Un an après l'élection de Michel Aoun à la magistrature suprême, le leader des Marada Sleiman Frangié a affirmé hier qu'il s'était attendu à plus d'accomplissements de la part du « président fort », estimant que ceux qui ont été réalisés n'ont pas été à la hauteur des attentes. M. Frangié s'exprimait lors d'une interview accordée au nouveau quotidien local al-Ittihad. Le chef des Marada s'est voulu encore plus clair : « L'adoption du budget n'est pas un accomplissement. Quid du dossier de la crise des déchets ou encore de l'électricité ? »
« Nous souhaitions que le mandat actuel, et non pas le président, tire les leçons des mandats précédents et des résultats des comportements vexatoires dont les conséquences ne sont jamais satisfaisantes », a-t-il encore dit. Qui accuse-t-il de comportements vexatoires ? Le leader chrétien du Liban-Nord pointe du doigt le président du Courant patriotique libre Gebran Bassil. Il en veut pour preuve le train de nominations judiciaires monochrome adopté récemment et le monopole de la représentation chrétienne. « La représentation chrétienne signifie, selon eux (le CPL), l'exclusion de tout chrétien proche de Sleiman Frangié et de Samir Geagea pour le remplacer par un proche du courant aouniste », a-t-il martelé.
Sur un autre plan, et à la lumière des efforts déployés entre Meerab et Bnechii pour normaliser les rapports FL-Marada, Sleiman Frangié s'est voulu positif à l'égard des FL. Alors que certains estiment que ce rapprochement ne répond à des visées électorales, M. Frangié a déclaré : « Il est vrai que nous divergeons sur le projet politique stratégique, mais lorsque les lignes rouges tombent, elles le font partout et chez tout le monde. »
Au lendemain des propos de Sethrida Geagea qui avaient suscité une vive polémique à Zghorta, il a tenté de calmer les esprits, estimant qu'il n'y avait pas, chez les FL, une intention de rouvrir la plaie. « D'où les propos du leader des FL pour corriger, à tout prix, ce qui a été fait », a-t-il ajouté.
Au sujet des élections, M. Frangié a déclaré sans détour que « Gebran Bassil soutient nos adversaires, alors nous soutiendrons ses adversaires, notamment Boutros Harb, au Batroun ». Le leader des Marada n'a pas d'ailleurs caché sa volonté de sortir de son fief du Liban-Nord, après avoir à maintes reprises déclaré avoir « emprisonné son parti dans la région pour ne pas intimider le CPL à l'époque de leurs alliances ».
commentaires (0)
Commenter