Saad Hariri accueilli par son homologue français, Édouard Philippe, sur le perron de Matignon. Photo Dalati et Nohra
C'est de Paris, où il a entamé hier une visite officielle de trois jours, que le chef du gouvernement, Saad Hariri, a répondu indirectement au Hezbollah et au camp du 8 Mars qui présentent la victoire de l'armée contre le groupe terroriste, État islamique, comme celle de l'armée, du Hezb et de la Syrie.
« Ma position est claire. L'État a enregistré une victoire. L'armée libanaise a eu des victimes et elle a retrouvé les soldats kidnappés, qui ont malheureusement connu un sort tragique. Les Libanais ne sont pas divisés à ce sujet, mais certains essaient de tirer profit de cette victoire. Ce sont l'armée et le peuple libanais qui ont remporté la bataille » contre l'EI, a affirmé le Premier ministre, après un entretien à Matignon avec son homologue français, Édouard Philippe.
M. Hariri a été reçu dans la matinée à Matignon où une réunion élargie s'est tenue en présence du chargé d'affaires près l'ambassade du Liban à Paris, Ghadi Khoury, du conseiller du président Hariri pour les affaires européennes, Bassil Yared, et de son chef de cabinet Nader Hariri, et, du côté français, de l'ambassadeur de France à Beyrouth, Bruno Foucher, du conseiller diplomatique du Premier ministre, Emmanuel Lenain, du directeur Afrique du Nord et Moyen-Orient au ministère des Affaires étrangères, Jérôme Bonnafont, et du chef du cabinet militaire du Premier ministre, Benoît Durieux.
MM. Hariri et Philippe ont ensuite eu un entretien en tête à tête avant que Saad Hariri ne s'adresse à la presse pour expliquer qu'il est venu en France « afin d'expliquer la situation au Liban ». « Nous sommes très fiers des victoires de l'armée libanaise dans la Békaa. Cela aide le Liban à montrer que l'État et le gouvernement accomplissent leur devoir », a-t-il insisté, en précisant vouloir également discuter avec ses interlocuteurs français du dossier des réfugiés syriens et de la façon dont il pourra être réglé « dans le respect des intérêts du Liban et des réfugiés ». « Pour nous, la seule solution consiste en leur retour en toute sécurité en Syrie », a-t-il fait valoir, en expliquant, en réponse à une question, qu'un règlement ne passe pas forcément par le biais d'une coopération avec Damas. « Certains pays, comme l'Irak, ont maintenu leurs relations avec la Syrie, et pourtant les réfugiés qui s'y trouvent ne sont pas rentrés chez eux », a-t-il observé, avant de souligner qu'il abordera ces sujets ainsi que la situation économique au Liban avec le président français, Emmanuel Macron, qui le recevra aujourd'hui à l'Élysée.
Hier, M. Hariri s'est aussi entretenu avec les ministres de l'Europe et des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, et de l'Économie et des Finances, Bruno Le Maire.
Depuis Paris, il a présenté ses vœux aux Libanais à l'occasion de l'Adha, en exprimant l'espoir que la fête « sera l'occasion de tourner la page de la discorde et du conflit au Liban ».