Le commissaire du gouvernement près le tribunal militaire, le juge Sakr Sakr, a reçu lundi le rapport du comité médical qui a enquêté sur la mort des quatre Syriens arrêtés dans la région de Ersal, le 30 juin, localité sunnite frontalière de la Syrie, rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). Selon le rapport de ce comité mis en place par le gouvernement, les quatre hommes ne sont pas décédés en raison de violences à leur endroit, mais en raison de "différents problèmes de santé".
L'armée avait annoncé leur décès affirmant qu'ils souffraient déjà avant leur détention de problèmes de santé chroniques, mais des ONG avaient appelé à l'ouverture d'une enquête indépendante, laissant supposer qu'ils avaient pu être soumis à un interrogatoire "musclé".
Le Liban accueille plus d'un million de réfugiés ayant fui le conflit en Syrie voisine, beaucoup vivant dans des camps informels de réfugiés. Une relance de dialogue direct avec le régime de Damas avait été suggérée il y a quelque semaines par le Hezbollah et les partis pro-Assad comme passage obligé au retour des déplacés. Cette proposition fait depuis polémique, les parties anti-Assad estimant qu'elle profitait au régime syrien. Le Premier ministre Saad Hariri et les Forces libanaises se sont opposés à un rétablissement de ces relations.
Cette polémique s'est gravement amplifiée, ouvrant la voie à des accusations de racisme, doublées d'une dangereuse montée en flèche de la tension entre Libanais et Syriens, notamment après la diffusion d'images des détenus arrêtés par l'armée après la descente du 30 juin dernier dans deux camps à Ersal. Lors de cette opérations, 5 kamikazes s'étaient fait exploser, qui avaient cause la mort d'une fillette alors que 7 soldats avaient été blessés.
La publication de ce rapport intervient alors que le Hezbollah mène depuis vendredi dernier une bataille féroce contre les jihadistes dans le jurd de Ersal. La bataille annoncée par le parti chiite s'étend également à la région de Qalamoun, dans l'ouest syrien, près de la frontière libanaise. Le Hezbollah y combat des rebelles et des jihadistes depuis des années, aux côtés de l'armée syrienne. L'armée de l'air syrienne est également impliquée dans les combats depuis vendredi et mène des frappes contre les insurgés dans le jurd de Ersal et dans le Qalamoun.
L'armée libanaise n'a, elle, pas officiellement annoncé sa participation à la bataille mais mène des opérations défensives depuis vendredi. Elle a ainsi annoncé avoir repoussé à plusieurs reprises des insurgés qui tentaient de s'infiltrer dans ses positions dans la zone.
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16 h 21, le 24 juillet 2017