Le gouvernement libanais a appelé jeudi l'armée à enquêter sur la mort en détention de quatre Syriens arrêtés la semaine dernière lors de raids menés par l'armée libanaise dans des camp de réfugiés à Ersal.
L'armée avait annoncé mardi le décès des quatre Syriens, affirmant qu'ils souffraient déjà de problèmes de santé chroniques avant leur détention, mais des ONG avaient appelé à l'ouverture d'une enquête indépendante, laissant supposer qu'ils avaient pu être torturés à mort.
Une enquête est importante pour "préserver l'image de l'armée et prévenir des rumeurs malveillantes", a indiqué le ministre d'Etat aux droits de l'Homme Ayman Choucair, cité par l'Agence nationale d'information (Ani, officielle). "Nous avons demandé à la justice et à l'unité militaire compétente d'ouvrir une enquête transparente sur (...) les récentes arrestations à Ersal et les raisons du décès de plusieurs détenus", a-t-il ajouté.
(Lire aussi : Des ONG demandent une enquête sur la mort de 4 détenus syriens au Liban)
Vendredi dernier, l'armée libanaise avait mené des raids dans deux camps de réfugiés dans la région de Ersal, frontalière de la Syrie. Cinq kamikazes se sont fait exploser au cours de l'opération, tuant une fillette et blessant sept soldats.
Des images montrant les forces de sécurité détenant des dizaines de personnes torse nu, étendues à même le sol et les mains liées derrière le dos, ont provoqué une controverse au Liban.
Human Rights Watch (HRW) et l'Institut libanais pour la démocratie et les droits de l'Homme (LIFE) ont appelé mercredi à l'ouverture d'une enquête. HRW a dans le passé "documenté des cas d'abus ou de torture durant des détentions de l'armée" libanaise, a souligné l'ONG.
Le Liban accueille plus d'un million de réfugiés ayant fui le conflit en Syrie voisine, beaucoup vivant dans des camps.
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Demander à l'armée d'enquêter sur elle-même ne risque pas d'aboutir à un résultat crédible. C'est une enquête indépendante qu'il faut.
07 h 05, le 09 juillet 2017