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Moyen Orient et Monde - États-Unis

Le FBI écarte la piste jihadiste dans la sanglante attaque terroriste de Las Vegas

Le bilan humain s'élève à 58 morts et 515 blessés, en faisant la pire fusillade de l'histoire moderne américaine.

Scène de chaos à Las Vegas. David Becker/AFP/Getty Images North America

Un retraité américain a tué 58 spectateurs d'un concert en plein air dimanche soir à Las Vegas, la fusillade la plus sanglante de l'histoire moderne des États-Unis. Bien que l'organisation État islamique ait revendiqué la tuerie, Washington a écarté la piste jihadiste à ce stade.

Perché dans un étage élevé d'un hôtel adjacent, armé de plusieurs fusils et apparemment très préparé, le tireur était un Américain blanc de 64 ans, Stephen Craig Paddock, comptable à la retraite présenté par ses voisins comme joueur invétéré et habitué des casinos. Il s'est suicidé avant que les policiers ne l'atteignent.

Le groupe État islamique a affirmé, via son organe de propagande Amaq, que l'homme s'était converti à l'islam il y a plusieurs mois et qu'il en était un « soldat », le nommant « Abou Abdelberr l'Américain » tombé « en martyr ». Selon l'EI, il avait auparavant mené « une surveillance minutieuse des rassemblements croisés » de Las Vegas. Mais le FBI a déclaré n'avoir établi « aucun lien à ce stade avec un groupe terroriste international ».

Le bilan humain, 58 morts et 515 blessés, dépasse celui de la boîte gay d'Orlando en juin 2016, quand 49 personnes avaient péri, dans un attentat également revendiqué par l'EI.

 

 

Le président Donald Trump, dans une déclaration à la Maison-Blanche hier matin, n'a évoqué ni la question des armes à feu ni celle du terrorisme, appelant sobrement à l'unité du pays. « Notre unité ne peut pas être brisée par le mal, nos liens ne peuvent pas être défaits par la violence et, bien que nous ressentions de la colère face à l'assassinat insensé de nos compatriotes, c'est l'amour qui nous définit aujourd'hui », a-t-il déclaré dans une allocution au ton grave. En début d'après-midi, lui et la Première dame, Melania Trump, ont observé une minute de silence à la Maison-Blanche. Le dirigeant se rendra demain à Las Vegas.

 

(Repère : Les fusillades les plus meurtrières aux États-Unis depuis 25 ans)

 

Un amateur de jeu
Stephen Paddock s'était installé avec son arsenal au 32e étage de l'hôtel Mandalay Bay, massif établissement qui offrait une vue dégagée sur le festival de musique country « Route 91 Harvest », en contrebas, de l'autre côté du fameux Las Vegas Boulevard. Plus de 22 000 spectateurs écoutaient le chanteur Jason Aldean quand, vers 22h08, heure locale, les premiers tirs ont retenti. Après un moment d'incrédulité, la panique saisit la foule. De longues et terribles rafales sont audibles dans les innombrables vidéos diffusées sur les réseaux sociaux. Des gens tentent une échappée. D'autres se couchent à plat ventre, certains protégeant de leur corps les plus vulnérables.

Les mobiles du tireur sont inconnus à ce stade. Le shérif de Las Vegas, Joseph Lombardo, a qualifié l'homme de « loup solitaire ». Stephen Paddock, 64 ans, vivait à Mesquite, une ville de 18 000 habitants, située à quelque 120 kilomètres de Las Vegas, toujours dans le Nevada. Son frère, Eric Paddock, a affirmé qu'il n'avait « pas d'affiliation religieuse ou politique » et « n'était pas du tout un fan des armes ». Tout juste possédait-il, selon lui, quelques armes de poing, dans un coffre. Il se rendait souvent à Las Vegas pour jouer, selon ses voisins.

Stephen Paddock n'avait jamais eu affaire avec la police, ce qui n'était pas le cas de son père, Patrick Benjamin Paddock, un braqueur de banques placé sur la liste des fugitifs les plus recherchés par le FBI dans les années 1960. Un père très absent, selon Eric Paddock.

 

 

 

 

Le tueur était arrivé au Mandalay Bay le 28 septembre, et y a apporté lui-même les armes, a raconté le shérif, sans que le personnel de l'hôtel n'ait rien remarqué. À l'aide d'un outil comme un marteau, il a brisé les vitres de la chambre pour pouvoir mieux tirer, laissant deux trous sombres dans la façade dorée de l'édifice. Le shérif a déclaré que l'homme s'est suicidé avant que les unités d'intervention de la police ne fassent exploser la porte de sa chambre, avant minuit. Au moins dix fusils y ont été retrouvés.

La compagne du tireur, une femme d'origine asiatique du nom de Marilou Danley, un temps recherchée, se trouvait en fait à l'étranger, bien que la police n'ait pas dit où. Les forces de l'ordre lui ont parlé et elle n'est pas suspectée.

 

(Lire aussi : Les lieux de divertissement, cibles des jihadistes)

 

Colère politique
Toute la classe politique américaine s'est émue du sinistre record établi dimanche. Mais face aux « pensées et prières » lancées par les élus, notamment républicains, les démocrates ont exigé que le Congrès agisse, enfin, pour resserrer l'accès aux armes à feu. Hillary Clinton a rappelé que la majorité républicaine examinait en ce moment une proposition de loi facilitant la vente de silencieux. La Maison-Blanche a répondu que ce débat sur les armes était « prématuré », à ce stade préliminaire des investigations.

Plusieurs dirigeants étrangers ont réagi à la tragédie, notamment la Première ministre britannique Theresa May et le président français Emmanuel Macron. « Pensée émue pour nos partenaires et amis américains qui ont eu à subir la violence contemporaine à #LasVegas il y a quelques heures », a-t-il écrit sur Twitter.
La fusillade est « un crime » qui « choque par sa cruauté », a estimé hier le président Vladimir Poutine dans un télégramme de condoléances à Donald Trump. Il a exprimé « sa compassion et son soutien aux familles et proches » des victimes décédées dans ce message cité dans un communiqué du Kremlin.

 

 

Pour mémoire

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Perché dans un étage élevé d'un hôtel adjacent, armé de plusieurs fusils et apparemment très...
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UN DETRAQUE COMME IL Y EN A GRAND NOMBRE AUX U.S.

LA LIBRE EXPRESSION

09 h 35, le 03 octobre 2017

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Commentaires (2)

  • UN DETRAQUE COMME IL Y EN A GRAND NOMBRE AUX U.S.

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 35, le 03 octobre 2017

  • Les débiles locaux aux USA mettent au chômage Daech...

    Wlek Sanferlou

    06 h 22, le 03 octobre 2017

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