Moody's a dégradé d'un cran, de B2 à B3, les notations de Bank Audi, BLOM Bank et Byblos Bank, qui occupent les trois premières places dans la catégorie des banques alpha –
les 14 établissements libanais dont les dépôts excèdent 2 milliards de dollars, selon Bankdata. L'agence de notation américaine a également modifié la perspective assortie à ce déclassement, de « négative » à « stable » pour ces trois établissements, dans un communiqué publié mardi soir.
Exposition à la dette publique
Moody's y affirme que la dévaluation des notes de ces trois banques est « principalement liée » à sa décision, annoncée samedi, d'abaisser la notation de la dette souveraine du Liban dans les mêmes proportions. L'agence s'était justifiée en invoquant la hausse inquiétante de la dette publique, passée de 121 % du PIB en 2011 à 140 % du PIB, soit le troisième taux le plus élevé au monde. Sa nouvelle notation s'aligne en outre sur celles des autres grandes agences, Fitch et Standard & Poor's, six crans en dessous de la catégorie « investissement » (peu de risques de défaut).
« Cette décision est une conséquence normale de la dégradation de la notation souveraine. Elle n'est motivée par aucun élément nouveau », confirme à L'Orient-Le Jour le directeur du département de recherche de Byblos Bank, Nassib Ghobril. « Même si elles sont beaucoup mieux gérées que les finances publiques, les banques commerciales établies au Liban détiennent une grande partie de la dette publique du pays », ajoute-t-il, résumant les arguments invoqués par Moody's. Fin juin, les banques commerciales détenaient 47 % de la dette publique brute – qui s'élevait à 76,46 milliards de dollars (+4,9 % en glissement annuel). Cette proportion a toutefois diminué de plus de 4 points par rapport à fin juin 2016 (51,4 % de 72,9 milliards de dollars). Contactée par L'Orient-Le Jour, la direction de BLOM Bank n'a pas fait de commentaire, tandis que celle de Bank Audi n'était pas disponible dans l'immédiat.
L'agence de notation – qui table en outre sur une croissance du PIB de 1,8 % en 2017 – a également ajouté que la perspective « stable » assortie aux notations des trois banques reflétait ses attentes concernant la capacité du gouvernement à stabiliser les conditions opérationnelles des banques. Dans son rapport sur la dette souveraine, Moody's avait notamment précisé qu'elle relèverait la note du pays si les autorités libanaises parvenaient à réduire durablement la dette publique et le déficit de la balance courante.
P.H.B.
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Arrêtez de voler!
TrucMuche
18 h 22, le 31 août 2017