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Liban - QUE FAIRE CE WEEK-END

À Beïno, une escapade bucolique dans l’automne du Akkar

Cap ce week-end sur l'extrême nord du Liban, vers le Akkar, pour une évasion qui vous mènera à la réserve naturelle de Beïno, où vous pourrez croiser quelques gazelles, des cerfs, des oiseaux rares et des écureuils.

Une des maisons en roche calcaire jaunâtre de Beïno. Photo Alexis Afeiche

Champêtre est probablement l'adjectif le plus opportun pour décrire la région du Akkar, aux confins du Liban. Malgré un trajet de près de deux heures, le week-end est le moment idéal pour s'aventurer dans cette région reculée du pays. Loin des nuages coiffant les cimes des montagnes du Qammoua, Beïno et ses alentours vous permettront de profiter d'un climat propice à la marche et d'observer un espace regorgeant d'arbres et de plantes typiques. Les fruits des nombreux grenadiers, plaqueminiers et mûriers sauvages abondent en cette période de récoltes.

Pour ce faire, vous devez partir de bonne heure pour emprunter l'autoroute jusqu'à Tripoli, où vous pourrez déguster, en guise de petit déjeuner, quelques succulentes pâtisseries tripolitaines au célèbre établissement al-Hallab. Continuez ensuite sur la route menant vers la Syrie, puis tournez à droite à la bifurcation indiquant Halba. Vous atteindrez ainsi le motel al-Sayad, situé en amont de Beïno, point de départ de votre escapade.

 

Périple de Beit Mallat à Beïno
Mais tout d'abord, quelques moments historiques méritent d'être connus. Durant plusieurs siècles, le village de Beïno a souffert de l'occupation ottomane, jetant nombre de ses habitants sur les routes de l'exil. Il faut également savoir que les bâtisseurs originels du village, fondé en 1640, proviennent de la région du Hauran, un plateau situé en Syrie. L'église Saint-Théodore fut l'un des premiers édifices érigés par ceux-ci.
D'une longueur d'environ douze kilomètres, l'itinéraire proposé vous permettra d'arpenter des chemins aux dénivelés modérés. Bien que la randonnée soit réalisable en solo – à condition d'avoir repéré préalablement les deux villages sur une carte–, les visites guidées sont également possibles, selon les circuits proposés.

Surplombant les vallées syriennes d'un côté et la montagne libanaise de l'autre, vous vous dirigerez tout d'abord vers Beit Mallat. Empruntant des sentiers de terre battue jonchés d'herbes et de brindilles séchées, vous arriverez dans une forêt verdoyante et dense faisant penser à une « jungle ». Aïn el-Bardeh et Aïn el-Maksbeh, deux sources d'eau potable, seront visibles au niveau de la petite rivière que vous enjamberez. Les nombreuses oliveraies entourées de hêtres et de quelques pins centenaires complètent ce paysage pittoresque.

Poursuivant votre chemin en remontant une faible côte, vous apercevrez les briques jaunâtres en roche calcaire des maisons de Beit Mallat. Ce village, au centre duquel trône l'église Mar Semaan, sera votre lieu de prédilection pour une pause déjeuner au pied du gros hêtre à proximité.

 

Petite réserve, grandes sensations
La troisième partie de votre périple sera la plus plaisante. Une ascension d'une trentaine de minutes vous amènera à la réserve naturelle de Beïno, créée par Issam Farès, le mécène milliardaire originaire dudit village. D'environ 100 000 mètres carrés, cette réserve vous permettra d'apercevoir de près une dizaine de gazelles libanaises, ainsi que des cerfs et des oiseaux rares. Lapins sauvages, chèvres et écureuils seront également observables si vous êtes attentif. Préservés des chasseurs, nombreux en cette période, des spécimens menacés sont ici dans leur élément naturel.

À couper le souffle, la vue depuis la petite terrasse aménagée surplombant la Syrie vous permettra de réaliser quelques beaux clichés. Vous pourrez y apercevoir la ville côtière de Tartous et les campagnes syriennes autour de Safita.

Vous redescendrez de la réserve vers le lac artificiel de Beïno pour observer de grosses carpes remontant à la surface de l'eau en échange de quelques morceaux de pain.

En continuant de descendre, vous atteindrez les 400 mètres d'altitude pour finalement arriver à Beïno. De grandes maisons, souvent luxueuses mais somme toute classiques, reflètent un certain charme. Le jasmin et de nombreux grenadiers ornent les ruelles de ce petit village qui semble figé dans le temps.

Reste à relever que la visite de la citadelle de Tell Arqa est possible après avoir réalisé ce parcours, à condition d'être motorisé. Elle est le lieu de naissance de l'empereur romain Alexandre Sévère.
Sur le retour, un ultime arrêt à Batroun vous permettra de savourer la célèbre limonade à la glace pilée, en admirant le coucher du soleil sur la Méditerranée.

 

 

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