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Liban - Cedroma

Comment concilier les intérêts des déplacés et ceux du Liban ?

Conférence aujourd'hui à l'USJ sur « Les réfugiés : questions politiques, approche juridique ».

C'est en partie en raison d'un défaut de connaissances scientifiques liées à la question des déplacés syriens que celle-ci est sujette à des surenchères politiques et au déchaînement des émotions. Rationaliser ce débat passe inévitablement par la connaissance du droit relatif à la matière.

Conscient de cet enjeu à l'heure où s'exacerbent les tensions politico-sociales sur des points litigieux comme le retour des déplacés, le Centre d'études des droits du monde arabe (Cedroma) de la faculté de droit et des sciences politiques de l'USJ entend fournir des éléments juridiques à même d'éclairer les parties concernées, aussi bien internes qu'internationales, sur une gestion politique plus efficace du dossier. Il organise ainsi, aujourd'hui lundi, une journée d'étude sur « Les réfugiés : questions politiques, approche juridique », en collaboration avec le Haut Commissariat de l'ONU pour les réfugiés. Prévue cet après-midi, de 14h45 à 19h30 au campus des sciences sociales (amphithéâtre Gulbenkian), rue Huvelin, la rencontre promet d'attirer un large public, composé notamment de diplomates et d'acteurs de la société civile.

L'approche juridique du problème, telle qu'envisagée par le Cedroma, visera à « concilier tous les droits en présence », c'est-à-dire d'une part les droits de l'homme, de l'autre la souveraineté nationale, « sans sacrifier ni l'un ni l'autre des intérêts en présence », explique à L'Orient-Le Jour la directrice du Cedroma, Marie-Claude Najm Kobeh. Cette approche rompt ainsi avec la tendance à mettre face à face les discours humanistes et les discours nationaux, alors qu'il est possible de les harmoniser et de les équilibrer.

Ce sera donc autant la responsabilité internationale que celle de l'État libanais qui seront questionnées à travers trois tables rondes interactives, précédées par une très brève séance d'ouverture. Les représentants de l'ONU, notamment la représentante adjointe du HCR, Karolina Lindholm Billing, pourraient être amenés à expliciter leur rôle potentiel dans le retour des déplacés, en même temps que sera questionnée la capacité du gouvernement à élaborer une stratégie nationale unifiée de gestion de crise. La portée de l'appel adressé par le chef de l'État à l'ONU pour un retour des déplacés indépendamment de la fin du conflit en Syrie pourrait également être cernée, surtout que les intervenants incluent la conseillère juridique principale pour les affaires humanitaires auprès du ministère libanais des Affaires étrangères, Alia Aoun, et le conseiller principal en politiques publiques auprès du ministère d'État pour les Affaires des déplacés, Ziad
el-Sayegh.

D'une manière générale, les intervenants s'attacheront à présenter les diverses qualifications juridiques attribuées aux personnes concernées (réfugié, déplacé, étranger, migrant, travailleur, etc.) et leurs implications en termes de droits et d'obligations ; la responsabilité internationale qui pèse sur les États ; les raisons pour lesquelles le Liban n'a pas adhéré à la Convention de Genève sur le statut des réfugiés ; le défaut d'inscription des naissances au sein des populations déplacées au Liban, et ses conséquences en matière d'établissement de la filiation et de retour dans le pays d'origine ; l'accès au travail, et enfin la question des « solutions durables » envisagées ou refusées (intégration, réinstallation, rapatriement), comme l'explique le communiqué du Cedroma.

 

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