Pour ceux qui avaient du temps à perdre, le Parlement se donnait en spectacle en début de semaine place de l'Étoile. La ménagerie a débattu du financement de la grille des salaires des emplois fictifs, mais c'est le bavardage abscons habituel qui a prévalu.
La session démarre, le décor est planté. Le même depuis lulure : des moutons législatifs coiffés d'un Déshérité antédiluvien, qui manie aussi bien le langage roturier que le chapelet qui pendouille au bout de ses doigts rustiques. Une semelle plus bas, quelques ministres font tapisserie en échangeant rires gras et blagues épaisses, question sans doute de laisser filer une corvée vraisemblablement non comptabilisée dans leur fiche de paie.
L'astuce était de trouver une entourloupe pour contourner le Conseil constitutionnel qui venait de retoquer les premières mesures fiscales. Objectif atteint avec, entre autres trouvailles, le racket d'un point supplémentaire de TVA et une foultitude d'autres ponctions qui vont une fois de plus tailler dans le budget des ménages. Et quand on dit tailler, c'est pas la petite circoncision à la lime à ongles, mais la grosse charcutaille au sabre de commandeur. Miam-miam!
Forcément, puisqu'il ne viendrait jamais à l'esprit de cette classe politique arriérée d'assainir par exemple les charges et les frais publics, de dégraisser le boa constrictor de l'administration qui va finir par engloutir la moitié de la population, de privatiser les poubelles autonomes de la Flotte, de l'Électricité et du Téléphone, de tailler dans les délégations pléthoriques et la smala familiale qui accompagnent les présidents et les ministres à l'étranger, de se débarrasser des épaves turques qui nous coûtent un bras et deux reins à fonds perdus...
Autant de postes d'économie budgétaire, affublés du sympathique sobriquet de « gaspillage ». Bref, mettre à la diète cet État glouton qui ne songe qu'à faire les poches du contribuable à chaque fois qu'il veut se refaire une santé.
En attendant, on amusera bien les gueux en s'essorant le bulbe sur des briquettes imbéciles qui ne mangent pas de pain : savoir par exemple si Istiz Nabeuh et le patron futuriste ont bien mangé chez l'homme-caoutchouc de Clemenceau, ou si la plaque d'urticaire a fondu entre Orangina Ier et le Tondu.
gabynasr@lorientlejour.com
La session démarre, le décor est planté. Le même depuis lulure : des moutons législatifs coiffés d'un Déshérité...
commentaires (4)
Cher Gaby, l'ami du vendredi, Merci d'évoquer les délégations pléthoriques et la smala familiale... Récemment, Eben-Battouta des Affaires étrangères, a fait un "saut" d'Australie vers la Nouvelle-Zélande, aux frais de la Princesse agenouillée, à la recherche d'un hôtel qu'avait occupé son grand-père il y a une centaine d'années...
Un Libanais
12 h 54, le 13 octobre 2017