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À La Une - diplomatie

L'ONU croit qu'une solution est possible pour réunifier Chypre

Le président chypriote Nicos Anastasiades et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci doivent se retrouver mercredi dans la station suisse de Crans-Montana après plusieurs mois d'interruption.

L'émissaire spécial de l'ONU pour Chypre, Espen Barth Eide, lors d'une conférence de presse à Genève, en Suisse, le 27 juin 2017. AFP / Fabrice COFFRINI

Des pourparlers sur la réunification de Chypre débutent mercredi en Suisse, sous l'égide du médiateur de l'ONU, qui juge "une solution possible" lors de cette "occasion unique" pour mettre un terme à un conflit vieux de plus de 40 ans.

Mais après l'échec du précédent round de discussions en janvier en Suisse, l'émissaire spécial de l'ONU, Espen Barth Eide, se veut prudent. "Cela ne va pas être facile et il n'y a aucune garantie de succès", a-t-il dit mardi devant les journalistes à Genève. "Il y aura de longues journées et un travail difficile (mais) c'est une occasion unique, parce que après toutes ces décennies de division, il est possible de trouver une solution", a-t-il ajouté.

Le président chypriote Nicos Anastasiades et le dirigeant chypriote turc Mustafa Akinci doivent se retrouver mercredi dans la station alpine de Crans-Montana après plusieurs mois d'interruption. Ils seront rejoints, au moins pour la première journée, par les ministres des Affaires étrangères des "garants" de la sécurité de l'île: Turquie, Grèce et Grande-Bretagne, ex-puissance coloniale. La chef de la diplomatie de l'Union Européenne, Federica Mogherini, sera également présente avec le statut d'observateur, Chypre étant membre de l'UE depuis 2004.

Le Secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, qui avait ouvert la conférence de janvier au Mont-Pèlerin, sur les hauteurs du lac Léman, a adressé mardi un message aux participants depuis New York. "L'occasion de réunifier Chypre, finalement, est aujourd'hui devant nous", a-t-il dit. "J'appelle tous les participants à saisir cette opportunité, en premier lieu pour Chypre, mais aussi pour l'ensemble de la région de la Méditerranée Orientale."

Chypre est divisée depuis 1974, lorsque l'armée turque a envahi la partie nord de l'île en réaction à un coup d'Etat de Chypriotes grecs qui visait à rattacher le pays à la Grèce et suscitait une vive inquiétude auprès de la minorité chypriote turque. Depuis, des Casques bleus de l'ONU contrôlent la "ligne verte", une zone tampon démilitarisée séparant les deux communautés.

 

 

Six chapitres
Les Chypriotes turcs habitent eux dans la République turque de Chypre du Nord (RTCN), reconnue uniquement par Ankara, où la Turquie stationne quelque 35.000 soldats.

Le médiateur de l'ONU a affirmé que sur les six chapitres de discussion, "des progrès importants" ont été accomplis sur cinq d'entre eux lors du round de janvier : le partage de la gouvernance, la restitution des propriétés spoliées, les questions économiques, les relations avec l'Union européenne et le découpage territorial entre les deux communautés. Ces cinq chapitres sont du ressort des seules délégations chypriotes.

Sur la question territoriale, M. Eide a rappelé que "des progrès sans précédent" avaient été faits en janvier grâce à l'échange de cartes du futur Etat fédéral, conservées par l'ONU.

Bien que largement minoritaires, les Chypriotes turcs contrôlent actuellement 37% de l'île. Selon les médias chypriotes, la partie grecque serait disposée à leur accorder 28,2% du futur Etat, alors que la partie turque en réclamerait 29,2%.

 

(Pour mémoire : Erdogan va-t-il céder sur Chypre ?)

 

Diamétralement opposés
Sur le sixième chapitre, celui de la sécurité du futur Etat, le médiateur a reconnu que "les points de vue sont diamétralement opposés". Actuellement, les trois "garants" de la sécurité de l'île conservent le droit d'intervenir militairement.

Nicosie, soutenue par Athènes, fait pression pour l'abolition du droit d'intervention unilatéral pour un pays tiers et réclame un calendrier clair pour le retrait progressif des troupes turques. Les Chypriotes turcs veulent conserver une présence militaire turque. Selon une source diplomatique, la Turquie serait prête à réduire de 80% sa présence militaire, mais pas de retirer totalement son contingent.

La Grande-Bretagne, ex-puissance coloniale, possède également des bases militaires dans la partie sud de l'île. Londres a offert de restituer 49% (117 km2) du territoire occupé par ses bases en cas de règlement de la crise.

Autre question épineuse : les recherches de gaz au large de Chypre. Ankara réclame leur suspension jusqu'à ce qu'une solution soit trouvée. Mais les autorités de l'île veulent poursuivre les recherches et ont autorisé des compagnies d'hydrocarbures à mener des explorations supplémentaires.

 

 

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