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À La Une - Palestine

Mahmoud Abbas : Je n'accepterai pas qu'on clone l'expérience du Hezbollah au Liban

"Ce sera un seul Etat, un seul système, une seule loi et une seule arme", a martelé le président de l'Autorité palestinienne.

Le président de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, le 11 avril 2016 à Ramallah en Cisjordanie. Photo d'archives. Thomas Coex, AFP

A la veille de la réunion du gouvernement palestinien mardi à Gaza, une première depuis 2014 censée matérialiser le retour de l'Autorité palestinienne (AP) aux commandes du territoire aux mains du Hamas, Mahmoud Abbas a réaffirmé, lundi, que l'AP devait exercer son autorité sur l'ensemble du territoire palestinien. Et pour étayer son propos, il s'est appuyé sur l'exemple du Hezbollah au Liban.

"Les points de passage (avec Israël et l'Egypte), la sécurité, les ministères, tout doit être dirigé par l'Autorité palestinienne", a martelé M. Abbas lors d'une interview lundi soir à la chaîne égyptienne CBC. "Ce sera un seul Etat, un seul système, une seule loi et une seule arme", a-t-il ajouté, réaffirmant sa volonté de voir l'Autorité palestinienne reprendre la main sur la sécurité du territoire. "Pour être plus clair, je n'accepterai pas qu'on reproduise ou qu'on clone l'expérience du Hezbollah au Liban", a-t-il dit.

Ce n'est pas la première fois que le président palestinien fait référence à la situation libanaise, et plus spécialement au Hezbollah. Dans un article publié le 30 septembre, le quotidien israélien Haaretz citait un responsable de l'Autorité palestinienne qui expliquait que M. Abbas, évoquant une situation où un groupe armé exerce une influence majeure sur la politique d'un gouvernement, refusait que le "modèle du Hezbollah" soit appliqué à Gaza. "Le modèle libanais ne peut pas s'appliquer dans les Territoires palestiniens. Sans une administration et des institutions unifiées, comme dans tout pays normal, on ne peut pas parler de réconciliation nationale", déclarait ce responsable.

 

(Repère : Entre le Fateh et le Hamas, une décennie de relations tendues)

 

L'une des questions primordiales au menu des entretiens que le Fateh et le Hamas doivent avoir dans les prochains jours au Caire est de notamment savoir si le mouvement islamiste, disposant d'une force armée estimée à environ 25.000 hommes, est prêt à céder le contrôle de la sécurité dans la bande de Gaza à l'Autorité palestinienne.

Le Hamas, considéré comme terroriste par Israël, les Etats-Unis ou l'Union européenne et comme infréquentable par certains pays arabes, a évincé l'Autorité de Gaza en 2007 au prix d'une quasi-guerre civile avec le Fateh, son grand rival laïc et modéré qui domine cette entité créée par les Accords d'Oslo et censée préfigurer un Etat indépendant. Depuis, l'Autorité n'exerce plus son pouvoir, limité, que sur la Cisjordanie, territoire occupé par Israël depuis 50 ans et distant de Gaza de quelques dizaines de kilomètres.

Mais en septembre, le Hamas a fini par accepter le retour de l'Autorité sous la pression du grand voisin égyptien, des déconvenues diplomatiques de son allié qatari et d'un sévère tour de vis financier donné par M. Abbas, qui a notamment cessé de payer la facture de l'électricité fournie par Israël à Gaza.

Mardi, le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a rejeté toute réconciliation palestinienne "factice", jugeant indispensable un désarmement de la branche armée du mouvement islamiste Hamas, une rupture de ses liens avec l'Iran et une reconnaissance de l'Etat d'Israël. Cette réaction est la première du gouvernement israélien face au retour annoncé de l'Autorité palestinienne aux commandes de la bande de Gaza.

 

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commentaires (7)

"Ce sera un seul Etat, un seul système, une seule loi et une seule arme(...)Pour être plus clair, je n'accepterai pas qu'on reproduise ou qu'on clone l'expérience du Hezbollah au Liban" Bravo! On aimerait un discours semblable chez nous!

Yves Prevost

07 h 41, le 04 octobre 2017

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Commentaires (7)

  • "Ce sera un seul Etat, un seul système, une seule loi et une seule arme(...)Pour être plus clair, je n'accepterai pas qu'on reproduise ou qu'on clone l'expérience du Hezbollah au Liban" Bravo! On aimerait un discours semblable chez nous!

    Yves Prevost

    07 h 41, le 04 octobre 2017

  • parce qu'il sait que certains états soi-disant soutenir la palestine joue avec cette carte quand elles veulent et en use et abuse ... presenter par le 1 ere concerner des intérêts du peuple palestinien dans le droit et la legitimite et surtout la legalite ce que certain ne connaissent meme pas dans notre pays il y en a qui affirme ne pas tenir compte de a religion et confession mais qui fait autres choses

    Bery tus

    01 h 13, le 04 octobre 2017

  • Je parle de l'orient de manière générale. Quelle partie du globe est constamment submergée dans des conflits internes et externes depuis au moins un siècle ?(avant étant souvent des colonisations)autant que l'orient ? On dit que le pire ennemi de l'homme est lui-même. Se remettre en question et s'orienter sur des nouvelles bases saines, ne serait-ce pas une solution durable et plus juste ? La violence est la maladie de tout l'orient. Hélas et je le déplore.

    Sarkis Serge Tateossian

    22 h 30, le 03 octobre 2017

  • C'est un homme exemplaire qui parle ... Il a tout RÉUSSIT pour son peuple qui continue à crever la dalle en se faisant usurper comme jamais . SI ce type devient un exemple pour les palestiniens , alors quel avenir pour ce pauvre PEUPLE vendu par les siens sunnites et CHRÉTIENS ? Heureusement au sud Liban On a pas eu ce genre de fréquentation.

    FRIK-A-FRAK

    17 h 41, le 03 octobre 2017

  • L,ADMINISTRATION PALESTINIENNE JUGE ET NOMME LES CHOSES PAR LEURS NOMS ET REJETTE LE MODELE DU FAIT ACCOMPLI QUI GANGRENE LE LIBAN...

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 31, le 03 octobre 2017

  • Et dire que le HEZB se bat pour la libération de la Palestine.

    Achkar Carlos

    17 h 16, le 03 octobre 2017

  • Mahmoud Abbas refuse que l'on clone l'expérience du Hezbollah au Liban... Les Libanais non plus ! La Liban, membre de l'ONU depuis sa création en 1945, souhaite que l'on applique la "Déclaration de Baabda" signée par toutes les composantes politiques y compris par Michel Aoun et le Hezbollah. Hélas, ces deux derniers crachèrent sur leurs signatures avant que l'encre ne soit séché... Que tout le monde sache que le Liban n'est pas un laboratoire d'expériences quelconques et pour quiconque. point à la ligne.

    Un Libanais

    16 h 29, le 03 octobre 2017

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