Les propriétaires de générateurs se plaignent de la baisse des tarifs légaux des abonnements qui sont fixés chaque mois par le ministère de l’Économie. Photo P.H.B.
« Les propriétaires de générateurs contestent les tarifs des abonnements fixés par le ministère de l'Énergie et de l'Eau fin avril et s'opposent à toute nouvelle baisse », ont déclaré à L'Orient-Le Jour des exploitants anonymes qui distribuent plusieurs mégawatts (MW) à leurs abonnés pendant les pannes de courant dans plusieurs régions du pays.
Des propos qui confirment les informations publiées par al-Akhbar dans son édition d'hier. Citant des sources anonymes, le quotidien a affirmé que des propriétaires de générateurs avaient refusé d'appliquer les tarifs publiés le 26 avril par le ministère, relevant que ces derniers étaient « en baisse de 24,8 % par rapport à ceux de mars », avec environ 0,12 dollar pour une intensité de 5 ampères (A), contre 0,16 dollar un mois plus tôt. « Ce tarif me contraint à facturer 6,6 dollars par mois pour un abonnement de 5 A. Or il faudrait que je puisse le facturer à 20 dollars au moins pour couvrir mes frais », déplore l'un des exploitants interrogés.
Conférence de presse reportée sine die
Pour rappel, le ministère de l'Énergie calcule les tarifs des abonnements des générateurs à la fin de chaque mois à partir du prix moyen du mazout – 9,45 dollars les 20 litres en avril – et de la moyenne mensuelle des heures de coupures de courant – 4,5 heures à Beyrouth et 191 heures dans le reste du pays. Or si le prix du carburant fixé par le ministère n'a reculé que de 4,4 % par rapport à mars (9,88 dollars les 20 litres), le rationnement hors Beyrouth a reculé de 22 % en un mois (pour 245 heures de coupure en moyenne en mars).
Une situation liée à la mise en service par Électricité du Liban (EDL) de deux moteurs inversés installés dans les centrales de Jiyeh et Zouk qui déploient 273 MW supplémentaires sur le réseau, soit 3 heures de courant de plus en moyenne, depuis respectivement le 27 février et le 24 mars, selon EDL. Pour rappel, ce projet à 348 millions de dollars lancé en février 2013 avait été retardé pendant plusieurs mois. EDL a enfin précisé n'avoir eu aucun retour du ministère de l'Énergie concernant une « éventuelle hausse des tarifs parallèle à l'augmentation de la production », une mesure prévue dans le plan « de sauvetage » du secteur de l'électricité du ministère de l'Énergie, approuvé dans les grandes lignes par le Conseil des ministres le 28 mars.
La montée de la grogne des propriétaires coïncide avec le report – pour la seconde fois consécutive – d'une conférence de presse sur la baisse des tarifs des générateurs du ministre de l'Énergie, César Abi Khalil, et de l'Économie et du Commerce, Raëd Khoury. Initialement programmée vendredi, cette dernière avait été décalée à hier, avant d'être à nouveau annulée jusqu'à nouvel ordre. Des reports successifs qui n'ont « aucun lien avec les protestations des propriétaires de générateurs », selon le service de presse du ministère de l'Économie.
P.H.B.
MA BENE 7AMIYA OU 7RAMIA...
17 h 32, le 16 mai 2017