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Liban - Pédagogie

Tabshoura-In-A-Box sélectionnée par le Sommet mondial de l’innovation pour l’éducation

Lancé par l'ONG LAL (Apprentissage alternatif libanais), le projet éducatif est lauréat de la 8e édition de l'accélérateur WISE. Il sera présenté à Doha du 14 au 16 novembre.

Nayla Fahed et deux membres de son équipe, portant chacun la petite boîte.

C'est une boîte colorée, à peine plus grande qu'une main d'enfant, qui vient d'être sélectionnée par l'accélérateur WISE (Sommet mondial de l'innovation pour l'éducation), permettant à LAL de profiter d'une aide experte au cours de l'année à venir. L'association bénéficiera d'un an de transfert de compétences, de coaching et de mise en contact avec des aides de financement, lui donnant l'occasion de gagner en expertise et de se développer. Le sommet, qui récompense chaque année des start-up et des associations liées aux innovations éducatives, aura lieu du 14 au 16 novembre à Doha autour du thème « Coexister, cocréer : apprendre à vivre et à travailler ensemble. » Il se donne pour objectif de soutenir les projets liés à l'éducation à une époque où celle-ci se retrouve perturbée par les conflits, les crises économiques et les masses migratoires.

Tabshoura-In-A-Box a vu le jour dans l'objectif de permettre aux enfants malades et défavorisés de poursuivre leur éducation. Elle s'inscrit dans le projet Tabshoura lancé en 2014 par l'association LAL. Fonctionnant comme une plate-forme en ligne, Tabshoura offre à tous les enfants malades ou défavorisés du contenu éducatif quel que soit leur niveau, des plus petites classes jusqu'au brevet. Celui-ci est basé sur le programme libanais réadapté et il est entièrement conçu par les volontaires de l'association.

La boîte fonctionne comme un périphérique miniature où l'enfant, en introduisant une carte SD, peut avoir accès aux différents contenus d'apprentissage, leçons et activités comprises, présents sur la plate-forme web. Fournissant un réseau sans fil local pouvant connecter jusqu'à 30 appareils numériques et possédant une capacité d'autonomie de 10h, elle permet aux enfants comme aux enseignants d'être utilisée hors ligne. « Le but est que chacun puisse l'utiliser, y compris dans les régions les plus défavorisées, où l'accès à l'électricité est plus difficile », explique Nayla Zreik Fahed, fondatrice de l'ONG.

Tabshoura-In-A-Box n'a pour l'instant été expérimentée que pour les plus petites classes (jardin d'enfants), principalement dans la Békaa. Avec l'aide de WISE, l'association entend davantage diffuser le projet, « afin que le plus grand nombre puisse y avoir accès ».

 

Fournir un avenir éducatif aux plus démunis
L'association LAL est née suite au constat que la maladie ou la situation de réfugiés des enfants au Liban empêchaient ces derniers de poursuivre une scolarité normale. Alors professeur de littérature à l'Université Saint-Joseph, Nayla Zreik Fahed avait commencé par faire du volontariat pour les enfants malades du cancer. « C'est difficile pour eux d'arriver jusqu'au brevet dans de telles conditions, raconte-t-elle. L'absentéisme et les retards sont très fréquents, ce qui ne leur permet pas d'avoir le même niveau que les autres élèves. »

L'aventure de LAL a donc commencé avec un petit groupe de volontaires fournissant du contenu en ligne de manière expérimentale et informelle, notamment avec l'utilisation de moodle (plate-forme d'apprentissage en ligne). « Au début, c'était un peu désordonné, chacun offrait du contenu lorsqu'il en avait l'occasion, explique Nayla Fahed. Puis nous nous sommes aperçus que ce système avait vraiment de l'impact sur les enfants, que cela pouvait les aider à se remettre à niveau. C'est dans cette optique que nous avons créé l'ONG en 2014. » À la simple condition d'avoir accès à un ordinateur, les enfants comme les enseignants peuvent avoir accès à des contenus et méthodes valables jusqu'au brevet, pour toutes les matières, de manière trilingue (arabe, anglais, français). Ces contenus sont notamment distribués dans des régions défavorisées comme à la Békaa mais aussi à des ONG qui se chargent de les diffuser dans certaines écoles ou auprès des réfugiés.

L'association est également partenaire d'un projet avec Malala Fund, destiné à enseigner les matières scientifiques aux jeunes filles entre 12 et 18 ans. « Le but n'est pas de remplacer l'enseignant, ni la nécessité pour l'enfant d'être dans une vraie classe, précise Nayla Fahed. Nous voulons simplement aider les élèves et les instituteurs à rattraper le retard. »

 

Le digital comme réponse à la crise éducative
C'est dans un contexte de crise éducative que Tabshoura-In-A-Box a été nominée par WISE. « Aujourd'hui, notre éducation est en crise, autant par la pression faite sur le système éducatif libanais que par l'arrivée des réfugiés syriens, explique Nayla Fahed. Les classes sont surchargées, les professeurs dépassés et trop peu nombreux, certains élèves sont même retirés des écoles pour des cas de violence. » Pour la fondatrice de LAL, le système éducatif tel qu'il existe aujourd'hui au Liban ne peut plus fournir à tous les enfants une chance de réussir leur scolarité. Le numérique apparaît ainsi comme une réponse pour contrer cette crise : « Notre éducation traditionnelle n'a ni les moyens ni le nombre de personnes suffisant pour répondre à la demande éducative. À condition d'être utilisé de manière intelligente, le numérique peut être une solution car il permet de toucher le plus grand nombre. » Avec WISE, LAL pourra ainsi développer cet objectif : donner une chance à tous les enfants d'accéder à une éducation de qualité.

 

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