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Liban - Citoyen grognon

Abrogation, dites-vous ?

« Le Parlement abroge l'article 522 du code pénal. » À l'annonce, le Liban tout entier devrait saluer l'initiative. Mais pour la femme libanaise, cette prétendue victoire a un goût amer. Et pour cause : les effets de la 522 sont maintenus dans deux situations, en cas de relation sexuelle consentie avec une mineure de 15 à 18 ans, et en cas de relation sexuelle (non consentie) avec une mineure de 15 à 18 ans à laquelle on fait miroiter le mariage. Et l'on se permet de parler d'abrogation !

Non seulement les parlementaires consacrent ainsi le mariage des mineures, le mariage forcé et le viol conjugal, mais ils admettent les relations sexuelles d'un adulte avec des mineures âgées de 15 ans. Les quelques réserves timidement émises par une poignée de parlementaires n'y changeront rien. Pas plus que les quelques explications maladroites et embarrassées. Dans les pays développés, cela s'appelle aussi de la pédophilie, dès lors que l'homme a 18 ans et plus.

Qu'ont-ils fait, nos parlementaires, pour protéger du viol l'adolescente de leur pays, en acceptant les exceptions permettant à un violeur d'échapper aux sanctions ?
Des broutilles. Ce qu'ils auront réussi à faire, par contre, c'est renforcer les prérogatives des communautés religieuses sur le statut personnel, de leurs lois machistes et discriminatoires envers la femme, qui autorisent le mariage des jeunes filles dès l'âge de 9 ans pour certaines. C'est aussi caresser dans le sens du poil les traditions patriarcales archaïques et claniques, toujours pratiquées en milieu rural. Le tout au détriment de la jeune femme, gardienne de l'honneur familial, et particulièrement cette adolescente de 15 à 18 ans, parfois poussée au mariage avec force harcèlement.
Inacceptable, au XXIe siècle !

Lorsqu'elles n'accompagnent pas un changement de société, les lois n'ont-elles par pour but d'encourager le développement des peuples ? La Tunisie et la Jordanie l'ont compris en abolissant complètement, il y a quelques jours, la loi blanchissant un violeur qui consentait à épouser sa victime. La femme libanaise n'attend rien moins qu'une abolition totale : autrement dit, de tous les effets de l'article 522 sur les articles 505 et 518 du code pénal.
C'est alors qu'elle saluera l'abrogation. Et bien bas !

« Le Parlement abroge l'article 522 du code pénal. » À l'annonce, le Liban tout entier devrait saluer l'initiative. Mais pour la femme libanaise, cette prétendue victoire a un goût amer. Et pour cause : les effets de la 522 sont maintenus dans deux situations, en cas de relation sexuelle consentie avec une mineure de 15 à 18 ans, et en cas de relation sexuelle (non consentie) avec une...

commentaires (3)

BEL MA2LOUB BIEN SUR...

LA LIBRE EXPRESSION

20 h 33, le 17 août 2017

Tous les commentaires

Commentaires (3)

  • BEL MA2LOUB BIEN SUR...

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 33, le 17 août 2017

  • Lapalisssade !!! A quoi sert l'abrogation de l'article 522 ? C' est un secret de polichinelle que de dire que, dans des régions connues par tous , les parents marient leurs filles à 12 ou 13 ans , voilées soient elles ou vierges intactes . Qui pourrait changer les mentalités moyenâgeuses des gens du (à titre d'exemple) akkar , tripoli, baalbek pour ne pas citer d 'autres parties du pays à cachets spécifiques ?

    Hitti arlette

    11 h 59, le 17 août 2017

  • En effet,cette "abrogation" n'en a que le nom.

    Yves Prevost

    06 h 20, le 17 août 2017

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