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Moyen Orient et Monde - Repère

L’esplanade des Mosquées au cœur de l’histoire

L’esplanade des Mosquées, à Jérusalem-Est. Thomas Coex/AFP

Centre des tensions actuelles entre Israéliens et Palestiniens, l'esplanade des Mosquées s'étend sur 14 hectares au cœur de la Vieille Ville de Jérusalem. 14 hectares pour un lieu saint chargé d'histoire, au cœur de nombreuses confrontations.

 

Un lieu saint à la croisée des religions monothéistes
L'ensemble de bâtiments religieux construits sur l'esplanade des Mosquées appelée par les musulmans al-Haram al-Charif (Noble sanctuaire) est à la confluence des trois religions monothéistes. Devenue le troisième lieu saint de l'islam après la Grande Mosquée de la Mecque et la mosquée du Prophète de Médine en Arabie saoudite, l'esplanade des Mosquées abrite le Dôme du Rocher, duquel le prophète Mahomet serait monté aux cieux, et la mosquée al-Aqsa datant du VIIe siècle, sanctuaire le plus lointain où le Prophète se serait rendu, selon la tradition musulmane.

Construite après la prise de Jérusalem par le calife Omar, la mosquée al-Aqsa est bâtie sur les vestiges du Temple de Jérusalem, dont le Mur des lamentations est la seule trace restante. Lieu le plus sacré du judaïsme, le mont du Temple (Har HaBayit) a d'abord abrité le « Premier temple » d'après l'Ancien Testament, avant qu'il ne soit détruit en 586 av J-C. Reconstruit et étendu grâce à Hérode Ier, il disparaît à nouveau en l'an 70.
C'est ici, selon le Nouveau Testament, que pour les chrétiens, Jésus serait venu enfant afin de purifier le Temple en chassant les marchands.

 

 (Lire aussi : Les autorités israéliennes sous pression après les violences meurtrières à Jérusalem)

 

L'esplanade des Mosquées, cause de tensions
Si l'importance de l'esplanade des Mosquées est avant tout fondée sur l'histoire des trois religions monothéistes, le XXe siècle cristallise les tensions déjà existantes entre confessions. À Jérusalem, la question de l'accès aux lieux saints et des droits de chacune des religions entraîne des confrontations dès 1928. Alors que les juifs installent à la veille de Yom Kippour un paravent au Mur des lamentations pour séparer hommes et femmes selon les préceptes du judaïsme, des heurts éclatent avec les musulmans pour lesquels l'endroit est également sacré.

Afin de prévenir la montée des affrontements confessionnels, la mesure de l'enjeu de l'esplanade des Mosquées est prise dès 1947 à travers l'établissement par l'ONU de Jérusalem comme « zone internationale ». Un an plus tard, le déclenchement de la guerre israélo-arabe confirme l'influence des lieux sacrés dans les relations entre le nouvel État d'Israël et la Palestine. La partition de Jérusalem qui en résulte place l'esplanade des Mosquées dans le secteur jordanien à l'est de la ville, et ce jusqu'à la Guerre des Six- Jours, en juin 1967.

 

(Lire aussi : En Israël, la « relation tumultueuse » entre druzes et musulmans)

 

Le cœur d'un conflit intercommunautaire
Depuis 1967, l'esplanade des Mosquées est véritablement devenue l'un des enjeux majeurs du conflit qui oppose les Israéliens aux Palestiniens. La prise de Jérusalem-Est par Israël a donné un statut singulier à ce site. Si la police israélienne continue à assurer la sécurité extérieure du site, le Waqf, l'office des biens musulmans sous l'autorité de la Jordanie, prend le rôle de gardien de l'esplanade. La position de statu quo adoptée par l'État hébreu donne ainsi aux musulmans seuls le droit de prier sur l'esplanade, laissant néanmoins la possibilité d'accès aux personnes de confession différente.

Cette particularité n'a pourtant pas empêché l'esplanade des Mosquées de devenir une scène des violences entre Palestiniens et Israéliens. En 1990, alors que des ultranationalistes israéliens multiplient les provocations, une manifestation palestinienne vire au drame quand la police israélienne ouvre le feu. 22 Palestiniens sont tués. Israël sera alors visé par une vague d'attentats. La découverte en 1996 d'un tunnel creusé par la municipalité le long de l'esplanade entraîne des émeutes qui se soldent par la mort de 70 Palestiniens. Mais les violences liées à l'esplanade des Mosquées atteignent leur paroxysme en 2000. Le lieu saint réapparaît sous le feu des projecteurs : le statu quo israélien est brisé lorsque monte sur l'esplanade Ariel Sharon, chef du Likoud, en pleine campagne électorale. Cet événement, perçu par les musulmans comme une provocation, fait de l'esplanade des Mosquées le foyer du déclenchement de la seconde intifada.

 

 

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Centre des tensions actuelles entre Israéliens et Palestiniens, l'esplanade des Mosquées s'étend sur 14 hectares au cœur de la Vieille Ville de Jérusalem. 14 hectares pour un lieu saint chargé d'histoire, au cœur de nombreuses confrontations.
 
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commentaires (4)

Mais complétez votre article, Mr, car le plus important n'est pas mentionné! Selon le Talmud et l'Ancien Testament, les Juifs attendent encore leur Messie et les Protestants la seconde venue du Christ, qui ne peuvent avoir lieu qu'après l'accomplissement des propheties telles le retour du peuple Juif en terre promise, et surtout la reconstruction du temple de Salomon à l'endroit même où il était, à savoir, le mont du Temple après destruction du Haram el Chérif, avec les conséquences graves qu'il aurait, mais ça ne dérange pas les Ultra-Fondamentalistes de tous les bords, car c'est la fameuse prophétie de l'Armageddon, bataille ultime avec des rivières de sang dans la vallée du Jourdain... Faut comprendre donc les milliards de $ venus de chez les born-again de la Bible Belt en aide à Israël et que les ultra-orthodoxes juifs vont continuer de pousser les exactions et intimidations pour un jour arriver à leur fin! Utopie? Que non! Il n'y a pas que ISIS qui est dangereux. Grave réalité que personne n'ose aborder.

Saliba Nouhad

15 h 11, le 26 juillet 2017

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Commentaires (4)

  • Mais complétez votre article, Mr, car le plus important n'est pas mentionné! Selon le Talmud et l'Ancien Testament, les Juifs attendent encore leur Messie et les Protestants la seconde venue du Christ, qui ne peuvent avoir lieu qu'après l'accomplissement des propheties telles le retour du peuple Juif en terre promise, et surtout la reconstruction du temple de Salomon à l'endroit même où il était, à savoir, le mont du Temple après destruction du Haram el Chérif, avec les conséquences graves qu'il aurait, mais ça ne dérange pas les Ultra-Fondamentalistes de tous les bords, car c'est la fameuse prophétie de l'Armageddon, bataille ultime avec des rivières de sang dans la vallée du Jourdain... Faut comprendre donc les milliards de $ venus de chez les born-again de la Bible Belt en aide à Israël et que les ultra-orthodoxes juifs vont continuer de pousser les exactions et intimidations pour un jour arriver à leur fin! Utopie? Que non! Il n'y a pas que ISIS qui est dangereux. Grave réalité que personne n'ose aborder.

    Saliba Nouhad

    15 h 11, le 26 juillet 2017

  • A washington , quelqu'un a t il entendu une seule réaction de saad au sujet de Jérusalem ? non . POURTANT SUR LE HEZB IL N'A PAS ETE MUET . Pas pour le défendre , mais d'aucun pays arabe sunnite non plus . A part la ligue qui a dit aux usurpateurs , ne jouez pas avec le feu . RIDICULE .

    FRIK-A-FRAK

    12 h 28, le 26 juillet 2017

  • LE NETANYAHU S,EST MIS UN BOIS DANS L,OEIL...

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 00, le 26 juillet 2017

  • Dites donc les défenseurs de Jérusalem devraient mieux faire a se dépêcher car Jérusalem est entrain de leur glisser entre les doigts ... dommage !!

    Bery tus

    06 h 23, le 26 juillet 2017

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