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Moyen Orient et Monde - Golfe

Mohammad ben Salmane aurait exprimé sa volonté de sortir du conflit yéménite

D'après des e-mails divulgués, le prince héritier saoudien aurait déclaré à deux responsables américains vouloir sortir de la guerre qu'il a déclenchée au Yémen en tant que ministre de la Défense.

Le prince Mohammad ben Salmane, prince héritier et ministre de la Défense depuis janvier 2015. Photo Reuters

Emmenées par Riyad contre les combattants houthis du Yémen, les frappes aériennes de l'offensive « Tempête décisive » se sont intensifiées depuis le début de l'année 2017, faisant des milliers de morts. Mais des e-mails qui ont fuité il y a quelques jours donnent des indications sur un possible retournement de situation.

GlobalLeaks, le groupe de lanceurs d'alertes qui s'est procuré une bonne partie des courriers électroniques de l'ambassadeur des Émirats arabes unis à Washington, révèle ainsi une tout autre stratégie pour Riyad. Selon ses sources, l'Arabie saoudite voudrait s'extirper d'un conflit qui nuit non seulement à son image, mais aussi à son économie, au moment où elle cherche à se renouveler et se diversifier. Ce conflit, long de deux ans, a provoqué une crise humanitaire sans précédent dénoncée par de nombreuses ONG et organisations internationales. Les derniers chiffres avancés le 18 août par l'ONU sont effrayants : 2 000 personnes seraient mortes du choléra depuis avril 2017, plus de 500 000 personnes en seraient atteintes, quand deux tiers de la population n'auraient également pas accès à l'eau potable.

Loin des discours officiels intransigeants sur le conflit, Mohammad ben Salmane se veut pragmatique. Le jeune prince héritier saoudien aurait confié ses nouvelles intentions à deux anciens responsables américains, Martin Indyk, ex-ambassadeur des États-Unis en Israël, et Stephen Hadley, ancien conseiller à la Sécurité nationale des États-Unis. Une entrevue mentionnée dans une série de mails échangés entre Martin Indyk et l'ambassadeur des Émirats arabes unis à Washington, Youssef Otaiba. Publiés par le site Middle East Eye, les messages des deux hommes sont catégoriques : « Mohammad ben Salmane est beaucoup plus pragmatique que les positions publiques saoudiennes que nous entendons », note le premier. « Je suis d'accord avec ça. Il s'est montré tout à fait clair avec Hadley et moi-même. Il veut sortir du Yémen, et il est d'accord avec l'idée que les États-Unis coopèrent avec l'Iran tant que cela est coordonné à l'avance et que les objectifs sont clairs », répond son homologue américain. Avant l'éviction de Mohammad ben Nayef à la succession en juin 2017, Mohammad ben Salmane était déjà le protagoniste majeur de l'offensive yéménite. Ministre de la Défense, le prince semble aujourd'hui las d'une guerre qui stagne, alors que la grande campagne de communication dont il fait l'objet veut promouvoir une image moderne du prince.

« Novateur », « réformateur », « efficace », le futur roi d'Arabie saoudite souhaite officiellement rajeunir la monarchie et diversifier l'économie de son royaume. Pour préparer la sortie du tout pétrole, « les investissements doivent devenir la première source de revenu du gouvernement saoudien », avait-il déclaré lors du lancement de son grand plan de réformes Vision 2030, révélé en 2016. Il entend réduire une dépendance maladive vis-à-vis du pétrole et donner un souffle nouveau au royaume. Fin 2015, les cours du pétrole ont largement chuté. Le prix du baril est passé en dessous des 50 dollars, soit un prix divisé par deux, au moment même où les dépenses publiques saoudiennes augmentaient pour financer la guerre.
Dans ce contexte financier difficile, Mohammad ben Salmane semble conscient que l'offensive au Yémen, de plus en plus critiquée à l'international, pourrait lui porter préjudice. Selon Foreign Policy, un rapport confidentiel de l'ONU accuse la coalition menée par Riyad d'avoir tué 349 enfants et d'en avoir blessé 333 depuis le début du conflit. Révélé ces derniers jours, ce dossier recommande de les inscrire sur la liste des pays et des groupes armés qui tuent et blessent les enfants. Une mauvaise publicité qui pourrait être très compromettante pour le royaume.

 

 

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Emmenées par Riyad contre les combattants houthis du Yémen, les frappes aériennes de l'offensive « Tempête décisive » se sont intensifiées depuis le début de l'année 2017, faisant des milliers de morts. Mais des e-mails qui ont fuité il y a quelques jours donnent des indications sur un possible retournement de situation.
GlobalLeaks, le groupe de lanceurs d'alertes qui s'est...

commentaires (3)

IL N,A FAIT QUE REPONDRE AUX PROVOCATIONS ET INGERENCES IRANIENNES PAR HOUTIS INTERPOSES LES VRAIS MASSACREURS/TUEURS DU PEUPLE YEMENITE...

LA LIBRE EXPRESSION

15 h 42, le 24 août 2017

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Commentaires (3)

  • IL N,A FAIT QUE REPONDRE AUX PROVOCATIONS ET INGERENCES IRANIENNES PAR HOUTIS INTERPOSES LES VRAIS MASSACREURS/TUEURS DU PEUPLE YEMENITE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 42, le 24 août 2017

  • LORSQU,ON ENTRE DANS UN GUEPIER ON DEVRAIT ETRE PREMUNI POUR LES PIQURES DES GUEPES TRES LOCALEMENT ETRANGERES !

    LA LIBRE EXPRESSION

    15 h 32, le 24 août 2017

  • Ses crimes sont déclarés halal par la communauté internationale formée des américains et des usurpateurs de terre palestinienne UNIQUEMENT.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 51, le 24 août 2017

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