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À La Une - Repère

Le Yémen depuis le départ du pouvoir d'Ali Abdallah Saleh

Les rebelles houthis du Yémen célèbrent jeudi le 3e anniversaire de la prise de la capitale Sanaa avec l'aide des partisans de l'ex-président Ali Abdallah Saleh. Rappel des principaux développements depuis le départ du pouvoir de M. Saleh sous la pression de la rue en février 2012.

Des Yéménites assis sur un trottoir sous des panneaux à Sanaa, au Yémen, installés en vue de la commémoration du troisième anniversaire de la prise de la capitale yéménite, le 20 septembre 2017. AFP / MOHAMMED HUWAIS

Hadi au pouvoir
Le 27 février 2012, Ali Abdallah Saleh cède officiellement le pouvoir à son successeur, Abd Rabbo Mansour Hadi, après 33 ans à la tête du Yémen.

Le président sortant a été contesté dans la rue pendant des mois avant d'accepter, sous la pression des monarchies du Golfe, un plan de transition prévoyant son départ en échange d'une immunité pour lui-même et ses proches, dont plusieurs restent à des postes de responsabilité.

 

La rébellion à Sanaa
En 2014, les Houthis, s'estimant marginalisés après l'insurrection anti-Saleh, lancent une offensive depuis leur fief de Saada (nord du Yémen). Issus de la minorité zaïdite (branche du chiisme), ils contestent depuis une décennie le pouvoir central.

Le 21 septembre, ils entrent dans Sanaa et s'emparent du siège du gouvernement après plusieurs jours de combats. Alliés à de puissantes unités militaires restées fidèles à M. Saleh, ils sont accusés d'être appuyés par l'Iran chiite. L'ex-chef de l'Etat, devenu allié des Houthis, les avait combattus pendant sa présidence.

Le 14 octobre, les Houthis prennent le port de Hodeida (ouest), sur la mer Rouge, puis progressent vers le centre.

Le 20 janvier 2015, ils s'emparent du palais présidentiel à Sanaa, puis installent un Conseil présidentiel.

Le 21 février, le président Hadi fuit Sanaa pour Aden (sud), qu'il proclame capitale "provisoire" du Yémen.

En mars, les Houthis avancent vers le Sud et s'emparent d'Aden. Leur chef, Abdel Malek al-Houthi, justifie l'offensive par la lutte contre les extrémistes sunnites d'el-Qaëda et du groupe Etat islamique (EI).

 

 

"Tempête décisive"
Le 26 mars 2015, neuf pays dirigés par l'Arabie saoudite lancent l'opération aérienne "Tempête décisive" (devenue "Restaurer l'espoir") pour contrer l'avancée des rebelles houthis. Le président Hadi se réfugie à Riyad.

Le 17 juillet, le gouvernement annonce la "libération" de la province d'Aden, premier succès des forces loyalistes appuyées par la coalition arabe sous commandement saoudien.

Jusqu'à la mi-août, les forces loyalistes parachèvent la reprise de cinq provinces du sud, mais peinent à les sécuriser face à la présence d'el-Qaëda et de l'EI.

En octobre, les forces loyalistes reprennent le contrôle du détroit de Bab al-Mandeb, par où transite une bonne partie du trafic maritime mondial. Mais les offensives lancées pour prendre en tenaille Sanaa, depuis l'est et le sud, patinent depuis.

La guerre au Yémen a tué depuis mars 2015 plus de 8.400 personnes, dont au moins 1.500 enfants, et fait 48.000 blessés, en majorité des civils. Le conflit a provoqué la pire crise humanitaire de la planète, selon l'ONU. Une épidémie de choléra a fait plus de 2.000 morts et certaines régions sont au bord de la famine.

 

(Lire aussi : Les enfants, premières victimes au Yémen)

 

Fissures côté gouvernemental
Fin avril 2017, l'ancien gouverneur d'Aden, Aidarous al-Zoubaidi, est limogé par le président Hadi.

Le 4 mai, des milliers de Yéménites du sud contestent à Aden l'autorité de M. Hadi en appelant le gouverneur limogé à former une direction politique pour "représenter le Sud", Etat indépendant jusqu'en 1990.

Le 11 mai, M. Zoubaidi annonce la mise en place d'un "Conseil de transition du Sud", sous sa présidence, pour "diriger les provinces du Sud et les représenter".

 

Dans le camp rebelle
Le 23 août, la direction des Houthis qualifie de "traître" l'ex-président Saleh pour les avoir présentés comme des "miliciens" trois jours plus tôt. Le lendemain, l'ex-président rassemble des centaines de milliers de personnes dans la capitale à l'occasion du 35e anniversaire de son parti, le Congrès populaire général (CPG).

Le 26 août, les tensions entre rebelles dégénèrent dans la capitale. Un colonel proche de M. Saleh et deux Houthis sont tués dans des heurts.

Le 5 septembre, M. Saleh affirme que ses alliés houthis ont redouté un "coup de force" de sa part contre eux, mais qu'il n'y a plus de tensions "maintenant".

 

 

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