Des jihadistes du groupe Etat islamique à bord d'un bus qui fait partie d'un convoi affrété pour les évacuer du Liban vers la Syrie, le 28 août 2017 dans le Qalamoun, à la frontière entre les deux pays. Photo REUTERS/ Omar Sanadiki
L'aviation américaine empêche l'évacuation des bus transportant les jihadistes du groupe État islamique des zones contrôlées par Damas, a dénoncé samedi le Hezbollah.
"Les avions américains empêchent les bus transportant des combattants de Daech (acronyme arabe de l'EI) et leurs familles de quitter les zones contrôlées par le régime syrien, les bloquant ainsi dans le désert", indique un communiqué publié dans la journée par le parti chiite. "Ils empêchent également qui que ce soit de venir auprès de ces combattants, même pour offrir une aide humanitaire aux familles, aux malades, aux blessés ou aux personnes âgées", ajoute le texte.
Implanté des deux côtés de la frontière libano-syrienne, les combattants de l'EI ont été exfiltrés de la région frontalière à l'issue d'une semaine d'offensives menées au Liban par l'armée libanaise et en Syrie par le Hezbollah et l'armée syrienne. Dans le cadre de cet accord scellé par le parti chiite, les quelque centaines des combattants de l'EI présents dans la région du Qalamoun (ouest de la Syrie) et dans ses environs au Liban devaient être transférés dans la province de Deir el-Zor" toujours tenue par l'EI, à la frontière avec l'Irak. En échange, le groupe jihadiste a révélé des informations concernant les dépouilles mortelles des militaires libanais qu'il avait enlevés à Ersal (Békaa) en août 2014.
L'accord entre le parti chiite et l'EI a été vivement critiqué par la coalition antijihadiste sous commandement américain, Bagdad et même au Liban. Stoppé par des frappes aériennes de la coalition mercredi, le convoi transportant les jihadistes et leurs familles a dû rebrousser chemin jeudi et revenir vers des zones contrôlées par les forces syriennes.
Au total, ce sont 17 autocars transportant environ 300 combattants et 300 civils qui sont bloqués depuis mardi par des interventions aériennes alliées. L'armée syrienne et le Hezbollah réfléchissent à trouver un autre itinéraire pour que le convoi puisse se remettre en route.
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Selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), plusieurs dizaines de combattants de l'EI ont quitté le convoi pour tenter de rejoindre la province de Deir el-Zor par leurs propres moyens, une information démentie par un chef militaire de l'alliance pro-Assad.
"Si cette situation venait à se poursuivre, c'est une mort inévitable qui attend ces familles, comprenant pour certaines des femmes enceintes", indique le communiqué. "L’État syrien et le Hezbollah ont respecté leurs engagements", selon le parti chiite, précisant que six bus sont encore dans les zones contrôlées par le régime.
"Les Américains expliquent qu'ils s'opposent au fait que les combattants de l'EI rejoignent Deir el-Zor et qu'ils combattent réellement le groupe jihadiste. Mais ceci entre en contradiction totale avec l'aide, connue de tous, qu'ils ont fournie à plus d'un millier de combattants de l'EI, notamment étrangers, voulant fuir Tal Afar, en Irak, et qui se sont installés dans la zone kurde, au nord du pays", poursuit le communiqué. "Le but des Américains n'a rien à voir avec la lutte contre le terrorisme", affirme le Hezbollah.
De son côté, la coalition a assuré refuser tout transfert de jihadistes vers la frontière avec l'Irak, où les forces de Bagdad viennent de reprendre la ville de Tal Afar aux jihadistes. "La coalition n'a pas frappé le convoi", selon un communiqué publié dans la nuit, qui reconnaît toutefois avoir pris pour cible "des véhicules (...) qui cherchaient à faciliter le mouvement de combattants de l'EI vers la zone frontalière de nos partenaires irakiens". La coalition a indiqué avoir fait parvenir au régime de Damas, par le biais de Moscou, un message indiquant "qu'elle ne tolérerait pas le transfert de combattants de l'EI vers l'est, en direction de la frontière irakienne".
"Si les bus venaient à être bombardés, cela conduirait à des morts de civils dont les États-Unis seraient seuls responsables", conclut le parti chiite, appelant "la soi-disant communauté internationale et les organisations internationales à intervenir pour éviter un massacre".
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commentaires (11)
Dans d autres nouvelles, le hizbollah continue de bloquer la restauration de l'état Libanais après sa destruction par Israël so. Occupation par Les Syriens et leurs alliés locaux. On nous confirme dès centaines de milliers apauvris par ce blocage et des milliers tués par ce comportement débile. Des accusations doivent être portés..mais le bon dieu a déclaréqu'il en a marre et qu'il s'en lave les mains...
Wlek Sanferlou
21 h 39, le 04 septembre 2017