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À La Une - Irak

Manœuvres irano-irakiennes près de la frontière avec le Kurdistan irakien

Bagdad a demandé aux autorités kurdes de "cesser leurs provocations" dans les zones disputées.

Des chars de l'armée irakienne près de Hawija, en Irak, le 1er octobre 2017. REUTERS/Stringer

Les forces iraniennes et irakiennes ont entrepris lundi des manœuvres militaires inédites en territoire iranien, une manière de montrer les muscles pour exprimer leur rejet total du référendum d'indépendance kurde, qui a profondément irrité les deux pays.

Dans le même temps, le gouvernement irakien a demandé lundi aux autorités kurdes de "cesser leurs provocations" dans les secteurs dont elles se sont emparées en 2014 dans des zones disputées avec Bagdad.

"Des unités irakiennes et iraniennes ont commencé à 11h00 locales (08h00 GMT) des manœuvres avec des chars et l'infanterie à seulement 250 m de la frontière" du Kurdistan irakien, a indiqué Chehwan Abou Bakr, chef de la douane kurde au poste-frontière de Bashmakh. "Les forces irakiennes sont habillées de noir, et il y a un grand nombre de forces iraniennes. Elles ont des bulldozers, qui ouvrent des routes et creusent des tranchées", a-t-il ajouté. Le fait que les Irakiens soient habillés en noir laissent supposer qu'il s'agit des services du contre-terrorisme (CTS), une unité d'élite du ministère de la Défense.
Des manœuvres ont également lieu, selon lui, près de Haj Omran et Berwiz (respectivement nord et est de l'Irak), toujours du côté iranien de la frontière. Aucune réaction n'était disponible du côté irakien.

L'armée iranienne a également annoncé "l'organisation de manœuvres communes" avec l'Irak. Elle évoque "la participation d'unités blindées, d'unités d'artillerie, de drones et de l'aviation". Selon la télévision iranienne, qui a diffusé des images des manœuvres sans toutefois montrer de militaires ou de matériel irakien, ces exercices ont lieu dans la région du poste-frontière Parvis Khan, dans la province iranienne de Kermanshah.

 

(Lire aussi : Crise au Kurdistan irakien : premiers impacts pour les ONG)

 

"Cesser les provocations"
D'après des experts, il s'agit des premières manœuvres conjointes irako-iraniennes depuis la révolution islamique de 1979 en Iran. Un violent conflit avait par la suite opposé les deux pays, de 1980 à 1988.

Ces manœuvres interviennent une semaine jour pour jour après le référendum d'indépendance organisé par le Kurdistan irakien. Cette consultation marquée par une victoire écrasante du "oui" a été vivement critiquée par Bagdad, Téhéran et Ankara. Les trois pays ainsi que la Syrie ont d'importantes communautés kurdes et craignent que ce référendum ne réveille les velléités indépendantistes dans leur pays. Pour montrer son exaspération, l'Iran a interdit jusqu'à nouvel ordre le transport de produits pétroliers depuis et vers le Kurdistan irakien. A la mi-septembre, les forces armées turques avaient annoncé avoir entamé un exercice militaire à la frontière irakienne, juste avant le référendum d'indépendance.

Par ailleurs, le gouvernement irakien a demandé lundi aux autorités kurdes de "cesser leurs provocations" dans les secteurs dont elles se sont emparées en 2014 dans des zones disputées avec Bagdad. "La région autonome du Kurdistan doit cesser son escalade et ses provocations dans les secteurs qu'elle a saisis" dans les zones disputées, a affirmé dans un communiqué le porte-parole du Premier ministre Haider al-Abadi.

 

(Lire aussi : Pas de conflit militaire, mais des affrontements sporadiques entre Bagdad et Erbil)

 

Interrogé par l'AFP, Saad al-Hadithi a expliqué que "les régions dites disputées dans les provinces de Dyala, Salaheddine, Ninive et Kirkouk sont légalement sous l'autorité du gouvernement fédéral". "Toutes les administrations et services doivent être sous l'autorité du gouvernement fédéral, mais depuis le 10 juin 2014 l'autorité du gouvernement n'existait plus à cause de l'attaque de Daech (acronyme arabe du groupe État islamique (EI)) et profitant de la situation, les forces kurdes ont renforcé leur présence dans ces régions", a ajouté le porte-parole. "Maintenant, a-t-il ajouté, le gouvernement autonome du Kurdistan (KRG) dit que ses forces ne vont pas sortir des régions où elles ont avancé et c'est contre la Constitution".

"En outre, selon lui, dans la province de Ninive, les mouvements des forces kurdes devaient être temporaires. Mais cela continue. Ces mouvements doivent cesser car il s'agit de provocations", a-t-il dit.
Durant la bataille de Mossoul contre l'EI, les combattants kurdes s'étaient avancés dans la province de Ninive. Mossoul a été déclarée "libérée" le 10 juillet du joug jihadiste.

Les secteurs disputés entre Erbil et Bagdad représentent un vaste territoire qui s'étire de la Syrie à l'Iran, soit près de 650 kilomètres d'est en ouest et environ 50 à 100 kilomètres du nord au sud.

 

 

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commentaires (2)

IL NE FAUT ABSOLUMENT PAS PERMETTRE À israel de s'installer ici aussi . En 48 tous les arabes étaient faibles et bêtes, en 2017, une bonne partie s'est réveillée.

FRIK-A-FRAK

21 h 23, le 02 octobre 2017

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Commentaires (2)

  • IL NE FAUT ABSOLUMENT PAS PERMETTRE À israel de s'installer ici aussi . En 48 tous les arabes étaient faibles et bêtes, en 2017, une bonne partie s'est réveillée.

    FRIK-A-FRAK

    21 h 23, le 02 octobre 2017

  • LES KURDES NE SE LAISSERONT PAS FAIRE... C,EST UN PEUPLE FIER ET BATAILLEUR... TOUTES LES ARMEES IRAKIENNES SUCCESSIVES SE SONT CASSES LES DOIGTS ET LES DENTS AU FUR DU SIECLE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 41, le 02 octobre 2017

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