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À La Une - Palestine

Le gouvernement palestinien se réunit à Gaza pour la première fois depuis 2014

"Nous sommes ici pour tourner la page de la division et restituer au projet national son juste cap qui est la création d'un Etat", a déclaré Rami Hamdallah

Le Premier ministre palestinien Rami Hamdallah (C) préside un Conseil des ministres à Gaza, le 3 octobre 2017. REUTERS/Mohammed Abed

Le Premier ministre palestinien, Rami Hamdallah, a réuni son gouvernement dans la bande de Gaza mardi, une première depuis 2014 censée matérialiser une réconciliation avec le Hamas à laquelle Israël a cependant fixé ses propres conditions.

Israël n'est disposé à traiter avec un gouvernement parlant au nom de toutes les factions palestiniennes que si le Hamas démantèle son bras armé, rompt avec l'Iran et reconnaît Israël, a dit le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, énonçant des conditions a priori impossibles à remplir pour le mouvement islamiste. Celui-ci a immédiatement opposé une fin de non-recevoir.

Le Premier ministre palestinien avait auparavant réuni son cabinet à Gaza, nouvelle avancée dans l'effort des groupes palestiniens pour surmonter une décennie de déchirements dévastateurs.
"Nous sommes ici pour tourner la page de la division et restituer au projet national son juste cap qui est la création d'un Etat" palestinien, a déclaré M. Hamdallah devant ses ministres réunis sous les portraits du leader historique Yasser Arafat et de l'actuel président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas.

Malgré la circonspection nourrie par l'échec des précédentes tentatives de rapprochement, la visite de M. Hamdallah doit préparer le terrain à un transfert progressif de responsabilités du Hamas à l'Autorité palestinienne, dont émane le gouvernement.

Le Hamas, considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis ou l'Union européenne et comme infréquentable par certains pays arabes, a évincé l'Autorité de Gaza en 2007 au prix d'une quasi-guerre civile avec le Fateh, son grand rival laïc et modéré qui domine cette entité reconnue internationalement et censée préfigurer un Etat indépendant.

 

(Repère : Entre le Fateh et le Hamas, une décennie de relations tendues)

 

"Un seul Etat"
Depuis, l'Autorité n'exerce plus son pouvoir, limité, que sur la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 50 ans et distant de Gaza de quelques dizaines de kilomètres.

Les dissensions palestiniennes sont considérées comme l'un des principaux obstacles à un règlement du conflit israélo-palestinien et l'une des causes des maux endurés par les deux millions de Gazaouis: guerres, blocus israélien et égyptien, pénuries d'eau et d'électricité, chômage...

Un gouvernement palestinien de "consensus national" constitué de technocrates avait siégé à Gaza pour la dernière fois fin 2014, au lendemain d'une nouvelle guerre destructrice dans le territoire entre Israël, le Hamas et ses alliés. Mais l'unité proclamée avait volé en éclats en 2015.

Le Hamas a fini par accepter en septembre le retour de l'Autorité sous la pression du grand voisin égyptien, des déconvenues diplomatiques de son allié qatari et d'un sévère tour de vis financier donné par M. Abbas, qui a notamment cessé de payer la facture de l'électricité fournie par Israël à Gaza.

Ces mesures vont être levées, a déclaré lundi soir à la chaîne égyptienne CBC M. Abbas, conciliant. Mais cela sera fait "quand le gouvernement sera en mesure d'assumer ses responsabilités", et de les assumer entièrement, y compris dans le domaine de la sécurité et du contrôle des points de passage avec l'Egypte et Israël, a-t-il insisté.

L'une des questions primordiales est de savoir si le Hamas, disposant d'une force armée estimée à environ 25.000 hommes, est prêt à céder le contrôle de la sécurité.
"Ce sera un seul Etat, un seul système, une seule loi et une seule arme", a martelé M. Abbas.

 

(Pour mémoire : L'Onu dénonce le sort des habitants de Gaza en plein été)

 

"Reconnaissez Israël"
"Pour être plus clair, je n'accepterai pas qu'on reproduise ou qu'on clone l'expérience du Hezbollah au Liban", a-t-il dit, en évoquant une situation où un groupe armé exerce une influence majeure sur la politique d'un gouvernement.

Ces questions épineuses ont été renvoyées à des entretiens que Fateh et Hamas doivent avoir la semaine prochaine au Caire. La réconciliation prendra du temps, a prévenu M. Abbas.

Le Premier ministre israélien a, lui, énoncé ses principes, alors que l'un des grands enjeux de la réconciliation est l'entreprise de paix moribonde avec les Palestiniens. Israël refusera une réconciliation "factice" à ses dépens, a-t-il prévenu. "A ceux qui cherchent une telle réconciliation, nous disons très simplement: reconnaissez l'Etat d'Israël, démantelez la branche armée du Hamas, coupez les liens avec l'Iran qui appelle à notre destruction", a-t-il asséné.

Les Palestiniens trouvent des motifs d'espoir dans l'implication forte de l'Egypte, acteur historique à Gaza.
Le général Khaled Fawzi, chef du Renseignement égyptien qui a joué un rôle éminent dans le rapprochement palestinien, s'est rendu mardi à Gaza, où il a rencontré ensemble M. Hamdallah et le chef du Hamas, Ismaël Haniyeh.

Le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi a transmis aux Palestiniens un message de soutien dans lequel il dit voir dans leur raccommodement "une chance de faire la paix dans la région".
"Le moment viendra où nous aurons un Etat palestinien indépendant, mais pas bientôt", a toutefois admis Mahmoud Abbas.

 

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