Le Premier ministre Saad Hariri entame à partir de samedi une visite à Washington au cours de laquelle il devrait être reçu par le président américain Donald Trump. Cette visite est en principe très importante pour le Liban, en raison notamment du rôle des États-Unis dans la région et surtout de l'aide américaine à l'armée libanaise. D'ailleurs, le Premier ministre emmène avec lui à Washington des responsables sécuritaires comme le chef des SR de l'armée et celui des FSI.
Selon des sources diplomatiques, ce serait les Américains eux-mêmes qui auraient demandé que la délégation conduite par le Premier ministre comprenne des responsables sécuritaires pour pouvoir discuter concrètement du thème qui constitue aujourd'hui leur priorité, à savoir la lutte contre le terrorisme. Le commandant en chef de l'armée, le général Joseph Aoun, ne fera pas partie de la délégation, car il devrait se rendre à Washington le 12 août, dans le cadre d'une visite officielle, sachant que, depuis sa nomination à la tête de l'armée, il s'est déjà rendu aux États-Unis et il aurait même fait une excellente impression à ses différents interlocuteurs au cours de ses précédents séjours.
Avec le Premier ministre, les Américains comptent évoquer le budget accordé à l'armée libanaise. Jusqu'à présent, les aides américaines à l'armée proviennent du département d'État et du Pentagone. Mais en raison de coupes budgétaires décidées par la nouvelle administration, le département d'État souhaiterait réduire les aides à l'armée, d'où l'importance d'aborder ce dossier. Par contre, avec le commandant en chef de l'armée, les discussions devraient être à la fois plus techniques (quels armements donner à l'armée) et stratégiques (quel plan pour combattre le terrorisme).
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Il faut préciser que la visite de Saad Hariri à Washington intervient au moment où il est de plus en plus question de la bataille du jurd du Qalamoun. Celle-ci devrait être menée du côté syrien par l'armée du régime et le Hezbollah, alors que du côté libanais, l'armée libanaise prend des mesures préventives pour, d'une part, sécuriser les frontières et empêcher la fuite des combattants de l'opposition syrienne vers le Liban, et d'autre part, pour éviter que d'éventuels combattants cachés dans les camps de déplacés syriens installés dans le secteur séparant Ersal de la frontière décident de bouger pour venir en aide à leurs compagnons dans le Qalamoun syrien.
Selon des sources proches du Hezbollah, ce dernier a déjà mobilisé deux unités d'élite pour mener la bataille du côté syrien et il compte procéder en deux étapes, en raison de l'ampleur du territoire contrôlé actuellement par les combattants de l'État islamique, de Fateh el-Cham (ex-Front al-Nosra) et d'Ahrar el-Cham, ces deux dernières formations ayant décidé de mener la bataille ensemble en créant une chambre d'opération commune.
La première étape consiste en des bombardements aériens des dépôts et des positions supposées des combattants par l'armée syrienne. Ce qui apparemment est en train de se réaliser depuis quelques jours. Et la seconde étape, après l'affaiblissement des moyens militaires des combattants, donnera lieu à une offensive terrestre.
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Selon les sources précitées, le Hezbollah avait voulu laisser aux combattants la possibilité de se retirer sans combattre, dans le cadre d'un accord qui leur permettrait de quitter les lieux vers Raqqa ou Idleb. Mais, après avoir pris leur temps pour réfléchir sur les détails de la proposition, les combattants ont fait parvenir, par le biais des canaux de contact, leur refus, préférant combattre jusqu'au bout, sous prétexte qu'à Idleb et Raqqa, ils devront se soumettre aux ordres des grands chefs de leurs organisations respectives, alors que dans le Qalamoun, ils font leur propre loi, avec leurs fonds propres. En d'autres termes, la bataille est désormais non seulement inévitable, elle est aussi imminente.
Le rejet par les combattants de toute offre de compromis pousse le Hezbollah à considérer que la bataille ne sera pas facile à mener, les organisations qualifiées de terroristes ayant l'avantage de la connaissance parfaite des lieux, sachant qu'il s'agit d'une région montagneuse (le fameux jurd) qui abrite d'innombrables cachettes naturelles. De même, les combattants excellent dans l'art de piéger le terrain pour entraver l'avancée de leurs ennemis, tout en ayant la possibilité d'user et d'abuser de kamikazes. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle le Hezbollah envoie, avec ses unités d'élite, des équipes de génie pour le déminage.
Les préparatifs de la bataille se font d'ailleurs déjà sentir à Ersal même, où l'armée aurait conseillé aux agriculteurs ayant des terrains dans le jurd d'en retirer leurs équipements, selon le chef de la municipalité de la bourgade. En principe, il y a peu de risques que la bataille déborde de ce côté de la frontière, mais l'armée préfère faire preuve de prudence. La troupe et le Hezbollah refusent de donner des indications sur une possible coordination entre eux d'une frontière à l'autre, même si les experts militaires estiment qu'elle se fera de facto, ne serait-ce que sur le plan de l'échange d'informations au sujet des déplacements des combattants syriens. Pour l'instant, en tout cas, le calme règne à Ersal et dans ses environs, mais les habitants retiennent leur souffle.
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Le Premier ministre Saad Hariri entame à partir de samedi une visite à Washington au cours de laquelle il devrait être reçu par le président américain Donald Trump. Cette visite est en principe très importante pour le Liban, en raison notamment du rôle des États-Unis dans la région et surtout de l'aide américaine à l'armée libanaise. D'ailleurs, le Premier ministre emmène avec lui...
commentaires (3)
Wishfull thinking !!! Haha
Bery tus
15 h 47, le 19 juillet 2017