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À La Une - drame

"Comment célébrer la fête alors que nous ne pouvons même pas reconnaître le cadavre de nos êtres chers?"

Au Pakistan, triste fête du Fitr après l'embrasement d'un camion d'essence faisant 153 morts.

Le Pakistan a entamé lundi dans le deuil les célébrations de la fête du Fitr qui marque la fin du mois de jeûne musulman du ramadan, après que l'embrasement d'un camion d'essence accidenté a fait 153 morts parmi la foule qui l'avait entouré, selon un dernier bilan. AFP / SS MIRZA

Le Pakistan a entamé lundi dans le deuil les célébrations de la fête du Fitr qui marque la fin du mois de jeûne musulman du ramadan, après que l'embrasement d'un camion d'essence accidenté a fait 153 morts parmi la foule qui l'avait entouré, selon un dernier bilan. La fin du ramadan avait déjà été endeuillée par une série d'attentats qui ont fait au moins 77 morts à travers le pays selon un nouveau bilan.

"Ce jour de la fête du Fitr est devenu un jour de deuil et de douleur pour nous", a déclaré dimanche le Premier ministre Nawaz Sharif, qui a interrompu un séjour à Londres pour se rendre au chevet des brûlés.
Il a promis une enquête approfondie et le versement de 3 millions de roupies (25.000 euros) aux familles des victimes de l'incendie.

Des dizaines de proches patientaient devant les hôpitaux de Bahawalpur, la grande ville la plus proche des lieux du drame, pour récupérer les corps.
Une dizaine d'entre eux, portant les restes calcinés de deux victimes dans des linceuls, ont tenté de s'approcher du Premier ministre pour exprimer leur colère, mais ont été stoppés par les services de sécurité.
"Nous sommes maudits. Comment pourrions nous célébrer la fête alors que nous ne pouvons même pas reconnaître le cadavre de nos êtres chers?", a lancé Muhammad Ayub, qui a perdu un frère et un neveu dans la catastrophe.

Le camion citerne qui transportait 40.000 litres d'essence du port de Karachi jusqu'à Lahore, capitale du Pendjab, s'est couché sur la route vers 06h30 du matin dimanche après qu'un de ses pneus eut éclaté, selon les premiers témoignages rapportés par la police.
Ignorant les avertissements de la police routière et du chauffeur, des dizaines de riverains et passants se sont alors précipités armées de seaux, gamelles et bouteilles pour collecter du carburant.
Le camion s'est embrasé quelques minutes plus tard, engloutissant les badauds ainsi que des dizaines de voitures, minibus et motos dans une boule de feu.
"Le bilan a grimpé à 153 morts, et de nombreux blessés sont toujours en état critique dans divers hôpitaux de Bahawalpur et Multan," a indiqué le chef de l'hôpital Victoria, Javed Iqbal.

Le chauffeur, qui a survécu à l'accident, a été placé en garde à vue. Un responsable de la police, Raja Riffat, a indiqué à l'AFP qu'il était accusé de conduite imprudente.
Selon la même source, le chauffeur a affirmé avoir "perdu le contrôle du véhicule" après avoir tenté d'éviter un fourgon arrivant en sens inverse. Il a ajouté que "personne ne l'avait écouté" quand il avait tenté d'écarter la foule.

Le Pakistan est un très mauvais élève en matière de sécurité routière, en raison du piteux état des routes, du manque d'entretien des véhicules et de l'imprudence des conducteurs.

Série d'attaques vendredi
La période habituellement festive de la fête avait déjà été marquée par la tragédie vendredi. Des dizaines de personnes avaient péri dans une série d'attaques, dont un double attentat sur le marché bondé d'une localité majoritairement chiite près de la frontière afghane.
"Le bilan de cet attentat a grimpé à 69 morts" a indiqué lundi à l'AFP un responsable local, Basir Khan Wazir.

Des protestations ont eu lieu dans cette ville des zones tribales du nord-ouest pakistanais, Parachinar, touchée pour la troisième fois cette année. Des dizaines d'habitants arborant un brassard noir ont effectué leurs prières  sur le marché frappé vendredi en pleine heure de pointe.
Parachinar est la capitale de l'une des sept zones tribales gouvernées selon des lois et coutumes spécifiques, la zone de Kurram, connue pour des heurts récurrents entre chiites et sunnites.

Cette dernière attaque porte à 115 le nombre de personnes ayant péri lors d'attentats à Parachinar depuis le début de l'année, ce qui en fait la ville la plus meurtrie par les violences extrémistes. Elle a été revendiquée par un groupe peu connu qui serait lié au Lashkar-e-Janghvi, un mouvement pro-sunnite particulièrement actif.
La ville était pourtant très surveillée selon les autorités.

Ailleurs dans le pays, des chiites ont également arboré des brassards noirs en solidarité avec Parachinar.

 

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