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Santé - Conférence

Zoom sur le cancer du sein

Un oncologue et radiothérapeute français fait un tour d'horizon sur les causes et la prévention du cancer du sein.

La mammographie est l’examen de choix pour le dépistage précoce d’une tumeur au sein. Photo Bigstock

« Pourquoi moi ? Je ne fume pas! Je ne me drogue pas ! Je n'ai jamais trompé mon mari ! » Telle est la question que se posent de nombreuses femmes souffrant d'un cancer du sein, dans une tentative de comprendre pourquoi elles ont été touchées par cette maladie.

Le cancer du sein est la tumeur la plus fréquente chez la femme, touchant une sur dix d'entre elles dans le monde. Selon le Registre national du cancer 2010, le cancer du sein constitue 41 % de l'ensemble des cancers féminins et 21 % de l'ensemble des cancers. Au Liban, près de 40 % des cas surviennent chez des femmes âgées de moins de 50 ans.

« Le tabac, l'alcool, la pollution et l'obésité... autant de facteurs qui constituent un facteur de risque pour le cancer en général », explique le Dr Jean-Michel Vannetzel, oncologue et radiothérapeute. « En ce qui concerne le cancer du sein, le principal facteur de risque reste le fait d'être une femme et d'avancer en âge », poursuit-il au cours d'une conférence donnée dans le cadre du dix-septième symposium des gynécologues francophones dont les travaux se sont tenus récemment à l'hôtel Monroe, à Beyrouth. Le symposium était organisé par l'Association des gynécologues francophones, en collaboration avec le Collège français d'échographie fœtale et la société française de colposcopie et de pathologie cervico-vaginale.

Le spécialiste souligne que le terrain génétique pourrait également prédisposer à développer la maladie. Ainsi, une mutation des gènes BRCA1 et BRCA2 augmenterait considérablement le risque pour une femme de développer un cancer du sein. Mais ces cas sont rares et ne représentent que 5 % de l'ensemble des tumeurs mammaires, rassure le Dr Vannetzel. Il ajoute qu'au nombre des facteurs de risque de la tumeur mammaire figurent notamment : de premières règles avant 12 ans, une ménopause tardive (après 55 ans), une première grossesse tardive, une histoire familiale de cancer du sein, particulièrement chez la sœur ou chez la mère. Il n'en reste pas moins que les statistiques ont montré que dans 80 % des cas, les femmes ne présentent aucun facteur de risque.

 

(Lire aussi : Pour la Première dame, la santé du citoyen est prioritaire)

 

Prévention
Les spécialistes divisent le cancer du sein en quatre catégories : les cancers hormono-dépendants dans lesquels les cellules cancéreuses interagissent avec les œstrogènes ; les cancers non hormono-dépendants ; les cancers HER2-positif (les cellules tumorales contiennent de grandes quantités de protéine HER2) ; et les cancers triple négatifs qui sont des cancers dénués de récepteur d'œstrogènes et de progestérone et sans surexpression de HER2.

Quid de la prévention ? Le Dr Vannetzel explique que l'utilisation des déodorants sans parabènes et sans sels d'aluminium « ne confère aucune garantie » contre la survenue du cancer du sein. En effet, il n'existe à ce jour aucune étude scientifique concluante dans ce sens, « contrairement aux informations qui circulent sur la toile et qui n'ont pour effet que de générer une angoisse chez la gent féminine ».

Le régime méditerranéen, à base essentiellement d'huile d'olive, semblerait réduire de 68 % le risque de cancer du sein, selon une étude parue dans la revue scientifique JAMA. De plus, une activité physique régulière et l'allaitement maternel auraient aussi un effet protecteur, note le spécialiste.

La principale prévention reste toutefois, selon le Dr Vannetzel, le dépistage précoce qui permet de sauver les vies dans 90 % des cas si la tumeur est diagnostiquée à un stade précoce. Ce dépistage consiste à effectuer une mammographie annuelle accompagnée, selon les cas, d'une échographie mammaire.

Au Liban, il est conseillé de faire la mammographie une fois par an, à partir de 40 ans, chez les femmes n'ayant pas d'antécédents familiaux. Elle sera accompagnée d'une échographie si les seins sont denses ou si le radiologue le juge nécessaire. Si la maladie a été détectée chez une parente du premier degré (mère ou sœur), il est recommandé de commencer le dépistage dix à quinze ans plus tôt que l'âge auquel la parente a été diagnostiquée.

 

 

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