Des partisans du Hezbollah écoutant l'allocution télévisée du secrétaire général du parti chiite, Hassan Nasrallah, à Hermel, dans la Békaa, le 25 mai 2017. REUTERS/Hassan Abdallah
Le secrétaire général du Hezbollah, Hassan Nasrallah, s'en est violemment pris jeudi à l'Arabie saoudite et au président américain Donald Trump, quelques jours après le sommet américano-arabo-islamique de Riyad qui a condamné la politique de l'Iran et de ses alliés, y compris le Hezbollah, dans la région.
"Le sommet de Riyad n'aura aucune influence".
"Nous tenons à rassurer les Libanais : tout ce qui s’est dit pendant le sommet de Riyad n’aura aucune influence sur le terrain libanais", a déclaré le leader du parti chiite lors d'une allocution prononcée durant une cérémonie organisée par le parti chiite à Hermel, dans le nord de la Békaa, à l'occasion du 17ème anniversaire de l'évacuation par Israël du Liban-Sud en mai 2000, qui avait mis un terme à 22 ans d'occupation.
Cette cérémonie a eu lieu en présence notamment des représentants du chef de l’Etat Michel Aoun et du président du Parlement libanais, Nabih Berry. Les ambassadeurs de Syrie et d’Iran à Beyrouth étaient également présents.
Hassan Nasrallah a également rendu hommage aux prises de positions de Michel Aoun, du Premier ministre Saad Hariri et du ministre des Affaires étrangères, Gebran Bassil « qui a pris lors de ce sommet une position franche, courageuse et responsable ».
Lors du Conseil des ministres qui s'est tenu la veille, Michel Aoun et Saad Hariri ont tenté de rassurer les ministres représentant le Hezbollah vis-à-vis de la déclaration finale du sommet de Riyad, très critique envers l'Iran et ses alliés, en expliquant que la position officielle du Liban restait définie par le discours d'investiture du chef de l'Etat et de la déclaration ministérielle du gouvernement.
(Lire aussi : Le Liban dans l’attente des suites des sommets de Riyad, le décryptage de Scarlett HADDAD)
Les liens entre l'Arabie et Trump
Pour le chef du Hezbollah, "la déclaration finale du sommet de Riyad est un document rédigé par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite". "Elle n’a pas été présentée aux délégations présentes mais a été préparée après le départ de toutes les délégations des 55 pays invités", a-t-il ajouté, dénonçant un "scandale".
L'occasion pour Hassan Nasrallah de s'en prendre à Donald Trump, "un président raciste qui a pris la décision d’interdire aux musulmans de fouler le sol américain", a-t-il rappelé. "Comment et pourquoi les dirigeants saoudiens prennent le parti du président américain ? Sur quelles bases ?", s'est-il interrogé.
"L’Arabie saoudite cherche le soutien de Trump car elle veut se protéger et préserver son rôle dans la région", a poursuivi le leader du parti chiite, déclarant que "l’Occident tout entier estime désormais que le royaume wahabite est le foyer du takfirisme (jihadisme) qu’il propage à travers le monde".
Hassan Nasrallah a ensuite balayé les accusations de Riyad disant que Téhéran est le principal soutien du terrorisme. "Qui a crée el-Qaëda ? Qui a inspiré les organisations takfiristes ?", a-t-il lancé, dénonçant le "terrorisme d’Etat" de Riyad au Yémen.
(Lire aussi : Berry : Le projet du Grand Moyen-Orient est en marche)
"Faire la guerre à l'Iran"
"L’Arabie saoudite a déroulé le tapis rouge à M. Trump, qui ne tient qu’à Israël et à l’argent, pour lui permettre de faire la guerre à l’Iran", a déclaré le leader du Hezbollah, en référence au méga-contrat d’armement de 380 milliards de dollars, signé par le président américain à Riyad.
"Alors que tout le monde se rendait à Riyad, le peuple iranien s’est rendu aux urnes pour choisir son destin", a indiqué Hassan Nasrallah, railliant l’absence de démocratie dans les pays du Golfe. "Pour le bien de la région et du monde musulman, je conseille à l’Arabie saoudite d’abandonner les guerres qu'elle perdra et de dialoguer avec l’Iran, qui est de plus en plus puissant", a-t-il déclaré.
"En ciblant le Hezbollah et le Hamas, vous tentez de discréditer la résistance, notamment en plaçant l’un de nos dirigeants sur une liste terroriste", a souligné Hassan Nasrallah. " Mais Il n’y a rien de nouveau. Nous sommes habitués à ce genre de décisions", a-t-il dit. Vendredi dernier, les Etats-Unis et l'Arabie saoudite avaient placé le président du conseil exécutif du Hezbollah, Hachem Safieddine, sur leur liste des terroristes.
« Je le dis à tous, nous n’avons jamais été aussi forts », a-t-il lancé sous les vivats de la foule, « comme en témoignent nos victoires à Bahreïn, au Yémen, en Irak et en Syrie ».
(Lire aussi : Joseph Aoun : L’armée protège le Liban d’Israël et du terrorisme)
« Nous sommes dans une période décisive pour le Liban et la région »
Dans son allocution, le leader chiite est revenu sur certains dossiers internes, dont les divergences de vue entre le Hezbollah et le Courant du futur. "Après l’élection présidentielle, nous nous sommes accordés sur le fait que nous pouvions avoir des approches différentes sur les dossiers internes. Mais nous nous sommes mis d’accord sur le fait que nous devions avoir une unité de vue sur les questions régionales", a-t-il expliqué.
Sur un autre sujet, Hassan Nasrallah a également déclaré que "de nouvelles idées ont émergé qui pourraient permettre aux formations politiques de s’entendre sur une nouvelle loi électorale".
Par ailleurs, il a estimé que "la présence d’organisations armées dans le jurd de Ersal ne peut pas continuer", appelant les habitants de la bourgade sunnite frontalière de la Syrie et le gouvernement libanais à agir pour mettre un terme à cette situation.
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comme je l'ai dis auparavant, c'est l'Iran qui est viser ils mettent la pression sur le guide et sur Rohani, etant un réformateur... et par la meme occasion en faiblissant l'iran cela se répercutera sur tous ces satellite dans la monde arabe !! hezb, yemen, etc et cela meme une armee complete et national n'y pourra rien ... l'iran vas se concentrer sur sa propre population et sur son avenir ou 30% de jeunes de 18 a 28 ans n'ont pas de travail ou une crise economique est tel que l'iran vas devoir rapatrier des sommes enormes dedier a ses satellite
19 h 36, le 26 mai 2017