Le guide suprême iranien Ali Khamenei a dénoncé mercredi les "diatribes et sornettes" de Donald Trump, dans sa première réaction aux récents propos du président américain contre l'Iran.
"Je ne veux pas perdre mon temps à répondre aux diatribes et sornettes de la brute qu'est le président américain", a déclaré l'ayatollah Khamenei dans un discours devant des étudiants à Téhéran et publié sur son compte Telegram.
Les États-Unis "sont en colère parce qu'aujourd'hui la République islamique d'Iran a contrarié leurs plans au Liban, en Syrie et en Irak", a-t-il avancé. Mais "que chacun se rassure: cette fois encore la nation iranienne va frapper l'Amérique au visage et la vaincre", a ajouté le Guide suprême.
"Le président des États-Unis fait étalage de bêtise mais cela ne doit pas détourner notre attention des troubles que provoque l'Amérique", a-t-il encore dit.
Dans une violente charge contre l'Iran, M. Trump a appelé vendredi le Congrès américain à appliquer de nouvelles sanctions contre Téhéran. Il a menacé de retirer son pays de l'accord sur le nucléaire iranien signé en juillet 2015 à Vienne entre Téhéran et le groupe des Six (Allemagne, Chine, États-Unis, France, Grande-Bretagne et Russie).
Pour M. Trump, l'Iran ne respecte pas les engagements qu'il a pris par cet accord. L'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), organisme onusien chargé de vérifier que la République islamique est fidèle à sa parole en la matière, a pour sa part certifié à huit reprises que Téhéran était bien en règle.
M. Khamenei a assuré que l'Iran continuerait de respecter ses engagements, alors que M. Trump a menacé vendredi de retirer son pays "à tout moment" de l'accord.
Le guide iranien a accueilli favorablement le front uni des Européens en faveur du maintien de l'accord nucléaire après le discours de M. Trump, mais il les a aussi exhortés à ne pas s'aligner sur Washington.
Les Européens "doivent s'abstenir de s'immiscer dans nos questions de défense", a-t-il mis en garde. Vendredi, le président français Emmanuel Macron a lié la poursuite de la bonne application de l'accord nucléaire à des discussions sur le "programme balistique iranien et les questions de sécurité régionale".
"Vous demandez pourquoi l'Iran a des missiles, très bien. Mais pourquoi, vous, vous avez des missiles?" a lancé M. Khamenei, "et pourquoi avez vous des armes nucléaires?" "Nous n'accepterons pas que les Européens se joignent aux manœuvres d'intimidation des États-Unis" contre l'Iran, a-t-il prévenu.
L'accord de Vienne a permis une suspension des sanctions économiques imposées par l'ONU et les Occidentaux contre l'Iran à cause de son programme nucléaire. En échange, Téhéran a accepté de brider celui-ci pour apporter la garantie qu'elle ne cherche pas à se doter de l'arme atomique.
(Pour mémoire : Trump suspend – indirectement – une épée de Damoclès au-dessus de l'Iran)
Le chef de l'armée iranienne à Damas
Par ailleurs, le chef d'état-major des forces armées iraniennes, en visite mercredi à Damas, a jugé "inacceptable" que l'armée israélienne puisse violer "à sa guise" le territoire et l'espace aérien syriens, rapportent les médias iraniens.
L'aviation israélienne avait attaqué et détruit lundi une batterie de missiles anti-aériens à une cinquantaine de kilomètres à l'est de Damas en réponse à un tir de missile syrien en direction d'appareils israéliens qui étaient en mission de reconnaissance au-dessus du Liban. "L'aviation israélienne a violé l'espace aérien syrien près du Liban et la défense anti-aérienne a riposté, atteignant un avion et le forçant à fuir", avait indiqué l'armée syrienne.
Le général Mohammad Baqeri a souligné que sa visite dans la capitale syrienne visait à renforcer la coopération avec l'armée de Damas "face à nos ennemis communs, les sionistes et les terroristes", faisant ainsi référence à Israël et aux jihadistes sunnites.
Depuis 2012, l'Iran chiite apporte son aide militaire au président syrien Bachar el-Assad, un soutien qui s'est révélé essentiel dans la lutte contre les insurgés islamistes. Le Hezbollah, soutenu par Téhéran, a également joué un rôle important dans cette aide au gouvernement syrien. Sur les cinq dernières années, Israël a dit avoir mené près d'une centaine de frappes contre des convois de l'armée syrienne et du Hezbollah.
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commentaires (13)
wali alfakih khamenai, a raison : l'iran a "battu"les US. Mais de la a expliquer les faits suivants ?? :: ces memes us battus , deshonores ont encore des positions militaires et des conseillers en Iraq ,en Syrie et en Jordanie ET au Liban. ils sont consultes encore et toujours par les iraqiens, eux memes ET leurs allies ont libere raqa ET s'y sont installes de pied ferme ils coninuent a armer l'armee libanaise avec force armes sophistiquees, planifient d'y construire une ambassade ultra moderne et couteuse. et j'en passe. le PIRE est que ses ouailles libanaises en sont convaincus.... C CELA LE PIRE
Gaby SIOUFI
09 h 59, le 22 octobre 2017