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À La Une - France

Macron entérine une réforme "indispensable" du droit du travail

En avalisant ce texte, le président français reste fidèle à sa volonté affichée de ne pas céder à "la rue", selon ses propres mots, tandis qu'une nouvelle manifestation sera organisée samedi à Paris par la gauche radicale.

Le président français Emmanuel Macron, entouré de la ministre du Travail Muriel Pénicaud et du porte-parole du gouvernement Christophe Castaner, signant les textes de la réforme du droit du travail à l'Elysée, le 22 septembre 2017. REUTERS/Philippe Wojazer

Le président Emmanuel Macron a entériné vendredi la réforme du droit du travail, un de ses projets phares visant à "transformer" la France en accroissant la "flexibilité", opposant des mesures "indispensables" au "recul social" dénoncé par ses détracteurs.

Le chef de l'Etat a solennellement signé les textes de la réforme dans les bureaux lambrissés du palais de l'Elysée, siège de la présidence, lors d'une cérémonie officielle retransmise en direct à la télévision. Le président, souvent critiqué pour son goût de la communication, avait déjà adopté la semaine dernière cette mise en scène à l'américaine, inhabituelle en France, pour la signature des lois de moralisation de la vie politique.

Ces ordonnances "consacrent une réforme en profondeur, inédite, du marché du travail, indispensable à notre économie et à notre société", s'est-il félicité, juste après avoir apposé son paraphe. Plébiscitée par le patronat, la réforme apporte des "solutions pragmatiques pour les très petites entreprises et les petites et moyennes entreprises", a-t-il fait valoir, rappelant que "ce sont elles qui créent le plus d'emplois". Les "effets seront structurants sur l'emploi, en particulier pour les plus jeunes", a promis celui qui a toujours présenté cette réforme comme un remède contre le "chômage de masse". Le taux de sans-emploi atteint 9,6% en France, contre une moyenne de 7,8% en Europe. "Jamais une reforme" n'a été mise en oeuvre "en aussi peu de temps", a-t-il souligné, indiquant que "tous" les textes seraient "applicables au plus tard au 1er janvier prochain".

Dans une réponse indirecte aux syndicats qui ont organisé le 12 septembre et jeudi dernier deux journées de manifestations à travers la France, M. Macron a assuré que la réforme "instaure des nouveaux droits et de nouvelles protections pour les salariés et leurs représentants". "Plus de 300 heures de concertation avec l'ensemble des partenaires sociaux" ont été consacrées, a-t-il rappelé.

 

(Pour mémoire : Macron face à une « forte mobilisation » de la rue contre la réforme du code du travail)

 

"Recul social"
En avalisant la réforme, le président Macron reste fidèle à sa volonté affichée de ne pas céder à "la rue", selon ses propres mots, tandis qu'une nouvelle manifestation sera organisée samedi à Paris par la gauche radicale de Jean-Luc Mélenchon. "Je crois en la démocratie, mais la démocratie, ce n'est pas la rue", avait asséné le président mardi. "Si je respecte ceux qui manifestent, je respecte aussi les électeurs français, et ils ont voté pour le changement", a insisté le chef de l'Etat.

Promesse-phare de campagne de M. Macron, la réforme du droit du travail prévoit d'accroître la "flexibilité" de la réglementation du travail, de plafonner les dommages et intérêts accordés en cas de licenciement abusif ou encore d'autoriser les négociations directes avec les salariés, sans les syndicats, dans les entreprises de moins de 50 employés.

Emmanuel Macron espère ainsi mettre la France au diapason des autres pays européens, en particulier de la très puissante Allemagne à la croissance économique enviable. Il s'agit également aussi pour Paris de regagner la confiance de Berlin, qui réclame depuis longtemps des réformes structurelles à son partenaire français.

Les syndicats voient en revanche dans la réforme un "recul social", tout comme le parti de la gauche radicale, La France Insoumise (LFI). La mobilisation ne fait que "commencer", a assuré son leader Jean-Luc Mélenchon qui a appelé samedi à une nouvelle manifestation contre ce qu'il appelle un "coup d'Etat social".

La contestation dépasse le cadre de la seule réforme du droit du travail, qui sera suivie par celle du chômage et des retraites. De nouvelles mobilisations sont annoncées dans les semaines à venir et en particulier lundi, avec celle des chauffeurs routiers qui promettent de bloquer une partie de la France.

Les syndicats n'ont en revanche toujours pas réussi à s'entendre sur une action commune: tandis que la CGT participe aux manifestations, les syndicats plus modérés FO et CFDT s'y refusent, même si leurs bases se joignent souvent aux cortèges protestataires.

 

 

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Le chef de l'Etat a solennellement signé les textes de la réforme dans les bureaux lambrissés du palais de l'Elysée, siège de...

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Progrès social? recul ?... RDV dans un an ou deux Les choses s'éclairciront pour nous tous.

Sarkis Serge Tateossian

16 h 43, le 22 septembre 2017

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Commentaires (1)

  • Progrès social? recul ?... RDV dans un an ou deux Les choses s'éclairciront pour nous tous.

    Sarkis Serge Tateossian

    16 h 43, le 22 septembre 2017

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