Les négociations se poursuivent à un rythme intensif au Palais de Verre pour mettre la dernière main à la résolution qui sera votée aujourd'hui en vue du renouvellement du mandat de la Finul qui vient à échéance demain, jeudi 31 août. Parrainée par la France qui s'est « engagée à préserver et à soutenir le rôle crucial, le mandat actuel, et les capacités de la Finul », cette résolution sera-t-elle amendée et le mandat des Casques bleus musclé, comme le réclame Israël ?
À la veille du renouvellement, le secrétaire général de l'ONU, António Guterres, qui se trouve en visite dans la région, s'est rendu en Israël afin, entre autres, de vérifier sur le terrain les allégations israéliennes à l'encontre de la force onusienne, accusée aussi par les États-Unis de fermer les yeux sur l'arsenal du Hezbollah, mais qui reste défendue par la France. Une question se pose cependant : pourquoi le chef de l'ONU et la représentante des États-Unis auprès de l'ONU, Nikki Haley, ont-ils voulu vérifier la situation frontalière à partir d'Israël seulement, sans passer par le Liban ?
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Pour Paris, la Finul joue « un rôle décisif » dans un contexte régional « très difficile » pour stabiliser le sud du Liban, selon l'ambassadrice adjointe de la France auprès des Nations unies, Anne Guéguen. La Force onusienne a fait preuve d'un « effet stabilisant dans un environnement volatil, complexe et perturbé », ajoute-t-elle. Sa mission, conformément à la résolution 1701, a contribué avec succès au maintien d'une situation calme dans son domaine d'activité le long de la ligne bleue depuis août 2006. Le mécanisme tripartite est utile et reconnu par toutes les parties, dit-t-elle encore. « Il est primordial pour la stabilité du Liban et de la région, et dans le meilleur intérêt de tous, que la Finul ait son mandat et qu'elle soit en mesure de l'accomplir, avec le plein appui et la confiance du Conseil de sécurité. Dans ce cadre, la France croit qu'il existe des marges d'amélioration pour l'efficacité de la force », poursuit Mme Guéguen.
Rappelons que c'est la France, qui compte plus de 800 Casques bleus au Liban, qui avait annoncé son intention de présenter une résolution pour renouveler le mandat de la Finul pour une autre année.
(Pour mémoire : Les États-Unis et la France plaident pour une mission plus efficace de la Finul)
« Un mandat plus robuste »
En prévision du renouvellement du mandat, Israël et les États-Unis étaient montés au créneau, exigeant que la Finul fasse preuve de plus de fermeté sur le terrain. Le représentant d'Israël auprès de l'ONU, l'ambassadeur Danny Danon, a réitéré samedi ses attaques contre la force internationale qui doit, selon lui, « mettre un terme aux violations, par le Hezbollah, des résolutions du Conseil de sécurité ». Il a demandé à ce conseil d'adopter un mandat plus fort pour la force de maintien de la paix et donné raison à l'ambassadrice des États-Unis, Nikki Haley, qui avait notamment accusé le commandant en chef de la Finul, Michael Beary, « de ne pas faire son travail de manière effective » et réclamé un « mandat plus robuste ».
Dans un éditorial publié par le Wall Street Journal, l'ambassadeur Danon propose des modifications en trois étapes du mandat de la Finul « pour éviter un nouveau conflit ». Il faudra, selon lui, augmenter les effectifs de la Force intérimaire de paix « en vue d'une inspection méticuleuse des villes et des villages du sud du Liban, et pour démanteler les bastions du Hezbollah ». La Finul « devra non seulement signaler toutes les violations de la résolution 1701 », mais aussi, selon lui, « les rapporter en temps réel pour que les membres du conseil puissent prendre les mesures appropriées ». Toujours selon M. Danon, les Casques bleus « doivent insister pour avoir un accès illimité à toutes les installations suspectes sous leur mandat ».
Le mandat de la Finul s'appuie initialement sur les résolutions 425 et 426 du 19 mars 1978, et la résolution 511 du 18 juin 1982. Suite à la guerre d'août 2006, la résolution 1701 du Conseil de sécurité du 11 août 2006 avait modifié ce mandat pour inclure le suivi du cessez-le-feu et la Finul avait été chargée de veiller à ce que le territoire au sud du Litani soit exempt d'armes et de combattants autre que l'armée libanaise.
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commentaires (5)
israel ne respect aucunes des résolutions de l'ONU israel viole le territoire terrestre et aérien du Liban, israel pose des instruments d'espionnage camouflés qui est le terroriste ? israel et les USA se prennent pour les maîtres du Moyen-Orient
Talaat Dominique
18 h 11, le 30 août 2017