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Préparatifs d'attentat: cinq arrestations en Belgique et en France

La police française déploie de gros moyens pour interpeller un homme soupçonné de projeter "une action violente".

Des policiers patrouillent à Wattignies, dans la banlieue de Lille, en France, le 5 juillet 2017. AFP / DENIS CHARLET

Cinq personnes ont été interpellées mercredi à Bruxelles et en France dans le cadre d'un coup de filet visant à prévenir un attentat, dont deux frères du chef d'un gang de motards belges, les "Kamikaze Riders", déjà condamné pour terrorisme jihadiste.

Quatre suspects ont été arrêtés à Anderlecht, commune populaire de l'agglomération bruxelloise, où des perquisitions ont permis de découvrir des armes, dont deux kalachnikov, dans un box de garage. Parmi eux, deux frères de Saïd Saouti, le fondateur des "Kamikaze Riders", une bande de motards bruxellois, qui avait été condamné l'an dernier pour "appartenance à un groupe terroriste", recrutement de candidats au jihad et apologie du groupe État islamique (EI) sur les réseaux sociaux.

Une source proche de l'enquête a indiqué à l'AFP que ces deux hommes étaient "radicalisés", confirmant une information de l'agence de presse Belga, et que les enquêteurs avaient acquis la conviction qu'ils préparaient un attentat comme en attestent les armes découvertes par les policiers. Leur cible présumée n'a toutefois pas été identifiée.

Un cinquième homme, soupçonné de projeter "une action violente" selon une source proche du dossier, a lui été interpellé tôt mercredi matin à Wattignies, dans la banlieue de Lille, dans le cadre de ce dossier.

La police française a déployé de gros moyens --au moins une trentaine de policiers lourdement armés-- pour interpeller ce suspect. "J'ai entendu des bruits très violents vers 3H30", a raconté un voisin, Jean-Pierre Rabouin, près de la petite maison en briques où l'homme vivait avec femme et enfants depuis l'hiver.

La porte avait été défoncée aux explosifs par les policiers, qui ont aussi inspecté les jardins avoisinants, a raconté une autre voisine à l'AFP, qui a décrit le suspect comme un homme "très charmant et poli".

 

(Pour mémoire : Europol met en garde contre un risque accru d'attentats de l'EI)

 

Kamikaze Riders
L'arrestation fin 2015 de Saïd Saouti et d'un autre membre des "Kamikaze Riders", Mohamed Karay, avait mis en émoi la Belgique et provoqué l'annulation de festivités du Nouvel An à Bruxelles par crainte d'un attentat.

Cette bande de motards a été fondée en 2003 par Saïd Saouti, condamné en octobre 2016 pour "participation aux activités d'un groupe terroriste", notamment en recrutant des personnes en vue de commettre des "infractions terroristes". Le tribunal correctionnel de Bruxelles s'était fondé sur les nombreuses vidéos faisant l'apologie du jihad qu'il avait postées sur internet.

Comme le prévoit la loi belge, un juge d'instruction spécialisé en matière de terrorisme doit décider dans la journée s'il maintient en détention les quatre suspects arrêtés à Bruxelles, selon le parquet fédéral belge.
"Ce dossier est totalement distinct" des enquêtes menées en Belgique sur les attentats de Paris du 13 novembre 2015 (130 morts et des centaines de blessés) et sur les attaques qui ont fait 32 morts à l'aéroport et dans le métro de Bruxelles le 22 mars 2016, a précisé le parquet fédéral.

L'enquête a montré que c'était la seule et même cellule qui avait préparé ces deux attentats revendiqués par l'EI.

 

(Pour mémoire : Principaux attentats liés à l'EI en Europe depuis 2015)

 

'Lieux emblématiques'
Le parquet fédéral belge précise que ces arrestations n'ont "aucun lien" avec l'attentat avorté à la Gare centrale du Bruxelles le 21 juin dernier, où un homme est mort après l'explosion de sa valise bourrée d'explosifs dans un sous-sol de la gare.

Lors de leur arrestation fin décembre 2015, les autorités avaient accusé Saïd Saouti et Mohamed Karay de projeter des attentats similaires à ceux de Paris. Parmi leurs cibles présumées, "plusieurs lieux emblématiques" de la capitale belge comme la Grand-Place ou le commissariat central.

La Belgique vivait alors depuis six semaines au rythme des opérations antiterroristes pour retrouver Salah Abdeslam, le seul survivant des commandos de Paris toujours en cavale, et découvrir les caches des jihadistes.
Mais au cours de leur procès, le parquet avait fini par demander un non lieu pour les accusations portant sur la planification d'un attentat, faute d'avoir pu mettre la main sur des armes ou des explosifs pendant l'enquête.

Faute de preuves, l'accusation avait aussi abandonné ses poursuites pour formation à la fabrication d'explosifs et au maniement d'armes à l'encontre des deux prévenus, amateurs de "l'air soft", un jeu où l'on utilise des répliques d'armes projetant des billes.

Saïd Saouti avait été condamné en octobre 2016 à six ans de réclusion tandis que Mohamed Karay avait écopé de trois ans de prison, dont une partie avec sursis.

 

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