faveur de l'unité de l'Irak. Ils ont aussitôt tenté de se rattraper en parrainant une réconciliation spectaculaire entre Bagdad et Riyad, dans le but de réintroduire l'influence saoudienne dans ce pays tiraillé entre celle de Téhéran et celle de Washington. Un peu d'ailleurs à la manière libanaise...

Toutefois, dans le long feuilleton des intérêts régionaux et internationaux qui enflamment le Moyen-Orient, un nouvel épisode chasse rapidement le précédent. L'Iran et la Russie ont à peine eu le temps de déclarer leur victoire contre « le projet de partition américano-israélien » de la région qu'ils doivent de nouveau affronter un scénario similaire dans le nord de la Syrie. Les Forces démocratiques de Syrie (qui rassemblent essentiellement les milices kurdes, mais aussi minoritairement arabes, alliées aux Américains) ont réussi à libérer de façon spectaculaire Raqqa de Daech après un accord d'évacuation de près de mille combattants parrainé par les Américains et les voici qui se dirigent désormais vers la frontière irakienne, en particulier ce qui reste de Deir Ez-Zor et Bou Kamal. Ils ont ainsi pris le contrôle de vastes champs pétroliers sur la rive orientale de l'Euphrate, que les combattants de Daech avaient évacués soudainement pour leur permettre de s'y installer.

Les forces alliées aux Américains ont ainsi pris de court et devancé le régime syrien et ses alliés qui s'apprêtaient à avancer dans cette direction. Toutefois, les forces kurdes sont en train de s'étendre hors de leur territoire habituel, dans des régions habitées par des tribus arabes. Ce qui pourrait provoquer des frictions et ralentir leur élan. Les observateurs précisent que dans cette bataille ouverte en Syrie à la frontière irakienne, l'enjeu n'est plus Daech et la lutte contre le terrorisme, mais bien le partage des influences en Syrie et la volonté d'empêcher l'Iran et ses alliés de faire la jonction totale entre les deux pays. Ce n'est d'ailleurs pas un hasard si à peine la question du référendum du Kurdistan réglée, les forces irakiennes ont lancé une offensive à la frontière avec la Syrie dans la région de Qaëm, pour chasser Daech de cette zone. Il faut préciser qu'en dépit des pressions américaines, les forces du Hachd el-Chaabi participent à cette bataille. Dans l'épisode actuel de cette confrontation sans fin, tout se joue donc dans cette portion de territoire des deux côtés de la frontière irako-syrienne, sur la rive orientale de l'Euphrate. L'enjeu est énorme, puisqu'il s'agit soit de faire basculer la plus grande partie de l'Irak et de la Syrie dans le giron iranien, soit de limiter l'influence iranienne en maintenant cette portion de territoire stratégique hors de son contrôle, comme une épine sur son flanc.

Mais la confrontation se déroule aussi sur d'autres scènes. Juste après la réconciliation interpalestinienne sous la houlette de L'Égypte et avec la bénédiction de Washington, l'Iran a reçu une délégation du Hamas qui a réaffirmé que la résistance militaire reste une option pour la libération du territoire palestinien. De même, encerclé et pratiquement soumis à un blocus, le Qatar se rapproche de plus en plus de l'Iran.
Reste le Liban tiraillé entre les influences contradictoires et qui cherche malgré tout à préserver un minimum de cohésion. L'inconvénient supplémentaire, c'est que cette campagne ouverte de la part des États-Unis et de leurs alliés régionaux contre l'Iran et ses alliés, en particulier le Hezbollah que certains qualifient d'« instrument de la politique iranienne », intervient en pleine période de campagne électorale libanaise. Autrement dit, tous les coups sont permis pour gagner quelques voix supplémentaires et la campagne qui devrait s'étendre jusqu'au mois de mai devrait être l'une des plus féroces dans l'histoire du Liban contemporain. Il faut simplement espérer que les protagonistes garderont à l'esprit l'importance de ne pas aller trop loin, au risque de remettre en cause la stabilité.

Il a fallu moins d'un mois à l'Iran et à la Russie principalement pour mettre en échec le plan de partition de l'Irak à travers la création d'un État kurde indépendant dans le Kurdistan irakien. Le référendum sur l'indépendance que Massoud Barzani s'est entêté à organiser avec l'appui ouvert d'Israël et plus discret de l'Arabie saoudite, ainsi qu'avec l'aval tacite de Washington,...

commentaires (7)

"le Hezbollah que certains qualifient d'« instrument de la politique iranienne » ... ces "certains" ce n'est pas moins que nessrallah qui se vantait d'être complètement à la solde de l'Iran: argent, nourriture, idées, et mode de vie ainsi que tout autre besoin humain. Le Liban n'est pas tiraillé: en 2005 la plus grande maifestation populaire a renvoyer les syriens chez eux mais le kidnaping du pays par des vendus tient sa population, l'avnir du pays et de générations à venir, en otage! malheureux...

Wlek Sanferlou

22 h 13, le 27 octobre 2017

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Commentaires (7)

  • "le Hezbollah que certains qualifient d'« instrument de la politique iranienne » ... ces "certains" ce n'est pas moins que nessrallah qui se vantait d'être complètement à la solde de l'Iran: argent, nourriture, idées, et mode de vie ainsi que tout autre besoin humain. Le Liban n'est pas tiraillé: en 2005 la plus grande maifestation populaire a renvoyer les syriens chez eux mais le kidnaping du pays par des vendus tient sa population, l'avnir du pays et de générations à venir, en otage! malheureux...

    Wlek Sanferlou

    22 h 13, le 27 octobre 2017

  • Madame j’ai juste une chose à vous dire vous allez voir comment le hezb vas provoquer une nouvelle guerre avec Israël !!

    Bery tus

    15 h 59, le 27 octobre 2017

  • SANS CONTRE PARTIE ON NE S,ENGAGE PAS POUR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 35, le 27 octobre 2017

  • Un parti-pris flagrant en faveur de l'Iran et du Hezbollah.

    Tabet Ibrahim

    08 h 59, le 27 octobre 2017

  • QUE LIRE... UNE ANALYSE A LA COMPREHENSION ET A LA DESINFORMATION DE SON AUTEURE... OU LE BARATIN REGNE COMME D,HABITUDE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 47, le 27 octobre 2017

  • Toujours très propres et innocents, ces jeux et enjeux politques...

    NAUFAL SORAYA

    08 h 35, le 27 octobre 2017

  • En somme donc, vous admettez que le Hezbollah domine le Liban de manière sournoise, hypocrite, se cachant derrière sa milice puissante pour menacer toute velléité d'opposition à son projet de ramener le pays sous le giron iranien, dans un jeu régional de partage d'influence... Et vous prédisez une période de troubles durant la campagne électorale à venir, sans même mentionner l'influence morbide du Hezbollah qui, s'il laissait les Libanais s'entendre sur au moins une certaine neutralité par rapport aux conflits régionaux, ils n'auront pas besoin d'aller trop loin ni de mettre en cause la stabilité.

    Saliba Nouhad

    03 h 53, le 27 octobre 2017

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