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À La Une - Crise

Le Qatar répond à ses adversaires, verdict dans deux jours

Mercredi, les ministres des AE de l'Arabie, des Emirats, de Bahreïn et de l'Egypte se réuniront au Caire pour faire le point et décider "des démarches ultérieures concernant le Qatar", selon les autorités égyptiennes.

L'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah (2è à p. de la d.), recevant la réponse du Qatar, remise par le chef de la diplomatie qatarie, Mohammad Bin Abdulrahman al-Thani (2è à p. de la g.), le 3 juillet 2017, à Koweit City. "AFP PHOTO / HO / EMIRI DIWAN"

Le Qatar a remis lundi au médiateur koweïtien sa réponse aux demandes de ses voisins du Golfe et de l'Egypte le sommant de cesser son soutien à des mouvements jugés "terroristes" et de prendre ses distances avec l'Iran sous peine d'isolement durable.

La réponse sera examinée avec "minutie", a indiqué le ministre saoudien des Affaires étrangères Adel al-Jubeir. L'Arabie saoudite, les Emirats, Bahreïn et l'Egypte vont décider mercredi du maintien ou de la levée des sanctions contre Doha lors d'une réunion des chefs de leur diplomatie au Caire.

"Nous espérons une réponse positive pour pouvoir résoudre la crise", a déclaré M. Jubeir, en soulignant que les mesures prises contre le Qatar étaient destinées à le faire changer de politique, une "politique qui lui nuit ainsi qu'aux pays de la région".

Les quatre pays arabes adversaires de Doha ont accepté de prolonger de 48 heures la date butoir fixée à leur rival pour se plier à leurs 13 demandes, affirmant répondre à une requête du Koweït qui tente de mettre fin à la crise sans précédent dans le Golfe. Leur premier ultimatum se terminait dimanche à minuit.

Avant de remettre sa réponse au Koweït, Doha avait rejeté implicitement la liste des demandes -fermeture de la télévision Al Jazira et d'une base militaire turque et réduction des relations avec l'Iran- en la jugeant maximaliste et attentatoire à sa souveraineté.

Le contenu de la réponse du Qatar aux exigences de ses voisins remise à l'émir du Koweït, cheikh Sabah al-Ahmad Al-Sabah, n'a pas été révélé.

 

(Lire aussi : Le sultanat d'Oman discret dans la crise du Golfe)

 

'Violations flagrantes'
La crise a éclaté le 5 juin quand Riyad et ses alliés ont rompu avec l'émirat gazier l'accusant de soutenir "le terrorisme" et de se rapprocher de l'Iran chiite, rival régional du royaume saoudien, chef de file de l'islam sunnite.

Doha a rejeté ces accusations, en refusant de se faire dicter sa politique étrangère. "La liste des demandes est faite pour être rejetée", a déclaré samedi le chef de la diplomatie qatarie, ajoutant "l'Etat du Qatar (...) la rejette par principe".

Les avocats internationaux engagés par le Qatar ont dénoncé, dans un communiqué publié lundi, des actes de l'Arabie saoudite et de ses alliés qui ont "historiquement abouti à la guerre". Les demandes de ces pays sont une "violation flagrante" du droit international, affirment les avocats Desmond de Silva et Rodney Dixon.

 

(Lire aussi : La Turquie « n'a plus de place de médiateur » dans le Golfe)

 

Trump intervient
Le président américain Donald Trump, qui s'en est pris par le passé au Qatar, a répété dimanche "l'importance de stopper le financement du terrorisme", un objectif qu'il juge "primordial", et "de discréditer l'idéologie extrémiste".

Pour sa part, le ministre allemand des Affaires étrangères Sigmar Gabriel à appelé à un "dialogue sérieux" entre les acteurs de la crise, au début d'une tournée qu'il entame lundi en Arabie saoudite et qui le conduira ensuite aux Emirats et au Qatar.

Le roi Salmane d'Arabie saoudite a de son côté annulé sa participation au sommet du G20 vendredi et samedi à Hambourg, à un moment où Riyad est au coeur de la crise avec le Qatar.

Le petit émirat, riche de ses ressources gazières et aux ambitions sans limite, a toujours fait cavalier seul en politique étrangère, bien qu'appartenant au Conseil de coopération du Golfe (CCG).

L'ambassadeur des Emirats en Russie, Omar Ghobash, avait prévenu la semaine dernière que de nouvelles sanctions étaient possibles.

 

(Lire aussi : L'ONU juge « inacceptable » la demande de fermeture d'al-Jazira)

 

Outre une éventuelle suspension du Qatar au CCG, ses adversaires pourraient demander à leurs partenaires commerciaux de faire un choix: continuer à traiter avec eux ou avec le Qatar, a indiqué l'ambassadeur au quotidien britannique The Guardian.

L'Arabie saoudite, les Emirats et Bahreïn ont déjà interdit leur espace aérien aux avions qataris et demandé aux ressortissants de l'émirat de quitter leur territoire. Riyad a également fermé la seule frontière terrestre du Qatar, forçant ce dernier à se tourner vers l'Iran et la Turquie pour s'approvisionner en produits alimentaires par voie aérienne ou maritime.

Depuis le début de la crise, Doha a fait le dos rond en espérant que les pressions internationales feront fléchir ses voisins. "Le Qatar s'engagera dans un dialogue constructif" avec ses adversaires "si leurs allégations sont soutenues par des preuves claires", a dit le 28 juin son ministre des Affaires étrangères. Mais les Emirats ont prévenu que l'isolement du Qatar pourrait durer des "années" si les désaccords persistent.

 

 

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commentaires (3)

Les arabes de vraies tribus inconsolables .

Antoine Sabbagha

22 h 42, le 03 juillet 2017

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Commentaires (3)

  • Les arabes de vraies tribus inconsolables .

    Antoine Sabbagha

    22 h 42, le 03 juillet 2017

  • JE CRAINS FORT QUE D'AUTRES PAYS SE JOINGNENT AU QATAR ,JE PENSE AU KOWEIT, PLUS QUE DE CROIRE QUE LA LISTE DES BOYCOTTEURS IRAIENT EN S'ALLONGEANT. DE FAÇON EXPÉRIMENTALE ON A JAMAIS ENREGISTRÉ UN SEUL SUCCÈS DE TOUT CE QU'A PU ENTREPRENDRE LES PAYS ARABES SURTOUT LES GOLFETTES. ON LEUR DIRA TOO LATE À CES LOOSERS, IL EST CLAIR QUE LE CLOWN AMERLOCK HUMAINE NE LES SUIT PAS COMME ILS POUVAIENT L'ESPERER . LE QATAR EST ENTRÉ EN RÉSISTANCE LUI AUSSI.

    FRIK-A-FRAK

    10 h 57, le 03 juillet 2017

  • ET L,IRAN S,EN REGALE !

    LA LIBRE EXPRESSION

    10 h 23, le 03 juillet 2017

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