Un véhicule de l'armée syrienne à l'entrée de Deir Ezzor. George Ourfalian/AFP
Un convoi de centaines de jihadistes de l'Etat islamique (EI, ou Daech en arabe) évacués lundi dernier avec leurs familles depuis la frontière libanaise et se dirigeant vers la province de Deir ez-Zor restait bloqué dans le désert, a indiqué dimanche la coalition antijihadiste conduite par les Etats-Unis.
En vertu d'un accord controversé entre l'EI et le Hezbollah, qui combat aux côtés du régime en Syrie, le convoi de 17 bus devait se diriger vers Boukamal, dans la province syrienne de Deir ez-Zor, à la frontière irakienne. Jugeant inacceptable le transfert de "terroristes" d'un endroit à un autre, la coalition internationale a depuis bombardé la zone pour entraver le chemin du convoi en plein désert, dans la province de Homs (centre). Elle a également pris pour cible des jihadistes qui tentaient d'atteindre le convoi.
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Dimanche, la coalition a affirmé qu'une partie du convoi s'était dirigée vers l'ouest en direction de Palmyre dans la province de Homs (centre), sous contrôle gouvernemental. Les autres bus sont restés sur place.
Elle a dit avoir proposé un plan pour épargner "de nouvelles souffrances" aux femmes et aux enfants, sans fournir plus de détails. "Nous continuerons à surveiller le convoi, mais nous ne lui permettrons pas de rejoindre l'EIIS dans la vallée de l'Euphrate", a-t-elle ajouté utilisant un autre acronyme pour l'EI.
Dans son communiqué, la coalition assure ne pas avoir ciblé le convoi mais affirme avoir tué quelque 85 jihadistes de l'EI qui cherchaient à faciliter le mouvement des bus vers la frontière irakienne.
L'accord d'évacuation a été vivement critiqué par l'Irak qui a jugé "inacceptable" la présence de jihadistes à sa frontière.
Le Hezbollah a défendu l'accord, accusant les Etat-Unis d'avoir facilité des évacuations similaires de combattants de l'EI. "Les avions américains empêchent les bus transportant des combattants de Daech (acronyme arabe de l'EI) et leurs familles de quitter les zones contrôlées par le régime syrien, les bloquant ainsi dans le désert", indique un communiqué publié dans la journée par le parti chiite. "Ils empêchent également qui que ce soit de venir auprès de ces combattants, même pour offrir une aide humanitaire aux familles, aux malades, aux blessés ou aux personnes âgées", ajoute le texte. "Si les bus venaient à être bombardés, cela conduirait à des morts de civils dont les États-Unis seraient seuls responsables", conclut le parti chiite, appelant "la soi-disant communauté internationale et les organisations internationales à intervenir pour éviter un massacre".
Réagissant au communiqué du Hezbollah, le chef des Forces libanaises, Samir Geagea, a critiqué dimanche la position du parti chiite qu'il a jugée "incompréhensible et surprenante" "Ça soulève beaucoup de questions et de soupçons, a affirmé M. Geagea sur son compte Twitter. J'ai essayé de trouver une explication durant les dernières 48 heures, en vain".
Implanté des deux côtés de la frontière libano-syrienne, les combattants de l'EI ont été exfiltrés de la région frontalière à l'issue d'une semaine d'offensives menées au Liban par l'armée libanaise et en Syrie par le Hezbollah et l'armée syrienne. Dans le cadre de cet accord scellé par le parti chiite, les quelque centaines des combattants de l'EI présents dans la région du Qalamoun (ouest de la Syrie) et dans ses environs au Liban devaient être transférés dans la province de Deir ez-Zor" toujours tenue par l'EI, à la frontière avec l'Irak. En échange, le groupe jihadiste a révélé des informations concernant les dépouilles mortelles des militaires libanais qu'il avait enlevés à Ersal (Békaa) en août 2014.
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10 h 39, le 04 septembre 2017