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À La Une - Proche-Orient

Le nouvel ambassadeur américain controversé David Friedman arrive en Israël

Trump est appelé à décider d'ici à début juin s'il tient sa promesse de campagne de déménager l'ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem.

David Friedman est arrivé en Israël pour prendre ses fonctions d'ambassadeur des Etats-Unis. Ici, au mur des Lamentations, à Jerusalem, le 15 mai 2017. AFP / Menahem KAHANA

David Friedman, proche de Donald Trump et connu pour ses positions controversées en faveur notamment de la colonisation, est arrivé lundi en Israël pour prendre ses fonctions d'ambassadeur des Etats-Unis, à quelques jours de la visite du président américain.

M. Friedman, de confession juive, s'est rapidement rendu au mur des Lamentations dans la Vieille ville de Jérusalem. Il y a prié et a embrassé le mur, haut lieu du judaïsme. M. Friedman, avocat spécialisé dans le droit des faillites et habitué de Jérusalem, ne s'est pas exprimé auprès des journalistes, mais a devisé auprès du mur avec Steven Tyler, membre du groupe de rock américain Aerosmith, en ville pour un concert.

Son arrivée précède la visite, très attendue en début de semaine prochaine, du président américain en Israël et en Cisjordanie, territoire palestinien occupé par l'Etat hébreu. M. Friedman doit remettre mardi ses lettres de créance au président israélien Reuven Rivlin.

Décrit par M. Trump comme un "ami et conseiller de longue date", y compris pendant la campagne présidentielle, M. Friedman se retrouve aux avant-postes à un moment où le locataire de la Maison Blanche proclame sa volonté de présider à l'accord diplomatique ultime entre Israéliens et Palestiniens.

Sa prise de fonctions suscite nombre de questions sur la portée de ses prises de position passées. L'une des premières interrogations est de savoir s'il travaillera à Tel-Aviv ou à Jérusalem. Il s'est déclaré par le passé en faveur du déménagement de l'ambassade américaine de Tel-Aviv à Jérusalem, en rupture avec la politique historique des Etats-Unis, qui est aussi celle de la très grande majorité de la communauté internationale.

Le statut de Jérusalem est l'une des questions les plus épineuses d'un règlement du conflit israélo-palestinien.
Israël considère tout Jérusalem comme sa capitale indivisible, y compris Jérusalem-Est, partie palestinienne occupée par Israël depuis 1967 et annexée depuis 1980.

Les Palestiniens, qui veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de l'Etat auquel ils aspirent, ainsi que les pays arabes mettent en garde contre le potentiel explosif selon eux d'un déménagement de l'ambassade et d'une reconnaissance de Jérusalem comme la capitale d'Israël.

 

(Lire aussi : Trump « ne donne pas de signes réels d’une volonté » de bousculer le statu quo)

 

'Illusion palestinienne'
M. Trump est lui-même appelé à décider d'ici à juin s'il tient sa promesse de campagne de déménager l'ambassade ou si, au contraire, il perpétue la politique de ses prédécesseurs consistant à bloquer tous les six mois le transfert voté en 1995 par le Congrès. Aussitôt après sa désignation en décembre, M. Friedman avait dit avoir hâte de remplir sa mission "dans la capitale éternelle d'Israël, Jérusalem".

M. Friedman s'est aussi signalé par des déclarations sur l'annexion par Israël de parties de la Cisjordanie occupée ou sur la colonisation, faisant les délices d'une partie de la droite israélienne. La colonisation, c'est-à-dire la construction par Israël de logements civils dans les Territoires occupés, est illégale au regard du droit international et considérée par une partie de la communauté internationale comme un obstacle majeur à la paix. M. Friedman a présidé une organisation "d'amis américains" de Bet El, colonie historique en Cisjordanie, a rapporté le quotidien israélien Haaretz.

Lors de son audition de confirmation devant le Sénat mi-février, M. Friedman avait atténué ses propos passés.
Mais il s'était aussi dit "sceptique" quant à la solution dite à deux Etats, principe de référence de la communauté internationale pour résoudre l'un des plus vieux conflits de la planète et passant par la création d'un Etat palestinien indépendant.

Après sa campagne très pro-israélienne, M. Trump, qui a rencontré nombre des dirigeants de la région depuis, a également infléchi son discours à l'épreuve du pouvoir, sans que ses intentions soient clairement identifiées.
Il a appelé Israël à réfréner ses activités de colonisation, suscitant le désarroi dans la droite israélienne.

Sur l'ambassade, il est beaucoup moins catégorique. Son secrétaire d'Etat Rex Tillerson a déclaré dimanche que M. Trump évaluait toujours la situation et a paru laisser entendre que le gouvernement israélien lui-même pourrait ne pas être très pressé.

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a répondu lundi que "non seulement le déménagement de l'ambassade ne nuirait pas au processus de paix", mais "il le favoriserait en réparant un tort historique et en faisant voler en éclats l'illusion palestinienne qui veut que Jérusalem ne soit pas la capitale d'Israël".

 

 

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