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Liban - Crise économique et sociale

Après la grille, place aux réformes ?

Béchara Asmar lance la bataille de l'ajustement des salaires dans le secteur privé.

Ibrahim Kanaan s’exprimant à l’issue de la réunion du bloc aouniste. Photo ANI

Si le nouveau train de taxes approuvé lundi au Parlement a épargné au pays une grogne sociale qu'allait engendrer une éventuelle suspension de la grille des salaires, il reste que cette décision de la Chambre a remis sur le tapis la question des réformes économiques et sociales qui devraient être opérées dans les plus brefs délais, pour éviter l'effondrement de l'économie nationale.

C'est dans ce cadre que s'inscrivent les propos tenus hier par le président de la République, Michel Aoun, qui a estimé que « tout le monde est responsable de la préservation de la stabilité financière du pays », insistant sur l'importance de former le Conseil économique et social (CES), afin de lancer un dialogue entre le patronat et les travailleurs, pour pouvoir conclure un nouveau contrat social. Cet appel du chef de l'État intervenait à la veille de la séance du Conseil des ministres prévue jeudi au Sérail, et durant laquelle sera soulevée la question du CES. Des sources au sein de cet organisme assurent dans ce cadre à L'Orient-Le Jour que le dialogue socioéconomique qui devrait préserver la paix sociale est au centre des missions du conseil, insistant sur l'importance de la présence de la société civile et la participation effective des acteurs de la vie économique à ce genre de débat.

Le ministre d'État à la Planification, Michel Pharaon, insiste, lui aussi, sur la nécessité de redynamiser le CES pour relancer ce dialogue. Interrogé par L'OLJ, il fait néanmoins valoir que « même si le CES peut tenir ce genre de table ronde, il faut que le Parlement vote les projets de budget 2017 et 2018, afin de permettre à l'équipe ministérielle de définir un plan économique clair ». Selon lui, « ce que nous vivons aujourd'hui n'est autre que la conséquence de l'échec du Parlement à voter les budgets durant 12 ans ».
Même son de cloche chez les organismes économiques. Selon l'agence d'information al-Markaziya, ces instances attendent les séances parlementaires consacrées à l'examen de la nouvelle loi des finances – prévues la semaine prochaine – avant de discuter longuement avec la Confédération générale des travailleurs au Liban (CGTL) des retombées des nouvelles mesures fiscales sur l'économie nationale.

 

(Lire aussi : Les milliards de l’ombre, l'éditorial d'Issa GORAIEB)

 

« Des impôts hypocrites »
Mais rien ne prête à croire que la CGTL gardera les bras croisés face à l'entrée en vigueur des nouvelles mesures fiscales, en attendant la tenue du dialogue économique et social devenu nécessaire.
Contacté par L'OLJ, Béchara Asmar, président de la confédération syndicale, indique qu'il a présenté à Michel Aoun, lors d'une rencontre ayant eu lieu hier au palais de Baabda, une série de propositions permettant de financer la nouvelle échelle des salaires sans puiser dans les poches des gens. « Nous sommes contre toute taxe qui léserait les pauvres », a-t-il dit, avant de poursuivre : « Le Parlement a approuvé des impôts hypocrites que subiront les gens sans s'en rendre compte. »

Mais pour M. Asmar, la séance parlementaire de lundi et ses conséquences fâcheuses sur l'économie nationale ont mis en lumière un point d'une importance cruciale. Il s'agit de la nécessité d'ajuster les salaires des employés du secteur privé. D'autant qu'ils forment l'écrasante majorité de la population active libanaise, et qu'ils devraient financer une grille des salaires dont ils ne bénéficient pas. « Le réajustement des salaires du secteur privé sera notre prochaine bataille. Et j'ai évoqué ce point avec le président de la République », indique le président de la CGTL.

 

(Lire aussi : Nouvelles taxes : les internautes se déchaînent sur Twitter)

 

Quelques réformes
Si d'aucuns estiment que cette nouvelle bataille des travailleurs donnera le coup d'envoi à une nouvelle vague d'agitation sociale, Alain Hakim, ancien ministre de l'Économie, assure qu'« il est tout à fait normal de voir les travailleurs passer à l'escalade pour préserver leurs droits les plus élémentaires ». À L'OLJ, M. Hakim explique que toute politique fiscale a pour objectif d'assurer la justice sociale. Mais la mauvaise décision prise par la Chambre lors de sa dernière séance plénière a accentué l'injustice sociale, créant beaucoup d'incertitude et provoquera une régression certaine du PIB.

Prié d'exposer brièvement quelques mesures à même de redresser l'économie nationale, l'ancien ministre souligne que « les réformes devraient commencer par un plan qui définirait clairement les objectifs pour la prochaine phase ». « Le gouvernement devrait également mettre en place un plan d'austérité qui lui permettrait de réduire les dépenses. Cela devrait débuter par l'arrêt des emplois fictifs au sein de l'administration publique, pour ne citer que cet exemple », ajoute Alain Hakim.

 

(Lire aussi : Grille des salaires : tout ce qu'il faut savoir sur les mesures fiscales votées par les députés)

 

« Une journée noire » et « un accomplissement »
En dépit de ce sombre paysage, le courant aouniste reste attaché à ce qu'il appelle « un accomplissement essentiel attendu depuis des décennies ». À l'issue de la réunion hebdomadaire du bloc du Changement et de la Réforme, Ibrahim Kanaan, député du Metn, a déclaré sans détour : « La grille et les recettes (fiscales) assurent la stabilité sociale et financière, et ouvrent la voie au rétablissement de la confiance entre l'État et le peuple. »

De son côté, le parti Kataëb a stigmatisé, dans un communiqué publié à l'issue de la réunion de son bureau politique sous la présidence de Samy Gemayel, une journée fiscale noire sans précédent. « Durant cette journée, le pouvoir politique a infligé au peuple les mêmes taxes (invalidées par le Conseil constitutionnel le 22 septembre dernier) pour financer ses campagnes électorales. D'autant qu'il s'est avéré que le panier fiscal dépasse de loin le coût de l'échelle », ont dit les Kataëb, promettant aux Libanais « d'être à leurs côtés à chaque fois que le pouvoir complote contre le peuple ».

 

 

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commentaires (2)

ATTENDEZ VOIR LES SYNDICALISTES QUI TRAVAILLEZ LA RUE ... ATTENDEZ VOIR AVEC L,ANACONDA DE DETTE DU PAYS LES TAXES ET LES COUPURES DE SALAIRES QUI VONT PLEUVOIR UNE FOIS QUE LE FMI ET LES AGENCES DE QUOTATIONS Y FOURRENT BIEN LE NEZ ET IMPOSENT LES REFORMES NECESSAIRES... LA GRECE A L,U.E. QUI L,A SOUTENUE... QUI VE SOUTENIR LE LIBAN AUTRES QUE LES POCHES DES CONTRIBUABLES ET SURTOUT CELLES DES TRAVAILLEURS ? QUE DIEU... ET AVANT TOUT LES LIBANAIS EUX-0MEMES... GARDE LE PAYS D,UN TEL MALHEUR !

LA LIBRE EXPRESSION

12 h 55, le 11 octobre 2017

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Commentaires (2)

  • ATTENDEZ VOIR LES SYNDICALISTES QUI TRAVAILLEZ LA RUE ... ATTENDEZ VOIR AVEC L,ANACONDA DE DETTE DU PAYS LES TAXES ET LES COUPURES DE SALAIRES QUI VONT PLEUVOIR UNE FOIS QUE LE FMI ET LES AGENCES DE QUOTATIONS Y FOURRENT BIEN LE NEZ ET IMPOSENT LES REFORMES NECESSAIRES... LA GRECE A L,U.E. QUI L,A SOUTENUE... QUI VE SOUTENIR LE LIBAN AUTRES QUE LES POCHES DES CONTRIBUABLES ET SURTOUT CELLES DES TRAVAILLEURS ? QUE DIEU... ET AVANT TOUT LES LIBANAIS EUX-0MEMES... GARDE LE PAYS D,UN TEL MALHEUR !

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 55, le 11 octobre 2017

  • TOUTES CES AUGMENTATIONS AGREEES ET RECLAMEES VONT INFLUER NEGATIVEMENT A COURT TERME SUR LA LIVRE LIBANAISE ET SERONT VOLATLISEES TOUT EN LAISSANT LEUR IMPACT NEGATIF SUR L,ECONOMIE DU PAYS SUPER ENDETTÉ !

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 40, le 11 octobre 2017

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