Le nouveau président français Emmanuel Macron dévoile mercredi son premier gouvernement. REUTERS/Yoan Valat/Pool
Le nouveau président français Emmanuel Macron dévoile mercredi son premier gouvernement, une équipe resserrée qu'il veut "irréprochable", "de droite et de gauche", en phase avec le renouvellement politique promis avant les élections législatives cruciales de juin.
Le premier gouvernement du quinquennat devrait panacher des responsables de droite, de gauche, du centre et de la société civile, pivot de la doctrine politique du jeune centriste, qui a désigné lundi un Premier ministre issu du parti de droite Les Républicains, Édouard Philippe, 46 ans, quasi inconnu du grand public.
Le chef du gouvernement a pour mission d'obtenir lors des législatives des 11 et 18 juin "une large majorité présidentielle, base de l'action du futur du gouvernement" et de "marginaliser les oppositions des anciens partis de gouvernement en dessinant un arc de soutien allant des +progressistes+ de l'ancien Parti socialiste (PS) au centre droit", selon le politologue français Olivier Ihl.
La présentation du cabinet, qui doit compter une quinzaine de ministres, a été retardée de 24 heures, afin de vérifier la situation fiscale de chacun et l'absence de conflits d'intérêt, alors qu'Emmanuel Macron a fait de de la "moralisation" de la vie politique une priorité dans un pays devenu défiant vis à vis de ses élus.
Le contrôle des ministres est réalisé par la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) créée après le scandale Jérôme Cahuzac, ce ministre du Budget de l'ex-président socialiste François Hollande (2012-2017) poussé à la démission après avoir avoué détenir un compte caché à l'étranger.
Leur profil approuvé, les nouveaux ministres "s'engageront à exercer leur fonction gouvernementale de manière irréprochable", selon l'Élysée, alors que 75% des Français pensent qu'élus et dirigeants politiques sont plutôt corrompus, selon un récent sondage.
Le premier Conseil des ministres aura lieu jeudi matin. Parmi ses premiers chantiers devrait figurer un projet de loi de moralisation de la vie publique, avec casier judiciaire vierge pour les candidats et "interdiction du népotisme pour les parlementaires", référence claire au scandale qui a entraîné la défaite du conservateur François Fillon à la présidentielle, après des soupçons d'emplois fictifs au profit de sa famille. La patronne du Front National Marine Le Pen fait elle aussi l'objet d'une enquête pour des emplois présumés fictifs au parlement européen.
La composition du gouvernement sera dévoilée à 13H00 GMT, avant un dîner de M. Macron avec le président du Conseil européen Donald Tusk, une rencontre initialement prévue à la mi-journée.
(Lire aussi : La France est à réinventer, l'édito de Ziyad Makhoul)
Ouverture
Depuis lundi, une centaine d'élus de la droite et du centre ont signé un appel à "répondre à la main tendue" par le nouveau président, élu sur un programme autoproclamé "de droite et de gauche".
En riposte, le parti des Républicains prépare un contre-appel. "Il faut choisir: c'est soit le gouvernement, soit LR", a lancé le vice-président de LR Laurent Wauquiez.
A gauche, le PS, après une défaite sans précédent au premier tour de la présidentielle, est si affaibli que le tribun de la gauche radicale Jean-Luc Mélenchon ne cache pas son intention de le vampiriser.
Des socialistes ralliés dès la première heure à M. Macron pourraient entrer au gouvernement. Le nom de Jean-Yves Le Drian, déjà ministre de la Défense de François Hollande, circule.
François Bayrou, chef du parti centriste MoDem, précieux appui pour l'élection de M. Macron, est également sur les rangs.
Le plus jeune président français a par ailleurs promis une ouverture à la société civile. Il chercherait à convaincre Nicolas Hulot, figure respectée de l'écologie, d'accepter un "ministère de la Transition écologique".
Et les femmes ? S'il a promis la parité, Emmanuel Macron a mené campagne avec un premier cercle très masculin. Il pourrait choisir de propulser de jeunes espoirs issus du monde de l'entreprise, comme Astrid Panosyan, passée par la direction d'un groupe immobilier.
Le chef de l'État a reçu le secrétaire général de l'ONU Antonio Guterres mardi soir, son premier déplacement officiel à l'étranger l'a conduit à Berlin.
Son agenda comprend une visite auprès des troupes françaises au Mali, un déjeuner le 25 mai avec le président américain Donald Trump en marge du sommet de l'Otan à Bruxelles, avant le sommet du G7 en Sicile, les 26 et 27.
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