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Économie - Finance

Fitch et S&P maintiennent la note du Liban à B-

Les deux agences conservent leur perspective « stable », mais restent préoccupées par le niveau de la dette publique.

Fitch et Moody’s ont notamment rappelé que le Liban avait affiché moins de 2 % de croissance en moyenne depuis 2011. Jamal Saidi/Reuters

Fitch et Standard & Poor's ont annoncé vendredi, à quelques heures d'intervalle, avoir maintenu leurs notations respectives du pays du Cèdre à B- avec une perspective « stable », selon Reuters.

Cette annonce est survenue une semaine après que Moody's eut décidé d'abaisser d'un cran la note souveraine de la dette libanaise, de B2 à B3 – un niveau qui correspond à un B- pour Fitch et S&P. Moody's avait également relevé sa perspective de « négative » à « stable ». Les évaluations des trois agences sont désormais alignées, six crans en dessous de la catégorie « investissement », qui regroupe les pays présentant peu de risque de défaut de paiement.

Les réserves en devises
Fitch et Moody's ont toutes deux émis des réserves quant à la capacité du gouvernement à contrôler sa dette. Cette dernière devrait représenter 155 % du PIB en 2019, selon Fitch, qui table sur une réduction du déficit public de 9,5 % du PIB en 2017 à 8,9 % entre 2018 et 2019. S&P juge de son côté que le poids de la dette publique, qui représentait 148 % du PIB en 2016, soit le troisième plus haut niveau parmi les pays étudiés par l'agence « derrière le Japon et la Grèce », devrait être encore « très élevé » d'ici à 2020. Fin juin, la dette publique a atteint 76,1 milliards de dollars (+4,9 % en un an et +2,1 % depuis fin 2016), tandis que le déficit public s'est élevé à 4,94 milliards de dollars, (+ 25,1 % en un an), un record.

Les deux agences ont également mis en avant leurs incertitudes liées à la situation politico-sécuritaire au double niveau local et régional. Plus en détail, Fitch a évoqué « le risque politique et sécuritaire élevé » lié au conflit syrien depuis 2011 ou au « regain de tensions entre Israël et le Hezbollah ». Ses analystes ont également rappelé l'impact de ces facteurs sur une économie libanaise au ralenti, avec une croissance moyenne inférieure à 2 % depuis six ans, note Fitch. S&P a souligné pour sa part l'impact sur l'économie de plus d'un million de réfugiés présents sur le territoire.

 

(Lire aussi : Liban : Moody’s dégrade les notations de trois banques alpha)

 

S&P rappelle en outre que la capacité du gouvernement à assurer le service de la dette publique dans ces conditions dépend « largement de la volonté et de l'aptitude du secteur financier local de continuer à financer la dette en s'appuyant sur les dépôts, ainsi que des financements de la Banque du Liban ». L'agence estime de plus que la croissance des dépôts, dont environ un quart sont effectués par la diaspora, sera « régulière dans les douze prochains mois ». Fitch a de son côté indiqué que les réserves de devises de la BDL étaient encore suffisantes pour maintenir la confiance et l'ancrage de la livre au dollar. L'agence relève néanmoins que la Banque centrale « semble avoir subi des pertes annuelles sur ses opérations en devises et une détérioration de son capital ». Un phénomène qui serait lié, selon elle, à « la baisse de ses rendements sur ses réserves en devises en raison de la faiblesse des taux d'intérêt mondiaux, combinée au fait qu'elle maintient des taux élevés pour continuer à attirer des dépôts en dollars ».

La dynamique actuelle des dépôts est en partie liée aux opérations d'ingénierie financière lancées par la BDL en 2016 avec des banques libanaises pour doper leurs dépôts en devises via des formules avantageuses pour ces dernières, mais coûteuses pour la Banque centrale. Plusieurs sources bancaires ont affirmé que des opérations similaires, mais de moindre ampleur, avaient été lancées cet été, ce que la BDL n'a toujours pas confirmé.

Au niveau institutionnel, le Parlement avait adopté le 19 juillet une série de mesures fiscales pour financer le relèvement de la grille des salaires de la fonction publique, approuvée par les députés la veille. Les deux textes sont entrés en vigueur le 21 août, mais l'application des nouvelles taxes a été suspendue par le Conseil constitutionnel jeudi dernier pour environ un mois suite à un recours déposé par plusieurs députés.

 

 

Pour mémoire

S&P maintient une perspective « stable » pour la note du Liban

Fitch maintient la note souveraine du Liban

Fitch et Standard & Poor's ont annoncé vendredi, à quelques heures d'intervalle, avoir maintenu leurs notations respectives du pays du Cèdre à B- avec une perspective « stable », selon Reuters.
Cette annonce est survenue une semaine après que Moody's eut décidé d'abaisser d'un cran la note souveraine de la dette libanaise, de B2 à B3 – un niveau qui correspond à un B- pour...

commentaires (2)

IL FAUT COUTE QUE COUTE REDUIRE LA DETTE DU PAYS ! MAIS AVEC TOUTES LES EQUIPES ACTUELLES NEFASTES CE BUT SEMBLE ILLUSOIRE... A MOINS D,UN PLUS ILLUSOIRE CHANGEMENT RADICAL !

LA LIBRE EXPRESSION

13 h 49, le 05 septembre 2017

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Commentaires (2)

  • IL FAUT COUTE QUE COUTE REDUIRE LA DETTE DU PAYS ! MAIS AVEC TOUTES LES EQUIPES ACTUELLES NEFASTES CE BUT SEMBLE ILLUSOIRE... A MOINS D,UN PLUS ILLUSOIRE CHANGEMENT RADICAL !

    LA LIBRE EXPRESSION

    13 h 49, le 05 septembre 2017

  • L’article mentionne « la capacité du gouvernement à assurer le service de la dette publique dans ces conditions dépend largement de la volonté et de l'aptitude du secteur financier local de continuer à financer la dette en s'appuyant sur les dépôts, ainsi que des financements de la Banque du Liban ». Et si les transferts des expatriés et les IDE seraient encore plus affectés par la baisse de l’activité dans les pays du CCG et que les montages financiers de la banque du Liban trouvent leurs limites : on fait quoi ? Ne vous affolez pas braves gens il reste le miracle libanais.

    Emile Antonios

    09 h 40, le 05 septembre 2017

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