Rechercher
Rechercher

À La Une - Polémique

En France, un site accusé de "prostitution" fait sa pub à la sortie des universités

La campagne du portail RichMeetBeautiful.fr a suscité de vives critiques, notamment de la mairie de Paris, qui a saisi la justice.

Un camion publicitaire défilant dans Paris transportant une immense affiche pour le site RichMeetBeautiful.fr, le 25 octobre 2017 à Paris. AFP / Anais CAQUANT

Après Bruxelles le mois dernier, un site de rencontres incitant les étudiantes à préférer au prêt bancaire une relation avec un homme "riche", a lancé une campagne publicitaire devant les universités parisiennes, suscitant la polémique et la saisine de la justice.

"Hey les étudiant(e)s!", harangue une immense affiche transportée par un camion publicitaire défilant dans Paris pour le site RichMeetBeautiful.fr. "Romantique, passion et pas de prêt étudiant. Sortez avec un Sugar Daddy Sugar Mama", ajoute le panneau.

"Les Sugardaddies soutiennent leurs Sugarbabies en leur offrant de généreux cadeaux ou de l'argent. En retour, la Sugarbaby doit comprendre qu'il faut être agréable, belle (...) Elle doit toujours être flexible et s'assurer d'être disponible", explique le site de rencontres. "Elle cherche à apprendre à ses côtés ... tout en gagnant de l'argent de poche pour payer ses frais de scolarité ou ses dettes", est-il écrit sur son site internet.

La campagne a suscité de vives critiques, notamment de la mairie de Paris, qui a saisi la justice.
"Ce site est une violence faite aux femmes. Derrière ces images dorées, des jeunes peuvent tomber dans la prostitution", a indiqué Hélène Bidard, adjointe au maire de Paris Anne Hidalgo. "Au final, (ce site) n'est rien d'autre qu'un outil incitant à la prostitution et, comme plateforme se rémunérant sur les mises en relations, son rôle se rapproche de celui d'un proxénète", renchérit David Belliard, président du groupe EELV (écologistes).

 

(Lire aussi : Belgique: enquête sur une publicité recrutant des étudiantes pour "hommes riches")

 

"On est en train de regarder très précisément les aspects juridiques", a déclaré jeudi la secrétaire d'Etat à l'Egalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa. "Est-ce qu'il s'agit de rencontres consenties ou de proxénétisme et d'une forme d'incitation à la prostitution qui pourrait tomber sous le coup de la loi ? "Très honnêtement, il y a un doute ", a-t-elle dit.

De son côté, la FAGE (Fédération des Associations Générales Etudiantes) a annoncé porter plainte "du chef de proxénétisme", etimant que "cette publicité a pour objet d'attirer les étudiant-e-ss en situation de précarité (...) et de les inciter à accepter de se livrer à des actes sexuels avec des personnes plus âgées".

Interrogé sur le site Huffpost, le Pdg du site, Sigurd Vedal, assure que les "conditions générales (du site) interdisent clairement la prostitution". Selon les chiffres que le site a envoyé au HuffPost, RichMeetBeautiful.fr a enregistré plus de 6.000 inscriptions supplémentaires depuis lundi 23 octobre, date du lancement français de la campagne publicitaire. Une campagne similaire lancée le mois dernier par le site à Bruxelles avait suscité la même polémique.

 

 

Pour mémoire

Mondialisée, la prostitution est un marché économique « porteur »

Après Bruxelles le mois dernier, un site de rencontres incitant les étudiantes à préférer au prêt bancaire une relation avec un homme "riche", a lancé une campagne publicitaire devant les universités parisiennes, suscitant la polémique et la saisine de la justice.
"Hey les étudiant(e)s!", harangue une immense affiche transportée par un camion publicitaire défilant dans Paris pour le...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut