Selon des sources bien au fait des tractations au sujet du dossier libanais dans les arcanes de la politique internationale, à l'heure où il est question d'une solution politique à la crise syrienne, il serait actuellement question du tracé des frontières libano-syriennes, d'une part, et d'un retrait israélien des territoires libanais encore occupés, de l'autre. Ces deux volets devraient contribuer à faciliter la solution syrienne, aux côtés d'un plan pour le retour des déplacés syriens du Liban et de l'allocation de fonds d'aides au Liban à partir du projet de reconstruction de la Syrie.
La question du tracé des frontières libano-syriennes aurait été soulevée dans les coulisses de l'ONU il y a plus d'un an, selon une source diplomatique occidentale. Dans un examen des opérations d'infiltration, de trafic et d'afflux de combattants vers le Liban à travers les points de passage illégaux, des responsables internationaux se sont aperçus que les frontières terrestres du Liban ne sont pas tracées, même avec Israël, où il existe une ligne bleue temporaire qui sert de frontière, mais pas officielle. Selon cette source diplomatique, il serait vain de chercher une solution à la crise syrienne en ignorant la réalité des frontières, compte tenu de la source de dangers que celles-ci constituent pour n'importe quel accord.
Il serait question, partant, d'avoir recours à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU pour élargir le mandat de la Finul à l'Est, un point déjà soulevé dans le passé par plus d'un responsable parmi les leaders du 14 Mars. Ces propositions se sont toujours heurtées au refus du 8 Mars, et plus précisément du Hezbollah, qui refuse le tracé des frontières et le recours à des forces internationales pour aider l'armée libanaise à contrôler les frontières. Le parti chiite avait également manifesté son opposition au parachèvement de la construction des miradors dans le jurd de Baalbeck et de Brital, dans la mesure où ses miliciens y sont postés et traversent la frontière dans les deux sens sans que quiconque les contrôle.
Selon un ancien responsable, ceux qui planchent sur le compromis syrien sont désormais convaincus qu'il ne devrait pas y avoir une composante d'une seule couleur communautaire aux frontières entre le Liban et la Syrie, mais plusieurs, de diverses communautés. La présence d'une seule composante sectaire empêcherait en effet un contrôle efficace des frontières et créerait une situation favorable à certains projets régionaux.
Concernant le Liban-Sud et le tracé de ses frontières, des sources diplomatiques révèlent que le Liban a remis une étude de cadastres à l'ONU, qui prouve le caractère libanais des fermes de Chebaa, dans la lignée de ce que les responsables syriens affirmaient autrefois, mais sans en avoir jamais présenté la preuve officielle. Rappelons que ce territoire est inscrit à l'ONU comme étant syrien et englobé, partant, dans les résolutions internationales 242 et 338 relatives au Golan et à la juridiction de la Fnuod.
Tous ces éléments devraient servir dans le cadre d'une solution à la crise syrienne, passage obligé vers une solution à la crise israélo-palestinienne sur base de la solution des deux États. La Russie garantirait le compromis, notamment au Liban-Sud, pour réconforter Israël. Des forces américaines se déploieraient par ailleurs le long de la frontière jordano-syrienne dans le Golan sur un espace de 50 kilomètres de profondeur vers le hinterland syrien. Ces étapes se feraient sous les auspices de Moscou et de Washington, avec l'aide de pays européens, notamment la France, l'Allemagne et le Royaume-Uni. Parallèlement, le Conseil de sécurité de l'ONU devrait amender la 1701 vers plus de coopération entre la Finul et l'armée libanaise pour contrôler les cessez-le-feu au Liban-Sud.
Le nettoyage du jurd de Ersal et de Baalbeck serait également un passage obligé pour la résolution de la crise syrienne, de manière à placer tous les jihadistes à Idleb, sous le contrôle de la Turquie, loin des frontières libanaises.
Qu'à cela ne tienne, l'opération du Hezbollah dans le jurd de Ersal ne changera en rien son statut, selon une source occidentale, et ne lui épargnera ni le statut d'« organisation terroriste » ni de nouvelles sanctions US. « Le Hezbollah ne sera pas innocenté non plus de ce qu'il fait au Koweït », renchérit une source arabe. Les pays du Golfe devraient hausser le ton dans les jours à venir à ce sujet. Enfin, l'Iran ne gagnera rien à l'offensive du jurd de Ersal, et le Hezbollah est appelé à rentrer dans les rangs et mettre fin à son état de guérilla, en se diluant dans la légalité libanaise. « Le seul choix qui lui reste », soulignent des sources diplomatiques occidentales.
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Reportage
commentaires (6)
On le savait que le hezb refuse le tracer des frontières tout ça pour le plaisir de Assad, car si comme ils disent ils sont partie en syrie pour sauvegarder le liban le minimum à faire c'est de protéger les frontières libanaises avant leur escapade de l'autre coter .... mais bien sûr ils ne répondent pas à un agenda libanais mais plutôt à un agenda Iranien voila qui expliquerai tout
Bery tus
16 h 36, le 03 août 2017