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À La Une - Syrie

Accord sur des évacuations à Raqqa, en passe de tomber

Damas a réclamé samedi le "retrait immédiat" des forces turques déployées dans le nord-ouest de la Syrie où une "zone de désescalade" doit être instaurée dans la province d'Idleb.

Des combattants des Forces démocratiques syriennes escortent un jeune homme suspecté d'appartenir au groupe jihadiste Etat islamique, le 12 octobre 2017 à Raqqa. Photo REUTERS/Issam Abdallah

Un "convoi" devait quitter samedi Raqqa en vertu d'un accord sur des évacuations de cette ville du nord de la Syrie où des combattants antijihadistes soutenus par Washington étaient en passe de conquérir les derniers réduits du groupe Etat islamique (EI).

L'accord en question exclurait les combattants étrangers de l'EI, selon la coalition internationale emmenée par Washington, qui ne mentionne pas le sort des jihadistes syriens.
Ces derniers jours, des discussions étaient menées à Raqqa pour assurer la reprise de ces réduits et permettre l'évacuation des civils, parfois utilisés comme boucliers humains.
Les négociations étaient conduites par le Conseil civil de Raqqa, une administration locale liée aux Forces démocratiques syriennes (FDS), alliance de combattants antijihadistes kurdes et arabes soutenue par la coalition, et des figures tribales.

Trois ans après sa fulgurante ascension en Irak et en Syrie, l'EI se trouve acculé dans ses derniers fiefs et voit son "califat" autoproclamé en 2014 s'écrouler face aux offensives soutenues par les Etats-Unis ou la Russie.
Les jihadistes ont ainsi perdu samedi leur fief de Mayadine, dans la province de Deir ez-Zor (Est), face à une offensive du régime syrien soutenu par l'aviation de Moscou.
Et à Raqqa, cela fait plusieurs semaines qu'ils ne contrôlent plus que quelques réduits, alors que les FDS ont progressivement repris près de 90% de la ville.

 

(Pour mémoire : Les jours de l’EI à Raqqa sont comptés)

 

'Minimiser les pertes civiles'
"L'accord est fait pour minimiser les pertes civiles et exclurait les terroristes étrangers" de l'EI, a indiqué samedi la coalition dans un communiqué.

Plusieurs pays occidentaux craignent que la démobilisation de l'EI en Syrie et en Irak n'entraîne un retour dans leur pays des jihadistes qui pourraient constituer un danger.
"Les gens qui quittent Raqqa en vertu de l'accord seront fouillés" et leur identité sera vérifiée, selon le communiqué.
Auparavant, la coalition avait indiqué qu'une centaine de jihadistes s'étaient rendus ces dernières 24 heures, sans toutefois évoquer leur nationalité.

Quelque 1.500 civils ont déjà pu fuir cette semaine en vertu d'une trêve tacite accompagnant les négociations, selon la coalition qui avait parlé jeudi d'environ 4.000 civils encore à Raqqa.
Et des jihadistes syriens se sont rendus dans la nuit, a dit pour sa part un responsable local qui n'a pas donné de chiffre exact.
"Ceux qui se sont rendus sont des locaux, pas des étrangers. Les étrangers ne se sont pas encore rendus", a précisé le responsable s'exprimant sous l'anonymat.
Une source militaire des FDS a indiqué à l'AFP que des bus et des camions attendaient à l'extérieur de Raqqa pour conduire les combattants ayant déposé les armes vers la province de Deir ez-Zor, encore largement contrôlée par l'EI.

 

(Lire aussi : "Pour tuer un seul combattant de l'EI, dix civils sont tués")

 

'Sur le point d'en finir'
De son côté, l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH) a assuré que plus aucun jihadiste syrien ne se trouvait à Raqqa.
Et les quelque 150 combattants étrangers qui y sont retranchés "demandent à pouvoir partir en un seul groupe vers les secteurs sous contrôle de l'EI dans la province de Deir ez-Zor", a-t-il précisé.
Mais la coalition internationale s'est montrée intraitable à ce sujet. Les jihadistes étrangers "ne sont pas autorisés à quitter Raqqa", a-t-elle dit, prédisant "des combats difficiles dans les jours à venir".

Un porte-parole des Unités de protection du peuple kurde (YPG), la principale composante des FDS, a catégoriquement écarté de son côté la possibilité d'un accord avec l'EI.
"On est sur le point d'en avoir fini avec Daech à Raqqa", a-t-il indiqué à l'AFP, utilisant l'acronyme en arabe du groupe. Mais "jusqu'à ce moment, nous luttons contre Daech", a-t-il souligné.
C'est notamment de Raqqa qu'auraient été planifiés les spectaculaires attentats de l'EI qui ont frappé l'Europe ces dernières années.

Cet été, une évacuation de jihadistes depuis la région frontalière entre le Liban et la Syrie vers la région de Deir ez-Zor (est) avait déjà suscité des réactions hostiles de la part de la coalition, qui avait lancé des raids pour empêcher un convoi d'arriver près de l'Irak.

D'autre part, Damas a réclamé samedi le "retrait immédiat" des forces turques déployées dans le nord-ouest de la Syrie où une "zone de désescalade" doit être instaurée dans la province d'Idleb.
Ces troupes ont été déployées dans le cadre d'un accord conclu entre d'un côté Ankara, soutien des rebelles, et de l'autre Moscou et Téhéran, parrains du régime syrien, prévoyant l'instauration de "zones de désescalade" où les pays garants s'engagent à mettre fin aux combats.

La province d'Idleb échappe au régime de Bachar el-Assad et est contrôlée par Tahrir al-Cham, une coalition jihadiste composée essentiellement de l'ex-branche d'el-Qaëda dans le pays.

 

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Un "convoi" devait quitter samedi Raqqa en vertu d'un accord sur des évacuations de cette ville du nord de la Syrie où des combattants antijihadistes soutenus par Washington étaient en passe de conquérir les derniers réduits du groupe Etat islamique (EI).
L'accord en question exclurait les combattants étrangers de l'EI, selon la coalition internationale emmenée par Washington,...

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COMME DES RATS COINCÉS ET MOUILLÉS !

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 37, le 14 octobre 2017

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  • COMME DES RATS COINCÉS ET MOUILLÉS !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 37, le 14 octobre 2017

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